Libye : le chef du Comité olympique national enlevé à Tripoli
Le président du Comité olympique libyen Nabil Elalem a été enlevé par des inconnus dimanche à Tripoli, rapportent les médias occidentaux citant des collègues du responsable.
Selon les informations dont on dispose pour le moment, M.Elalem se déplaçait dans sa voiture avec un collaborateur quand deux véhicules transportant des hommes armés vêtus d'uniformes militaires se sont interposés. "Ils ont dit qu'on avait besoin de lui et qu'il devait les suivre. Il a demandé à ces gens s'il pouvait prendre son ordinateur portable et son téléphone, et puis les deux voitures sont parties avec lui", a fait savoir le fonctionnaire du Comité olympique libyen Arafat Jwan. Ensuite, le porte-parole du Comité a annoncé aux journalistes que les ravisseurs avaient prétendu faire partie de l'armée.
Une révolte dirigée contre le régime de Mouammar Kadhafi a éclaté en Libye à la mi-février 2011. Le leader libyen a violemment réprimé les manifestations des opposants, qui ont ensuite dégénéré en guerre civile. Les hostilités ont duré de février à octobre 2011 et se sont soldées par la victoire de l'opposition libyenne soutenue par l'Otan, dont l'organe directeur, le Conseil national de transition (CNT), a pris le pouvoir dans le pays. Le 20 octobre 2011, le colonel Kadhafi a été tué par des rebelles. Le conflit a fait des milliers de morts et causé un préjudice énorme à l'économie libyenne. En dépit de l'arrêt des hostilités, la situation dans le pays reste tendue, plusieurs groupes armés d'anciens rebelles se livrant à des activités illégales.
HRW : des milliers de personnes détenues par des milices
Human Rights Watch (HRW) a appelé samedi les autorités libyennes à prendre les mesures nécessaires pour prendre sous leurs responsabilités les milliers de personnes encore détenues par des milices.
Le Conseil national de transition (CNT, au pouvoir) "n'est pas parvenu à reprendre sous sa responsabilité les quelque 5.000 personnes détenues arbitrairement par des groupes armés et dont certaines font l'objet de tortures sévères après l'expiration du délai" en ce sens, indique HRW dans un communiqué.
L'ONG basée à New York se réfère à une loi adoptée en mai qui stipule que les ministères de l'Intérieur et de la Défense doivent, d'ici le 12 juillet, "transférer tous les partisans de l'ancien régime devant la justice si leur culpabilité est prouvée".
"Ces détenus (aux mains d'anciens rebelles) ainsi que 4.000 autres dans des prisons sous le contrôle de l'Etat doivent tous avoir la garantie que leur droit soit respecté", ajoute le communiqué.
La plupart des détenus sont des membres des forces de sécurité du régime déchu du colonel Mouammar Kadhafi, d'anciens responsables gouvernementaux, des présumés mercenairesétrangers ou des migrants sub-sahariens, selon HRW. Les nouvelles autorités libyennes ont montré "peu de volonté politique" pour s'atteler au phénomène des groupes armés qui avaient combattu les forces de Mouammar Kadhafi, regrette HRW.
L'armée et la police n'étant toujours pas entièrement opérationnelles en Libye, ces milices en profitent souvent pour faire la loi dans le pays depuis la chute du régime de Kadhafi en octobre 2011. L'ONU s'était inquiétée en mai que de milliers de personnes demeuraient emprisonnées en Libye, dont certaines dans des centres de détention secrets, et que la torture continuait d'y être pratiquée.
"Toute détention en dehors de la loi, y compris celle opérée par des miliciens, doit être considérée comme un acte criminel", affirme HRW, pressant le Congrès national général, qui doit émaner des récentes élections législatives, de mettre fin à ces pratiques et d'établir un réel système judiciaire.
AFP/RIA
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