Accidents multiples : les hôpitaux d’Oran pris d’assaut
Maladies chroniques, intoxications, violences et accidents de la route.
Durant les cinq premiers jours de ramadan, les différents pavillons des urgences médico-chirurgicales des hôpitaux d’Oran ont enregistré un nombre très important de patients dont la plupart souffrent de maladies chroniques. Les accidents de la route et les coups et blessures volontaires (CBV) à l'arme blanche viennent en tête. Lors d'une virée, mardi à travers les urgences des hôpitaux du Chuo et celui du 1er Novembre de la cité Usto, juste avant le f'tour, on a constaté la présence d'une foule importante de malades. Même constat après le f'tour. Pour ces patients-là, la plupart d’entre eux n'ont pas suivi leur régime alimentaire et mangent excessivement, ont affirmé les médecins urgentistes de garde. En effet, depuis le début du mois sacré, ce sont les diabétiques sous insuline et les ulcéreux qui semblent souffrir le plus de complications et qui constituent le grand nombre de malades qui fréquentent les services d'urgence. Il faut préciser que les habitudes culinaires ainsi que celles de la consommation changent radicalement pendant le mois de ramadhan surtout que cette année où il coïncide avec l'été avec une chaleur par ailleurs insupportable pour les personnes âgées.
A cet effet, les complications varient en genre et en gravité. Six cas de vomissements et de diarrhée ont été enregistrés dans le service des urgences du Chuo et qui ont reçu les premiers soins durant les trois premiers jours. Selon le médecin généraliste de garde : "Les cas d'urgence sont généralement enregistrés au cours de la première semaine du mois sacré. Il s'agit des personnes malades qui ne suivent pas les conseils du médecin". Notre interlocuteur a souligné à ce propos que "les urgences du Chuo sont archicombles jour et nuit et même en dehors du mois sacré, qui connaît une affluence particulière". A noter que durant le premier jour du jeûne, 75 personnes se sont présentées au niveau du pavillon des urgences de médecine dont 15 faux malades. Pour celui de chirurgie, il a été enregistré 15 malades, de 8h jusqu'à 16h, dont 3 ont été admis en déchoquage et 2 autres en réanimation. Durant la journée d'avant-hier, 6 malades ont été évacués vers les urgences de traumatologie Bichat suite aux accidents de la route. Durant les deux derniers jours, plus de 150 malades se sont présentés pour consulter dans le cadre de l'urgence dont 5 pour coups et blessures volontaires à l'aide de couteau. Ils ont été suturés et libérés.
Accidents domestiques et bagarres à l'arme blanche
Au niveau des urgences du nouveau hôpital du 1er novembre de l’Usto, les médecins de garde ont indiqué que leurs services sont plus sollicités au mois de ramadan avant le f'tour par les blessés (coups et blessures volontaires à l'arme blanche). "On a enregistré 8 cas dans ce service dont 3 grièvement durant les trois premiers jours de ramadan", a indiqué le chirurgien urgentiste du Chuo. Parmi les autres causes ? "On peut citer les douleurs abdominales, notamment les indigestions et coliques néphrétiques (douleur au niveau des reins) essentiellement, la décompensation de toutes les maladies chroniques par la non-observance thérapeutique (prise de médicaments) étant donné que la répartition des prises sur les 24 heures est impossible, la déshydratation chez les personnes âgées, les céphalées, l'augmentation du taux de violence". On doit également citer l'augmentation des demandes de congé de maladies liées aux accidents de travail. "Il ne faut pas oublier que les patients préfèrent consulter la nuit par habitude sociale et aussi pour faire des injections", a fait savoir le médecin urgentiste en chef. A noter que de 9h à 21h, "on a enregistré la consultation et l'examen de 106 malades durant le premier jour de ramadan et 26 cas en chirurgie pour plaies profondes causées à l'aide d’épée ou de couteau", ajoute le médecin urgentiste.
Pour la seule journée lundi, le chirugien a eu à suturer une femme qui a été frappée par son époux avec un couteau. La victime a eu des blessures graves au crâne.
H. Medjadji
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