Les ex-rappelés de l'ANP : ces sacrifiés de la concorde civile
Des dizaines d’ex-rappelés du service national durant la décennie noire ont observé, ce lundi, au centre-ville de Boumerdès, un enième rassemblement pour dénoncer les promesses non tenues des responsables concernant la prise en charge de leur plateforme de revendications.
Une délégation des anciens rappelés de l’ANP a été reçue par le chef de cabinet de la wilaya de Boumerdès. Ce dernier leur a promis de transmettre leurs doléances. Les manifestants qui se sont révoltés à maintes reprises ont dénoncé les lenteurs des responsables concernés dans la prise en charge des doléances de ces anciens militaires rappelés durant la période allant de 1994 à 1999, celle de la décennie noire et affectée dans des régions infestées par le terrorisme.
Les protestataires, du centre et de l’ouest du pays, comptent organiser ce mois d’août une marche nationale vers Alger, vers la présidence de la République ou vers le ministère de la Défense nationale (MDN)..
Les ex-rappelés de l’ANP réclament leur intégration dans le cadre de la loi portant réconciliation nationale et une reconnaissance des autorités du pays de leurs sacrifices. Au cours de l’année écoulée, ils avaient pourtant émis des demandes en ce sens, sans aucune réponse concrète. Dans diverses régions du territoire national, des sit-in ont eu lieu pour réclamer un changement de statut à l’égard de ces «oubliés» de la nation. Beaucoup ne se sentent pas concernés par les dispositions de la réconciliation nationale qui a plus profité, selon eux, aux terroristes repentis qu’aux acteurs de la lutte contre ce fléau qui a endeuillé l’Algérie une décennie durant. Ainsi, plusieurs manifestations, comme en octobre et décembre 2009 ou avril 2010, ont été organisées.
Pour M. Mansour Ben Yahia, délégué des rappelés de Boumerdès : "L’Etat doit reconnaître nos sacrifices. Nous voulons que l’Etat reconnaisse les sacrifices que nous avons consentis durant la décennie noire pour la sauvegarde de la République. Car jusqu’à présent, nous n’avons eu droit à aucune récompense. Des centaines d’entre nous ont perdu leur travail alors que d’autres sont traumatisés. Nous avons frappé à toutes les portes. En vain. Nous sommes allés même à la 1er Région militaire à Blida. Mais nous n’avons eu que des promesses. Rien d’officiel. Tout ce qui a été avancé par les responsables des ministères de la Défense nationale et de l’Intérieur est du bluff."
Le 19 mars dernier, à M’Sila, plus de 300 rappelés du service national, avaient transmis leurs revendications aux autorités locales, via une missive remise au chef de l’exécutif de la wilaya adressée au président de la République. Le mois de mai dernier, des rappelés au service national avaient organisé une marche aujourd'hui à Tizi-Ouzou, depuis le stade du 1er novembre à la direction des moudjahidine.
Il est à rappeler que leur mouvement avait appelé au boycott des législatives du 10 mai dernier.
R.N/ "Algérie 360"/Algéria Watch
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