FLN-Pouvoir : non aux renards nationalistes !
L’actualité nationale est riche en matière de mésaventures qui me laissent médusé devant ce volume de paradoxes qui résument bien la dégradation politique de notre pays.
Assister au déchirement d’un front reconverti par la convoitise du pouvoir en un parti politique plutôt autocratique, qui a vraiment ruiné le pays pendant des décennies, est une chose très près de l’utopie. La soi-disant crise structurée par les doyens du complot que sont les goinfres du droit à la citoyenneté et que l’opinion publique ne cesse de suivre à travers sa médiatisation par la presse nationale, me semble être un fait qui ne mérite pas tant d’attention, la stratégie adoptée par ces chauvins renards est très claire : créer un climat de tiraillement, donner l’apparence qu’ils s’entredéchirent afin de revenir sur la scène nationale pour mieux exploiter ce pays.
Tout le monde s’accorde à affirmer que ce qui se passe entre les deux clans du même parti ; en l’occurrence le FLN, n’est qu’un scénario qui n’a aucune relation avec la vérité, un conflit autour d’une succession dont le peuple reste toujours le grand perdant. Nous participons à une mise en scène qui dévoile à la fois la basse ruse de ces loups et la naïveté patente d’un peuple qui manifeste un certain suivisme pour élire les mêmes vipères qui ont bradé son indépendance. La guerre entre ces vautours est, à mon sens, une forme de manœuvre qui vise à réanimer la dépouille longtemps ensevelie de ce parti considéré comme étant la tumeur de l’Algérie.
La prudence dans ces moments-là est plus qu’indispensable. Je ne suis guère de ceux qui veulent débattre sur une question banale qu’est le duel entre ces rapaces, pour une éternité sur la scène nationale. Nous voulons un départ massif de tout ce système absorbeur du prestige national, et ses artisans que nous endurons depuis cinquante ans. Nous aspirons à une métamorphose irrévocable, très constructive, où les médiocres n’auront pas droit de cité. Même si la logique en politique n’existe pas, nous devons savoir que le retour de ces monarques est très possible. Le cas de Boutelika, l’un des fondateurs de la dictature en Algérie, est très instructif. Son mandat démontre bien d’ailleurs cette vérité d’un tyran qui active au service d’un clan suceur de la substance algérienne. Cette période nous informe sur les desseins destructifs de ces sortants de l’école du parti unique. Le peuple doit apprendre à cultiver la démocratie tout en faisant preuve de beaucoup de maîtrise en matière de la pédagogie revendicative car la mutation vers l’Etat de droit est une démarche très ardue.
L’heure n’est plus aux discours ni à l’attentisme, l’avenir nous renseignera sûrement sur la valeur éminente de notre lutte si nous continuons ainsi à imposer le mode de vie qui nous convient. L’esprit rationnel refuse que l’erreur commise se reproduise. Réhabiliter ce système, c’est conduire l’Algérie vers un autre précipice plus dangereux. Le changement salutaire n’émanera point d’un homme élu, mais certainement de nos volontés honnêtement conjuguées pour exiger que ces vampires qui nous gouvernent plutôt qui nous asservissent soient évincés.
Chekri Rachid
Enseignant et écrivain
Akbou
Commentaires (4) | Réagir ?
Les partisans du changement et les locales :
Devant l’intransigeance du Pouvoir, nous n'avons aucune autre alternative que de nous allier à d'autres partis avec qui nous partageons un minimum de points communs. Nous devons lancer un appel à tous les partis de la mouvance démocratique en initiant une véritable alliance nationale pour la le changement démocratique (ANCD).
Soyons réalistes quand même ! Aucun de nos partis ne peut prétendre à une majorité. Ensuite, l'appel à une alliance n'exclue pas les islamistes puisqu'il est ouvert à tous ceux qui se reconnaissent dans la démocratie. Il y a parmi les islamistes qui sont pour la démocratie.
Il est certain que dans le contexte actuel, aucun autre parti en dehors du FLN et du RND ne pourra avoir la majorité. La société est atomisée et nos partis ne pourront pas la structurer politiquement pour en faire une force de changement.
Dans les circonstances actuelles, les Algériens voteront pour le FLN et le RND et en Kabylie pour le RCD, FFS et le FLN-RND. La majorité des Algériens ne pensent plus au changement démocratique. On préfère voter pour le gars de son patelin pour régler " ses petits intérêts ". Si nous fondons nos analyses et nos prévisions sur des postulats faux en nous disant que nous sommes forts et que les nouveaux partis pourront remporter une victoire, nous irons droit vers l'échec total.
Des partis qui n'ont pas pu obtenir 5 % des suffrages exprimés le 10. 05. 2012 pourront-ils obtenir 7% et plus dans les locales ? Rien n'a changé depuis. Le cadre légal et règlementaire est le même, l'administration qui en a la charge est la même, la culture et le comportement électoraux sont les mêmes et nos partis n'ont toujours pas élargi leurs bases militantes. Donc comment veut-on que l'on ait une chance ?
Une alliance même sur le moyen terme car les présidentielles sans pour 2014. Si l'opposition arrive à se rassembler autour d'un candidat démocrate pour les présidentielles, l'on arriverait à le hisser et il fera le reste pour le changement. Le président de la République est la clé de voûte du système. L'exemple Égyptien est à méditer. Sommes-nous en mesure de lancer un appel pour une alliance nationale ?
Nous devons donc murir la question avec d'autres militants des autres partis. Élargir le débat pour voir si l'idée est porteuse ou pas. L'action politique est une contestation et une revendication permanente.
Nous devons faire preuve de réalisme, de beaucoup de réalisme. Les partis dits d’opposition ne sont pour le moment que quelques individus groupés autour d’un homme qu’ils présentent comme providentiel. Le changement ne peut provenir ni du régime, ni des partis qui acceptent les règles de jeux imposées par le régime. Tout doit donc se passer en dehors du régime. Pour arriver à mener des actions en dehors et contre le régime, nous devons nous rassembler, nous renforcer en dépassant les clivages dans lesquels justement le régime voudrait nous enfermer pour nous empêcher d'évoluer en dehors de sa sphère.
Au risque de te choquer plus d’un, je dirai que le régime contrôle la situation. La société est atomisée, les partis politiques (les vrais) affaiblis et l'Administration toujours fidèle à ses pratiques.
Je reste conscient et sûr que les Algériens voteront et le FLN consolidera sa victoire de mai 2010 sans fraude. La proportionnelle est faite pour lui assurer cette victoire. La fraude est systématisée dans la loi électorale. Cela fait plusieurs mois, voir plusieurs années depuis que je ne parle que de rassembler toutes les forces vives de la démocratie pour mener une action commune: instaurer la démocratie et après chacun de nous pourra retrouver son parti et son idéologie s'il le voudra.
Le régime sait entretenir ces khobzistes en dépendance. La rente le lui permet. Beaucoup parmi ceux qui se présentent à nous pour des démocrates opposants au régime entretiennent des relations claires-obscures avec lui.
La Constitution en Algérie ressemble à ce costume que l’on range dans sa garde-robe et l’on ne porte jamais. Que Madame le couse, le recouse, le déchire, le repasse, le lave ou le laisse moisir cela ne dérange jamais son mari. La société politique n'est pas gérée par la constitution.
Renouer avec l'esprit du sacrifice, l'altruisme, l'abnégation... ce sont des sentiments qui nous font défaut aujourd'hui. Les Algériens sont plongés dans une logique de gain, de formation de capital et d'accumulation des richesses matérielles. Le Pouvoir les a conduit dans cette direction et il leur assure, via la corruption, de réaliser leur rêve. La société est piégée par le régime en place qui dispose d'atouts majeurs: La rente du pétrole, l'armée et la police dont les salaires ont été plus que doublés pour les soustraire à la société pour en faire une alternative aux soutiens traditionnels que sont la famille révolutionnaires et les rentiers du régime.
"Le changement dans la continuité" !