Libye : les indépendants en force pour le contrôle de l'Assemblée
En Libye, la lutte pour le contrôle de l'Assemblée législative issue des élections du 7 juillet se poursuit.
Depuis l'annonce des résultats préliminaires pour la totalité du territoire mardi 17, aucune formation n'a pu dégager de majorité claire, et ce malgré l'avance des libéraux. L'Alliance des forces nationales de l'ancien Premier ministre Mahmoud Jibril a recueilli 39 des 80 sièges du scrutin de liste. Le parti Justice et construction est loin derrière avec dix-sept sièges ; une vingtaine de petites formations se partagent les sièges restant. Restent les cent vingt élus indépendants qui n'ont toujours pas indiqué s'ils allaient rejoindre un bloc plutôt que l'autre.
Les responsables de l'Alliance des forces nationales de Mahmoud Jibril tablent sur un ralliement massif des indépendants. Mais leur concurrent, le parti Justice et construction investi par les Frères musulmans, affirme de son côté qu'il comblera son retard grâce aux indépendants. "Les indépendants savent qu'ils n'auront aucune infuence s'ils ne rejoignent pas de groupe, donc nous sommes contactés par de nombreux indépendants de l'ouest du sud et de l'est !", assure Elamine Belhadj, le porte-parole du parti islamiste.
Les islamistes risquent de voir leurs espoirs déçus. Il n'est pas impossible, en effet, qu'une majorité d'élus indépendants décident de créer leur propre bloc plutôt que d'en choisir un autre, comme l'explique Abdelkader Kadura est professeur de sciences politiques à l'université de Benghazi : "Ceux qui ont gagné à Benghazi et côté est avaient une réunion hier. L'objectif, c'est de former avec les autres indépendants de toute la Libye un troisième groupe".
L'émergence d'un troisième bloc risque de paralyser le futur congrès s'inquiète Abdelkader Kadura : "Je me demande si un accord va arriver facilement et rapidement, car ils sont en conflit en réalité ; islamistes, indépendants et libéraux sont en contradiction."
Les élus devront pourtant adopter la culture du consensus. La majorité des deux tiers sera requise pour la nomination des membres de la commission qui sera chargée de rédiger la Constitution.
RFI
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