Le chaos régnait dimanche soir dans un quartier populaire de Lagos, capitale économique du Nigeria après le crash d'un avion de ligne sur un immeuble de deux étages. Les 153 personnes à bord de l'appareil, un Boeing MD83 de Dana Air, étaient toutes présumées mortes. Certaines pourraient avoir succombé à terre dans la confusion qui a suivi.

Des milliers d'habitants se sont en effet rendus sur place empêchant les équipes de secours d'intervenir et contraignant les forces de l'ordre à employer la manière forte. La foule a répondu avec des jets de pierres. Seuls quelques véhicules de secours ont finalement réussi à atteindre les lieux du drame après avoir réussi à se frayer un chemin. Aucun bilan officiel n'a pour l'heure été communiqué.

Des scènes de pillage ont par ailleurs été constatés dans le quartier déshérité d'Iju. "Ils ont débuté immédiatement après le crash", a déclaré à l'AFP Tunji Malomo, le gérant d'un bar de la ville qui a indiqué avoir tout de suite fermé son établissement après l'annonce du drame.

Les causes de cette catastrophe aérienne ne sont pas encore connues. L'avion à destination d'Abuja venait de quitter l'aéroport lorsqu'il s'est écrasé sur la zone d'habitation. Certains témoins rapportent que l'appareil, volant à très basse altitude dans un bruit assourdissant de réacteur, a d'abord percuté l'immeuble avant de s'embraser. D'autres expliquent que l'avion a piqué du nez. La queue blanche de l'appareil, arrachée du reste de la carlingue, était visible au milieu des décombres en feu, à côté d'un réacteur métallique déchiqueté.

Le président nigérian Goodluck Jonathan a décrété trois jours de deuil national et ordonné "une enquête la plus complète possible" sur l'accident.