8 terroristes tués aux frontières algéro-maliennes : quel effet sur Al-Qaïda ?
Huit terroristes d'Al Qaïda au Maghreb islamique ont été abattus, hier mercredi, par des unités d'élites de l'armée algérienne aux frontières algéro-maliennes. Dans le même temps, Alger persiste dans l'option d'une solution politique "négociée" avec les groupes terroristes devenus maîtres du Sahel...
Le quotidien arabophone El Khabar, dans son édition d’hier, mercredi, a fait état de l’élimination de huit terroristes dans la nuit de lundi à mardi par des unités de l’armée algérienne à la frontière algéro-malienne. La même source a précisé que cette opération a été l’œuvre d’unités d’élites et d’unités opérationnelles composée de pas moins de 100 éléments. Outre la mise hors d’état de nuire de ces huit terroristes, l’opération a également permis la récupération de dizaines d’armes et des documents en rapport avec l’organisation terroristes Al Qaida au Maghreb Islamique. Les corps de deux membres du groupe terroriste ont été transférés sur Alger pour des analyses ADN.
La rapidité d’intervention des ces unités a permis de neutraliser le groupe terroriste en provenance de la localité de Anou Slimane au nord du Mali. El Khabar citant toujours les mêmes sources ajoute que les terroristes appartiennent à l'Aqmi. Des hélicoptères ont bombardé le convoi qui transportait les terroristes au moment où ils s’apprêtaient à s’emparer des véhicules d’une société nationale.
Cette présence d’un convoi terroriste d’Al Qaïda au Maghreb islamique aux frontières de l’Algérie renseigne sur la grande liberté de mouvement de ses groupes, Ansar Eddine et le Mouvement pour l’unité et le Jihad de l’Afrique de l’ouest (Mujao) principaux groupes interagissant au sein d’Al Qaïda au Maghreb islamique qui occupe le Nord du Mali depuis bientôt quatre mois sans rencontrer de résistances, et ce, au moment où les autorités politiques de Bamako n’arrivent pas encore à former un gouvernement de coalition.
La semaine écoulée, le Mujao en échange d’une grosse rançon, a libéré trois otages européens non sans avoir adressé des menaces l’Algérie dont elle détient toujours en otage quatre des sept diplomates algériens. Ces mouvements de groupes terroristes d’Al Qaïda à la frontière de l’Algérie interviennet également au moment où Al Qaïda au Maghreb islamique mène la pression sur les bases militaires de Tamanrasset et de Ouargla, victimes d’attentats Kamikazes revendiqués par cette frange d’Al Qaïda, le Mujao.
La récente venue du ministre français des Affaires étrangères à Alger en vue d’amener les autorités algériennes à opter pour une intervention militaire au Mali en concertation avec d’autres forces militaires africaines a mis sur les dents Ansar Eddine, le groupe terroriste avec lequel l’Algérie a entamé des discussions pour "une voie diplomatique" au Mali. Il est fort à craindre que "l’avancée" politique et sur le terrain des opérations d’Al Qaïda au Maghreb islamique, maître du Nord du Mali, ne prennent des avancées stratégiques en raison de la mise en veille de toute initiative politique africaine afin de stopper leur main mise sur la région. Alger, jusque-là a joué la vedette dans le conflit sans peser sur la situation chaotique. Son voisin, le Maroc, tout aussi concerné pourtant par le danger d’Al Qaïda au Maghreb islamique reste dans l’ombre. Quelle carte peut-il jouer ?
Hier, Charles Saint-Prot, directeur de l'Observatoire d'études géopolitiques de Paris (OEG), considère que "Déstabilisé par des mouvements terroristes, le Mali inquiète les pays environnants. Si l'Algérie s'est auto-proclamée gendarme du Sahel, c'est son voisin marocain qui tient entre ses mains l'avenir de la région (…) Les événements récents au Sahel démontrent que la stabilité dans cette partie de l'Afrique ne peut être garantie sans "une forte implication" du Maroc qui "doit agir pour empêcher que la situation au Mali ne dégénère dans toute la région", écrit mercredi le portail d'information français Atlantico.
De ce fait, le directeur de l'"OEG" estime que la position actuelle de l'Algérie est "assez incompréhensible": "D'une part, elle prétend défendre l'intégrité du Mali et être hostile à l'instauration d'un Etat de l'Azawad, sachant qu'il y a une forte minorité touarègue en Algérie, et, d'autre part, elle travaille à la création d'un Etat fictif au Sahara marocain, c'est-à-dire qu'elle porte atteinte à l'intégrité du Maroc."
Tout en fustigeant "l'incohérence" de la politique d'Alger, le Pr Saint-Prot souligne que "le jeu algérien est dangereux et d'autant plus vain que le Maroc est une puissance saharienne, sahélienne et africaine de premier ordre que personne ne peut ignorer". "Rien ne peut se faire sans le Maroc qui est naturellement un pays du champ, puisqu'il a des centaines de kilomètres de frontières avec la Mauritanie."
Ainsi l’élimination des huit terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique aux frontières algéro-malienne par les unités d’élite de l’ANP est, certes une opération "coups de poing" mais elle reste tout de même isolée d’une stratégie politique et militaire pour neutraliser les groupes d’Al Qaïda au Maghreb islamique dans la région.
R.N.
Commentaires (2) | Réagir ?
Une facon de se debarrasser de jeunes touaregs recruite's comme terros est de leur cuisiner une operation et des les abattre, afin de les exposer au monde comme indice que l'activite' est de l'autre cote' !
C'est biensur facile de couvrir les attentats dans le desert a la derniere minute... comment couvrir 50 ans de carriere ?
Les terroristes, ces moudjahidines. on finira par les avoir in chaallah.