Yémen : les combattants d'Al Qaida mis en déroute par l'armée dans le sud
L'armée yéménite a affirmé avoir chassé mardi Al-Qaïda de deux de ses fiefs dans le sud du Yémen, un mois jour pour jour après avoir lancé une opération d'envergure contre le réseau extrémiste.
Après avoir nettoyé Jaar, l'armée a repris le contrôle de Zinjibar, capitale de la province d'Abyane, a annoncé à l'AFP le général Mohamed al-Soumali, commandant de la 25e Brigade mécanisée qui a mené l'assaut. "Zinjibar est sous le contrôle total de l'armée et les éléments d'Al-Qaïda ont déserté la ville sous la pression", a affirmé cet officier. "En se retirant, les membres d'Al-Qaïda ont laissé des bombes et des mines mais cela n'a pas empêché l'armée de se déployer dans toute la ville".
Des unités de déminage sont déjà à l'oeuvre, a indiqué l'agence officielle Saba tandis que de nombreux habitants, chassés par les combats, ont annoncé leur intention de regagner leurs demeures. L'aviation a attaqué dix embarcations de combattants d'Al-Qaïda tentant de fuir à partir de la ville côtière de Chuqra vers la province orientale de Chabwa ainsi que deux convois terrestres, a ajouté Saba sans mention de bilan.
L'armée avait annoncé dans la matinée avoir repris la ville de Jaar, importante base de ravitaillement d'Al-Qaïda, à 12 km au nord de Zinjibar.
"Les héros des forces armées et des comités de résistance populaire (supplétifs de l'armée) ont pris entièrement le contrôle de Jaar", a indiqué le commandant de la région sud, le général Salem Ali Qoton, dans un communiqué.
"Al-Qaïda a subi de lourdes pertes (...) et des dizaines de ses combattants ont fui", a ajouté l'officier, précisant que la route reliant la province d'Abyane à Aden, principale ville du sud du Yémen, avait été rouverte. Des éléments d'Al-Qaïda se trouvent néanmoins toujours à Chuqra, l'un de leurs fiefs où l'armée de l'air a détruit récemment un centre de communication.
Selon des sources militaires, quatre soldats et 26 membres d'Al-Qaïda ont péri dans les derniers combats, ce qui porte à 515 le nombre de morts depuis le début de l'offensive de l'armée, selon un bilan compilé par l'AFP à partir de différentes sources: 394 membres d'Al-Qaïda, 76 soldats, 26 supplétifs de l'armée et 19 civils.
Soutien de l'ONU au président Hadi
Des centaines de combattants des Partisans de la Charia --nom sous lequel Al-Qaïda opère dans le sud du Yémen-- avaient pris sans coup férir fin mai 2011 Zinjibar, provoquant un exode massif des habitants. Ils avaient également pris le contrôle de plusieurs autres localités, dont Jaar.
Dans un communiqué, les Partisans de la Charia ont affirmé mardi s'être retirés de Jaar et Zinjibar "non pas sous la pression militaire mais pour éviter l'effusion de sang des musulmans". Mais des sources militaires ont affirmé le contraire, précisant que le réseau extrémiste a fini par céder aux coups répétés de l'armée qui, selon des diplomates occidentaux à Sanaa, se fait aider par des experts américains.
Le président Abd Rabbo Mansour Hadi s'est engagé depuis son élection en février à combattre Al-Qaïda. Son prédécesseur, Ali Abdallah Saleh, était accusé d'encourager en sous-main le réseau, surtout vers la fin de son mandat.
Le président Hadi a reçu mardi le soutien de Conseil de sécurité des Nations unies qui a voté une résolution menaçant de sanctions les groupes qui mettent en danger la transition politique au Yémen et mènent des attaques dans le pays. Le Conseil a exigé la fin des attaques et des "ingérences" dans les efforts du gouvernement visant à nommer de nouveaux chefs à la tête des forces armées.
Même s'ils ne sont pas nommés dans le texte, la famille et les partisans de l'ancien président sont directement visés par la résolution 2051, selon des diplomates. D'importantes unités sont toujours commandées par des proches de l'ex-président.
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