Nous sommes dans une prison à ciel ouvert M. le président !
Nous assistons à une crise sans précédant dans le système politique algérien ! Du jamais vu ! Nous battons des records au niveau régional.
Depuis le 10 mai, date des dernières élections, à ce jour, les affaires de l’Etat sont suspendues, ni nouveau premier ministre, ni nouveaux ministres, ni des projets d’avenir en vu. L’Algérie est en attente de la volonté du prince. L’effet d’attente ne date pas d’aujourd’hui, le changement de la Constitution pour briguer le troisième mandat, est la preuve. D’autres faits, les rapports de la réforme de l’éducation, de la justice, etc., à ce jour, rien n’a été publié, contrairement à ce qui est écrit dans le cahier spécial du quotidien Le Monde.
Souvenons-nous des élections présidentielles de 1999, à la veille du jour du vote, les autres candidats se retirent de la course sauf un, l’actuel Président. Quelques années plus tard, le journaliste Mohamed Sifaoui a révélé que les autres candidats étaient manipulés. Par qui et pourquoi ?
Souvenons-nous qu'au cours des trois mandats, les affaires de l’Etat ont été gérées par décret présidentiel, en méprisant les représentants du peuple, en les renvoyant dos-à-dos à leur électeur. Au cours des ces mandats, nous avons assisté à l’éclatement des partis de l’opposition en mini partis, sans enracinement, mais et surtout en affaiblissant leurs actions. De même pour les associations, les syndicats, etc. Il vide l’Algérie de l’esprit de la revendication citoyenne. Il discrédite les représentants du peuple qui sont votés pour encaisser ses échecs. Ces mêmes représentants, élus par suffrage universel, sont confrontés à une dure réalité, celle des walis qui ont le droit sur tout.
La haine, masquée par de fausses promesses, que nos dirigeants ont à l’égard du peuple est grave. Les hauts responsables s’adressent rarement à leur peuple par les médias nationaux ; ils préfèrent les médias étrangers. Ce qui relève d’une attitude de mépris à l’égard de soi avant qu’elle soit à l’égard du peuple algérien. Mais sont-ils seulement conscients ?
La corruption s’est enracinée dans les mœurs politiques en Algérie et elle est arrivée à une situation intenable, cette situation s’est encore aggravée au cours de ces derrières années, par la faiblisse de l’Etat, par manque de vision à long terme, autrement dit par l’absence d’un projet de société clair et fiable. Le niveau de la corruption a atteint un stade qui menace l’existence des fondements de la république algérienne. Quand des ministres sont cités par la presse nationale indépendante et internationale dans des affaires de corruption, avec des preuves à l’appui, aucune sanction ne tombe. Pire, ces personnes sont toujours dans les affaires de l’Etat, sans que la justice fasse son travail, ni les organes de la sécurité nationale bougent un doigt. Sans parler des passe-droits ! Nous sommes dans un Etat de non-droit. Tous les rapports nationaux et internationaux émettent des signes d’alarme, concernant l’économie, les réformes des institutions, du système éducatif, la justice, la santé, les libertés, etc.
Les dérives de l’actuel Président s’aggravent de plus en plus. Les dernières en date, c’est quand il a appelé implicitement à voter pour le FLN 48 heures avant les élections législatives ; peut-on parler de manipulation ? De fraude déguisée ? Puis, la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, cet immense événement a été réduit à une célébration de ses "réalisations" au cours des ses mandats !
Il est temps de nommer un chat un chat. Oui l’actuel président a une grande responsabilité dans ce blocage politique, social, culturel, que vit le pays. Nous sommes dans une prison à ciel ouvert. Il est temps que le discours politique soit suivi d’acte responsable avec une éthique politique, mais également de rendre des comptes au peuple. L’actuel président doit prendre des mesures urgentes et pragmatiques. En premier lieu, reconnaître qu’il a fait une (des) erreur, notamment en modifiant la Constitution pour briguer un troisième mandat, et d’abolir cette loi, par les mêmes mécanismes de son vote, et puis, de démissionner en donnant une date précise en préparant des élections présidentielles transparentes. Ainsi son successeur préparera une assemblée constituante, qui mettra fin à cette illégitimité de l’Etat et de ses représentants. Sans cela, la situation s’empirera et le conflit intergénérationnel s’étendra sur plusieurs générations à venir… l’histoire nous le dira !
Yazid Haddar
Commentaires (8) | Réagir ?
Je me rappelle (vaguement) pourtant de l'arrivée du "messie" en Algérie. Il n'y avait pas grand monde pour le décrier ainsi. Je me rappelle vaguement aussi du passage d'un cortège "du candidat" du côté de la Sommam. Quel caillassage en règle à Béjaia !! Quelle honte tout le long de la RN5 (ou 25, je ne sais plus) ; Sidi Aïch, Ighzar Amokrane, Akbou, Tazmalt (l'enfer pour le pauvre Boutef le revenant de l'époque) ...
Les dés étaient déjà jetés; Boutef était président avec ou sans le peuple algérien! Alors là, les kabyles; on n'en avait rien à cirer qu'ils caillassent, qu'ils crient, qu'ils râlent... de toutes façons, ils passent leur temps à ça (râler) !
Voyez maintenant, messieurs dames, les nationalistes de la 25e heure, les Algérien (ne) s plus algériens que ces sauvageons de kabyles, voyez le beau spectacle que vous donne à voir votre "idôle" des années 2000. Eh bien, comme dirait la fourmi de De La Fontaine : "... eh bien, dansez maintenant !" car du chant, il y en avait eu !
une prison à ciel blindé plutôt, mais soyons francs, le chef à des soutiens ici et à l’étranger c'est pour ça qu'il nous emmerde en faisant ce qu'il veut. Il peut sortir dans la rue et des milliers de gens viendront l'applaudir et lui baiser les pieds. Algérien c'est fini, il est mort en taule, mort au maquis avant l’indépendance, il est mort en exil, il est mort dans son trou. Nous ne sommes même pas des Syriens, il faudrait d'abord qu'on soit des Arabes et ces révolutions nous ont montré le contraire.