Mali : Un ballet diplomatique africain à Alger
Après le sommet de chefs d’Etat sur l’Afrique de l’ouest à Alger en vue de trouver une solution d’urgence à la situation chaotique qui prévaut au Nord du Mali sous le contrôle des groupes terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, s’ouvre, après demain, lundi 9 juillet, à Alger, une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
La réunion sera l’occasion d’examiner le problème de la sécurité dans la région, a déclaré le ministre mauritanien à son arrivée, aujourd’hui, à l’aéroport international Houari Boumediene, souhaitant "plein succès aux travaux afin d’assurer une contribution des pays de l’UMA à la sécurité dans leur région et dans le continent africain tout entier".
De son côté, le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a indiqué que cette réunion, décidée en février dernier à Rabat, à l’initiative de l’Algérie, sortira avec "une vision nouvelle sur la sécurité dans la région". La visite du ministre mauritanien des Affaires étrangères sera "l’occasion d’aborder la coopération bilatérale et la situation au Mali, les deux pays étant voisins de ce pays", a ajouté M. Messahel.
Dans le même temps, s’ouvre aujourd’hui à Ouagadougou un sommet pour un gouvernement consensuel au Mali. Le président burkinabè Blaise Compaoré et cinq autres chefs d'Etat de la région ont retrouvé samedi à Ouagadougou les forces vives du Mali pour un sommet destiné à installer un gouvernement consensuel, mais en l'absence des autorités maliennes de transition.??La réflexion sur la formation d'un gouvernement consensuel au Mali et les dispositions urgentes à prendre pour faire face au péril terroriste au nord du pays, occupé par des groupes armés, constituent des objectifs majeurs, a déclaré à l'ouverture M. Compaoré. Ni le président malien de transition Dioncounda Traoré ni son premier ministre Cheick Modibo Diarra n'ont fait le déplacement.
Dans ce concert de rencontres de chefs d’Etat africains dictées par l’urgence de la situation sécuritaire qui prévaut au Nord du Mali, ?l’option d’une intervention armée régionale pour restaurer l’intégrité territoriale du Mali est sur la table, mais tarde à recueillir l’onction de l’ONU.
Dans une résolution adoptée jeudi, le Conseil de sécurité «soutient pleinement» les efforts de la Cédéao et de l’Union africaine et prône des sanctions contre les alliés d’Al-Qaïda, mais ne donne pas encore de mandat pour une force africaine.
Or, la destruction de lieux saints musulmans à Tombouctou (nord-ouest), mythique «perle du désert», et la dégradation de la situation humanitaire dans la région (violences contre les femmes et les enfants notamment, problèmes d’eau et d’électricité, etc.) montrent que le nord du Mali glisse chaque jour un peu plus dans l’abîme.
Alors que les pays de l’Afrique de l’ouest se rapprochent de l’option militaire pour libérer le nord du Mali d’Al Qaïda au Maghreb islamique, l’Algérie n’abandonne pas son option pour le «dialogue». Bouteflika avait reçu, dans le plus grand secret, à Alger, des émissaires de l’organisation terroriste d’Ansar Eddine. Depuis cette rencontre, une des fractions d’Al Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué l’attentat kamikaze contre le groupement de gendarmerie de Ouargla la semaine écoulée. Al Qaïda au Maghreb islamique a menacé, dans un communiqué rendu public il y a quelques jours, les pays de l’Algérie qui se coaliseraient militairement contre sa mainmise sur le Sahel et le Nord Mali et contre sa volonté d’instaurer dans cette région qui est sous son contrôle un état théocratique. Pour rappel, les terroristes d’Al Qaïda ont détruit au nom de la chari’a des monuments historiques, des stèles, des tombeaux et des mausolées à Tombouctou et menacé la population de représailles contre toute tentative de reconstruction de ces sites religieux…
Par ailleurs, l'affaire de l'enlèvement du Consul d'Algérie au Mali et de ses collaborteurs reste toujours pendante après que M. Abdelkder Messahel a annoncé que les ravisseurs islmaistes exigeait de l'Etat algérien une rançon de 15 millions d'euros...
R.N. Source Agences APS et AFP
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