Renault aurait signé un accord pour une usine en Algérie
L'usine Renault est un véritable serpent de mer avec des rebondissements à répétition. Le groupe à losange compte produire des voitures pour le marché algérien. Mais ne veut pas entendre parler du site de Bellara (Jijel) imposé un temps par le gouvernement.
Après plus de deux ans et demi de discussions, Renault est parvenu à un accord préalable avec le gouvernement algérien. Le constructeur a signé le 25 mai un accord-cadre en vue de la création d’une usine en Algérie, pour accompagner le développement du marché local, selon le Figaro. Les négociations continuent pour un accord définitif, à une échéance non précisée.
Renault table sur une cadence initiale de 25 000 voitures par an. "Elle pourrait augmenter à moyen terme en fonction du succès commercial et du développement du tissu fournisseur", précise-t-il. Plus ambitieux, Alger mise de son côté sur une capacité de 75 000 voitures par an, qui pourrait monter à 150 000. Autant de voitures qui ne seront donc plus fabriquées en France.
Cette implantation commencerait par la fabrication de la voiture la plus vendue par Renault sur ce marché : la Symbol, une Clio 2 avec un coffre apparent, proposée notamment au Maghreb. Ce véhicule serait uniquement destiné au marché algérien. Il s’agit d’une différence majeure avec l’usine marocaine de Tanger, dont 85 % des voitures low-costs ont vocation à être exportées vers l’Europe.
75000 véhicules par an
Renault est intéressé par une production locale sur un marché en croissance sur lequel il se classe numéro un, avec un quart des ventes. L’an dernier, le groupe a écoulé 75 000 voitures en Algérie (dont 28 000 Symbol), soit une hausse de 18 %. Le marché algérien a bondi de près de 32 %, à 297 000 véhicules.
L’enjeu est encore plus crucial pour l’Algérie, qui ne dispose pas d’une industrie automobile, contrairement à son voisin marocain. Et a sollicité Renault pour y remédier.
Pas de date
Malgré cet accord-cadre, le dossier n’a pas vraiment avancé sur le fond. Avant une signature définitive, Renault et Alger devront se mettre d’accord sur les cadences, et surtout sur le lieu d’implantation, à propos duquel ils s’opposent depuis des mois. Alger souhaite que le site s’installe à Jijel, une ville portuaire située à 350 kilomètres à l’est d’Alger, dans le but d’équilibrer les investissements entre les régions.
Fin avril, Renault a refusé cette implantation, la région disposant d’un faible tissu industriel. Le français préfère s’implanter dans la banlieue d’Alger, à Rouiba, "de façon à ce que les voitures soient fabriquées près de là où elles sont achetées et dans une zone où on peut recruter de la main-d’œuvre qualifiée", expliquait en février un responsable de Renault, ajoutant que les négociations étaient compliquées par la «faible culture industrielle» des officiels algériens.
Pour l’heure, Renault, qui ne fait pas de commentaire sur ce dossier sensible, attend les propositions sur le lieu d’implantation. "Renault ne compte pas laisser sa place en Algérie à un rival. Mais attend un véritable accompagnement de l’État et non pas du dirigisme", explique une source interne, qui rappelle que pour attirer Renault, le Maroc a déroulé le tapis rouge.
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