Egypte (présidentielle) : les Frères musulmans donnent leur candidat en tête
La confrérie islamiste, première force politique d'Egypte, a indiqué que Mohammed Morsi menait avec 30,8%, suivi par Ahmad Chafiq, le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, avec 22,3%.
Les Frères musulmans ont affirmé vendredi que leur candidat arrivait en tête au premier tour de l'élection présidentielle en Egypte après le dépouillement des bulletins dans la moitié des bureaux de vote. La confrérie islamiste, première force politique d'Egypte, a indiqué que Mohammed Morsi menait avec 30,8%, suivi par Ahmad Chafiq, le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, avec 22,3%.
Le nationaliste arabe Hamdeen Sabbahi arrive en troisième position avec 20% selon les chiffres des Frères musulmans, basés sur les résultats de 6.661 bureaux de vote sur 13.000. Les résultats officiels doivent être annoncés à partir de dimanche. Si aucun candidat ne remporte la majorité absolue, un second tour est prévu les 16 et 17 juin.
Les Egyptiens attendent impatiemment l'issue du premier scrutin présidentiel libre depuis la chute de Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire en février 2011. Plus de 50 millions d'électeurs étaient appelés à choisir mercredi et jeudi entre 12 candidats: islamistes, laïcs, de gauche ou libéraux, partisans de la "révolution" ou anciens responsables du régime Moubarak.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a de son côté félicité l'Egypte pour l'élection présidentielle qu'elle a qualifiée d'"historique", ajoutant que Washington était prêt à collaborer avec le gouvernement installé au Caire.
"Nous nous attendons à collaborer avec le gouvernement égyptien démocratiquement élu", a déclaré Mme Clinton dans un communiqué publié par sa porte-parole. L'issue du vote est cruciale pour l'orientation que prendra le pays le plus peuplé du monde arabe, avec quelque 82 millions d'habitants, partagé entre la tentation islamiste et celle d'une normalisation incarnée paradoxalement par des personnalités de l'ère Moubarak.
Le Conseil militaire s'est engagé à remettre le pouvoir à un nouveau président avant la fin juin. De nombreux analystes estiment toutefois que l'armée, épine dorsale du système depuis la chute de la monarchie en 1952 et qui détient un patrimoine économique considérable, restera un acteur important de la vie politique.
Les pouvoirs du futur président restent imprécis, la Constitution en vigueur sous M. Moubarak ayant été suspendue et la rédaction de la future loi fondamentale étant au point mort.
Et le chef de l'Etat devra faire face à une situation économique préoccupante, combinant les inégalités sociales extrêmes héritées de l'ancien régime et le fort ralentissement de l'activité, notamment dans le secteur touristique, depuis la révolte de janvier/février 2011 qui a reneversé Moubarak.
Pendant que les Egyptiens votent, M. Moubarak, qui a gouverné pendant presque 30 ans, est hospitalisé près du Caire. Jugé pour la mort de manifestants durant la révolte et accusé de corruption, l'ancien raïs, âgé de 84 ans, sera fixé sur son sort le 2 juin. Le Parquet a requis la peine de mort.
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