Tigzirt : un musée et un patrimoine archéologiques à préserver
Un musée a été ouvert dans cette ville côtière de Kabylie particulièrement riche en vestiges archéologiques.
Des photos et plusieurs objets archéologiques, des pièces de monnaie qui datent de l’ère romaine, phénicienne, et d’autres objets d’une valeur historique et archéologique inestimables sont exposés dans le hall de musée de l’Office des ruines et de l’archéologie de la daïra de Tigzirt, une circonscription administrative située à une quarantaine de kilomètres au nord-est de département de Tizi Ouzou.
Le petit pavillon d’accueil du site archéologique des ruines romaines de Tigzirt, qui a ouvert ses portes il y a une année à peine, se transforme en un petit musée mis à la disposition de tout le public les visiteurs en quête de tourisme et de lieux privilégiés qui sert d’utilité à connaître l'inénarrable histoire qu’a connue cette ville côtière après une succession de civilisations. Ce musée requiert une importance particulière d’autant que Tigzirt est chaque année visitée par des centaines de milliers de personnes, en période des grandes vacances de l’été.
Ainsi pour mettre en lumière le passé de cette région, la direction et le ministère de la culture ont décidé dans un temps récent de créer un petit musée ou espace où sera étalée et exhibée l’historique de ladite ville, en vue de faire connaître les différentes civilisations et les traces qu'elles ont laissées : phénicienne, Romaine, vandale, espagnole jusqu’au colonialisme français. "L'objectif est de faire savoir le passé et l'histoire de Tigzirt, mais pas seulementn, on a envie de faire savoir aussi que les peuples qui habitaient Tigzirt ne se sont pas laissé faire, ils se sont tout le temps battu contre les différents envahisseurs à travvers les siècles", nous a déclaré Kaci le responsable de ce musée.
Dans le hall d’une soixantaine de mètres carrés, le visiteur peut observer des photos et plusieurs objets archéologiques qui y sont exposés. Des pièces de monnaie qui datent de l’ère romaine et même phénicienne, des stèles byzantines, des statuettes et plusieurs objets d’une valeur historique et archéologique inestimables sont également exposés. Des écrits retracent la vie humaine dans la région remontant à des époques lointaines suscitant un engouement intense à la population locale et des visiteurs qui s’y rendent en quête de tourisme, de détente et de repos.
Cependant, on déplore le manque des documents, archives, et ainsi cheminements historiques illustrant l’historique de la région. On apprend également que certains villages périphériques disposent de grandes pages d’histoires vestiges, ruines tels pressoirs, rocs taillés, des cimetières éparpillés un peu partout à travers presque la majorité des villages de la commune de Mizrana, de Tigzirt ; ils sont d’ailleurs nombreux et devraient faire l’objet d'un recensement et d’études pour leur protection et sécurisation. Des étudiants dans le cadre de leur travaux de fin d'études pourraient d'ailleurs commencer à faire ce travail de défrichage en liaison avec les universités ainsi que la direction de la culture.
En dépit de tous ces manques et du retard pris dans la valorisation de notre patrimoine, la majorité des visiteurs qui y viennent jugent la manifestation intéressante, et un lieu hautement culturel à préserver. Comme le dit l’adage : "Nous avons le devoir moral de préserver et de valoriser le patrimoine en tant que ressource et référence culturelles et point de repère pour les générations futures". La réhabilitation des différents lieux de mémoire et d'histoire participera à la richesse touristique de Tigzirt. Et par delà de toute la région. La balle est dans les mains de la direction de la culture.
Mohammed Amrous
Commentaires (5) | Réagir ?
شكرا جزيلا
@Nasser Hamoudi a raison. Déjà que le massacre a commencé par l'expulsion du latin et du grec de nos écoles, histoire de ne pas connaitre la part de latinité et de chrétienté en nous. Combien de gens savent que dans le kabyle et dans tous les parlers algériens, il y a du latin, du grec e qt qu'il y a plus de punique et d'hébreu dans nos langues nationales que d'arabe.
Pour ce qui est de notre patrimoine antique, une des questions est : quelle est la place de Tipasa, de Djemila, de Timgad, de Tazoult, de Guelma, de Cirta, de Cherchel et des milliers d'autres monuments de l'antiquité dans la formation des gouts, de l'inspiration de nos architectes, de nos artistes plasticiens, de nos historiens de l'art, de nos artistes, de nos artisans... Je répond : nulle.
Voila le sort réservé à nos racines par les potentats qui ont pris le pouvoir en 59 ou 60 ou 62.