Tigzirt s'est mise à l'heure de la saison estivale
Tigzirt ou l’antique Iomnium est la région touristique par excellence de la Kabylie. Elle est située à 40 km au nord de la ville de Tizi-Ouzou et à près de 120 km au nord-est de la capitale Alger. Reportage.
Le taux d’affluence reste moyen
En dépit de la morosité du climat qui prévaut ces derniers jours, et en dépit de l’absence de certaines conditions nécessaires pour mener à bel et à bien cette saison estivale, cette belle station balnéaire reste la destination favorite des estivants venant des quatre coins du pays et de l’étranger en quête de repos, détente et d’évasion. Et elle ne cesse d’enregistrer pourtant, une affluence record plutôt considérable par apport aux autres villes côtières du pays.
La région jouit d’un ancrage historique qui remonte à des milliers d’années. Les vestiges témoignant de son enracinement dans l’histoire sont visibles à travers plusieurs endroits. Elle a connu des civilisations successives depuis les Phéniciens, les Byzantins, les Vandales, les Romains, jusqu’au aux Français en passant par la civilisation vécue récemment lors de l’histoire du colonialisme français.
En plus de cette richesse historique qui remonte à une époque immémoriale, la région est dotée par le Créateur de paysages pittoresques et de merveilleux sites pour s’évader et se détendre dans un environnement caractérisé par l’hospitalité, l’ambiance et la quiétude, qui font d’elle l’une des plus belles en Algérie.
Son littoral s’étale sur une côte de plus de 40 km, allant de l’extrémité ouest de la ville de Boumerdés jusqu’à la limite avec la région d’Azzefoun. Une majeure partie de cette bande côtière est restée à l’état vierge, inspirant aux visiteurs repos, détente et admiration. En plus de la nature, Tigzirt ou l’antique Iomnium est splendide et fascinante station balnéaire qui a connu la civilisation humaine et qui remonte à plus de 2 000 ans.
Elle compte en effet quatre plages gardées et autorisée à la baignade à savoir Tassalest à l’Ouest, la Grande plage située à une centaine de mètres uniquement du centre-ville de Tigzirt, Feraoun et la plage Feraoun à l’Est.
Concernant l’afflux des estivants, il reste pour le moment moyen. Cette réalité nous l’avons constatée lors de notre virée à travers plusieurs sites de cette station balnéaire afin de découvrir l’ambiance et l’état qui règne durant cette saison de chaleur. On a effectué effectivement une courte visite à la grande plage où nous avons relevé certaines doléances des baigneurs.
Accosté, Kamel, un jeune venant de Boudjima, déclare à ce sujet que "l’organisation des plages est bien faite, il y a de la propreté, de la sécurité, bon et chaleureux accueil nous sont réservés des gens de cette région tout en affichant bonté et sourires. Cependant, le constat que je dresse moi en ma qualité d’étudiant c’est la cherté en matière de la restauration et de la boisson. Le prix de sandwich passe du simple au double, soit de 70 DA à 120 dinars, et même le prix de la bouteille varie entre 50 DA à 70 DA." C’est trop, ils veulent nous spolier. Avant d’enchaîner : "Cela dénote l’absence et la défaillance des services concernés qui sont censés en primo de veiller quant la tarification au niveau des plages", a-t-il constaté. Dans le même registre, les commerçants et les propriétaires de commerces et les estivants que nous avons interrogés se plaignent du manque d’engouement des estivants.
De l’autre côté, ce sont les estivant et en particulier les locataires qui ne cessent de crier leur désarroi quant à la pénurie de l’eau potable, le manque de lieux publics de sanitaires et la cherté de la location des parasols, tentes et ainsi la restauration et boisson au niveau des plages selon la majorité des estivants que nous avons interrogés lors de notre virée.
Lors d’une tournée à travers plusieurs hôtels et sites d’hébergement et de loisirs de cette ville côtière, les premiers à se plaindre de l’absence d’engouement des estivants et du manque à gagner sont les propriétaires des établissements hôteliers. C’est le cas du Mizrana, l’hôtel le plus important et le plus moderne de cette ville. Situé au cœur de la ville, il est doté d’une grande terrasse qui entoure harmonieusement une belle piscine, d’un restaurant gastronomique de très bonne qualité et surtout d’une capacité d’accueil appréciable de quarante chambres. Une virée dans cet établissement nous renseigne davantage sur l’ambiance qui prévaut àTigzirt. Selon le réceptionniste, l’afflux des touristes a été plutôt moyen tout au long de cette première partie du mois de juin. Le taux d’occupation, selon le propriétaire, a été presque insignifiant. Durant le week-end, il connaît une légère augmentation mais il reste toujours faible par rapport aux attentes d’un établissement de haut standing. La saison estivale, serait compromise à cause de l’arrivée vite du Ramadhan, signe de ralentissement total de l’activité touristique.
Pour cette année, voici les tarifs affichés du 01er juin 2012 au 30 juin 2012 ; chambre single 4200 dinars, chambre double 5400 dinars, chambre triple 6100 dinars, menu restaurant 1300 dinars, Petit-déjeuner et taxe de séjour comprise. Les tarifs à partir du 1er juillet 2012 au 1er jour du ramadhan sont chambre single 6500 dinars, chambre double 9000 dinars, chambre triple 11000 dinars ne tarification spéciale ramadhan qu’est comme suit ; les prix sont déjà affichés ; chambre single 4200 dinars, chambre double 6200 dinars, chambre triple 8200 dinars, menu restaurant 1200 dinars, en demis pension, petit-déjeuner et Taxe de séjour comprise.
Par ailleurs, durant les week-ends, on assiste à des foules nombreuses d’estivants venant des quatre coins du pays, et surtout nos concitoyens de Dellys et Boumerdés. On dresse aussi un constat amer concernant les longues files et embouteillages énormes qui se constituent au niveau du centre ville et les orties des plages. Ces files de voitures sont notamment des bus des excursions, des poids lourds et d’autres types de voitures. La raison : Tigzirt est un point de jonction pour entre la ville à sa sœur jumelle Azeffoun. Et les causes sont dues à l’étroitesse des rues de la ville, les stationnements anarchiques, les matériaux de construction tels ; ferrailles, sables, briques posés à même les trottoirs. Et en particulier cela intervient suite à la réouverture de la route nationale 24 qui a été fermée à la circulation prés d’une vingtaine d’années.
Heureusement, les services de la sûreté sont déployés à travers tous les coins et recoins de la ville pour permettre le bon déroulement de la saison estivale et d’éviter tout désagrément afin qu’il règne ainsi un climat de sérénité, de tranquillité durant cette saison de grandes chaleurs à l’égard des vacanciers.
L’organisation sociale et l’hospitalité
A Tigzirt où la population est berbère, l’on constate l’attachement de ces dernières à ses valeurs qui l’ont marquée depuis des milliers d’année. Le village en Kabylie a pour origine, le développement d’une cellule d’une famille ou de plusieurs familles et qui évoluent harmonieusement dans le temps, pour compter aujourd’hui un nombre de plusieurs milliers d’habitants par village. Dans les villages ou dans la ville, les citoyens sont connus pour leur accueil hospitalier légendaire et le respect qu’il affiche envers tout étranger qui désire visiter la région et découvrir leur culture et leur mode de vie.
Animation et culture
Dans les villages ou dans la ville, les habitants s’attachent à leurs traditions et conjuguent à la fois leur mode de vie vers la modernité et l’attachement à la perpétuité de leurs traditions
L’organisation de la zerda dans les zaouïas de Sidi Boubekeur dans le village Cheurfa, un village des saints marabouts, et au niveau de la zaouïa Sidi Khaled dit El Marsa El Kebir qui se situe sur la RN 24 dans la commune ou la localité d’Iflissen la reliant de Tigzirt à Azzefoun.
Il est utile de le signaler qu’il y aura un programme spécial pour l’animation culturelle dans cette splendide station balnéaire dans les jours à venir, à titre d’exemple le Festival arabo-africain de la danse folklorique, des galas artistiques, selon les responsables locaux.
Plusieurs autres actions culturelles ont déjà eu lieu au cinéma le Mizrana, sise sur l’enceinte basilique de Tigzirt. A signaler également que d’autres programmes d’animations sont prévus pour le ramadhan, un mois qui devient de plus en plus animé durant la nuit, où des milliers de personnes affluent chaque soir envers certains sites de cette ville, à l’exemple du nouveau port de pêche et de plaisance qui accueillent des milliers de personnes venant de divers horizons.
Notons également que ces dernières années, cette coquette station balnéaire a connu un développement touristique important qui a contribué à booster son plan de l’économie touristique, vu la réalisation de plusieurs infrastructures touristiques pour accueillir les touristes et visiteurs qui la choisissent chaque comme leur destination favorite en quête de repos, d’évasion et de détente à savoir des hôtels, des auberges et d’appartements de hautes gammes. Elle a aussi bénéficié de l’aménagement des plages et la réalisation d’un nouveau de pêche et de plaisance et bien d’autres, etc.
A Tigzirt, le tourisme est la première préoccupation des citoyens et des responsables. A cet effet, on tente toujours de consacrer les meilleurs moyens et la volonté nécessaire pour booster chaque année ce secteur vers l’épanouissement et le développement.
Histoire antique de la ville
Comme cité, la région de Tigzirt a connu une succession de civilisations depuis des milliers d’années. Les indices les plus vivants sont les ruines romaines qui existent en différents endroits de la ville et des localités limitrophes.
Bien avant l’arrivée des romains venus d’Europe, il existe des traces de la civilisation humaine dans la région de Tala Bouzrou et de Tarihant, qui est illustré par des écritures libyques.
Azrou Imedyazen veut dire le rocher des poètes. Ce rocher est d’une forme étrange et témoigne dune civilisation préhistorique qui remonte à plus de 5000 ans.
Ces gravures rupestres sont des scènes de chasse et des animaux. Il y a également de nombreuse inscription à caractère libyque. Ces grottes ont sans doute étaient des sanctuaires où se pratiquaient des cultes animistes, elles sont considérées aussi comme des lieux de pèlerinage où on demande la protection des gardiens invisibles ou les saints.
A Taksebt, un village situé à quelques encablures à l’est de la ville de Tigzirt, ils y existent des structures archéologiques berbères qui remontent au 2e siècle avant J.C. Depuis une période lointaine, les populations autochtones qui sont berbères, ont connu des invasions successives. Des phéniciens, des vandales, des byzantin, jusqu’aux romain. Si pour le précèdent, il n’existe pas d’indices claires sur leur passage, pour les romain, les traces sont encore plein de vivacité.
Au temps des romain, Tigzirt est appelée Imonium, un nom qui veut dire la cité. Au 2e siècle après J.C, suite à des troubles situé entre Volubulus au Maroc et Djidjel en Algérie, l’Empereur Antoine le Pieux s’est déplacé en Afrique du nord pour étouffer cette grande révolte. C’est à cette époque qu’il y a eu la première structure d’occupation romaine à Tigzirt sous forme d’un casernement.
Il reste de ces indices de cette période, l’enceinte de Tipaza, le casernement de Tigzirt ainsi que la réfection de l’enceinte de Cherchell, de Bougie ou Vgayet et Ziama, Mansouria.
Une fois la paix rétablie, la population de Tigzirt liait des relations avec la garnison du casernement, ce qui a permis le passage de l’établissement militaire à une organisation civile sous forme d’un village géré par des magistrats, nommés par les autorités de Résucuru ou bien de l’actuelle ville de Dellys situé à 26 km à l’ouest de Tigzirt.
Pour le 4e siècles après J.C on ne connait que la construction d’une église chrétienne à l’emplacement de l’actuelle Basilique.
Au-delà de Tigzirt, d’autres sites encore méconnus situés tels des pressoirs berbères et romains à Tamazirt Ourabah dans la commune de Mizrana, à El Kelâa, Iflissen, Makouda et Boudjima, témoignent de la grande civilisation berbéro-romaine qu’a connue la région pendant de plusieurs siècles.
Reportage réalisé par Mohammed Amrous
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merci pour le partage
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