Nord-Mali : présence de jihadistes "afghans et pakistanais"
Le président nigérien Mahamadou Issoufou a affirmé jeudi que des jihadistes "afghans et pakistanais" étaient présents dans le Nord du Mali et officiaient comme "formateurs" dans des camps d'entraînement, dans un entretien à la chaîne France 24.
"On a des informations sur la présence d'Afghans et de Pakistanais dans le Nord du Mali, (...) de jihadistes venus de pays non africains. Ils serviraient de formateurs. Ce sont eux qui entraînent ceux qui sont recrutés dans les différents pays d'Afrique de l'Ouest", a-t-il dit, ajoutant avoir des "informations précises sur des camps d'entraînement (des islamistes nigérians) de Boko Haram à Gao (nord)".
"Au Nord-Mali, les forces dominantes sont les jihadistes et les narcotrafiquants. Tout cela est coordonné: cela va du Sahara jusqu'en Somalie", a affirmé le président du Niger voisin.
"Je crois que toutes ces organisations coopèrent entre elles, que ce soit les shebab en Somalie, Boko Haram au Nigeria, Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) en Algérie et au Sahel en général, jusqu'en Afghanistan", a-t-il poursuivi.
"Notre préoccupation, c'est que le Sahel ne se transforme pas en un nouvel Afghanistan", a martelé Mahamadou Issoufou, affirmant que le Niger avait jusqu'à présent "su protéger son territoire" mais qu'il redoutait toujours des tentatives d'intallation de groupes islamistes armés.
Après le coup d'Etat militaire du 22 mars contre le pouvoir du président Amadou Toumani Touré, le Mali s'est retrouvé coupé en deux. Tout le Nord du pays, un territoire vaste comme la France et la Belgique réunies, est sous le contrôle de groupes armés islamistes et du Mouvement national de libération de l'Azawad.
"Ces groupes armés du Nord continuent à s'approvisionner en armes dans le Sud-Ouest de la Libye", a affirmé M. Issoufou, qui estime que cette zone du Sud libyen "constitue une base d'appui pour les factions armées présentes sur le territoire malien".
Interrogé sur les solutions possibles pour régler la crise, le président nigérien a rappelé que des "négociations" étaient en cours. "On n'exclut pas qu'il y ait une intervention armée", a-t-il dit, tout en précisant: "Je considère que le recours à la force doit être le dernier recours". Et en cas d'intervention militaire, il a plaidé pour "une résolution des Nations unies autorisant l'usage de la force".
Une réunion de responsables de l'ONU, de l'Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'est ouverte jeudi à Abidjan pour évoquer une possible intervention militaire au Mali. Fin mai, le président en exercice de l'UA, le Béninois Thomas Boni Yayi s'était dit favorable à une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU en vue de la création d'une force africaine d'intervention.
Avec AFP
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