Ni les couteaux des terroristes ni les bombardements d’un dictateur n’ont à voir dans ce drame équivalent à une douzaine  d’attentats du 11 septembre. Le seul responsable est un volcan qui s’était réveillé de son sommeil millénaire. A Paris, le ministre des Colonies de l’époque ne voulait à aucun prix  les évacuer  parce que son candidat était en ballotage avec celui de l’opposition pour un second tour des législatifs prévus le 11 mai. De cette catastrophe "électoraliste", un seul survivant : un prisonnier qui n’avait pas le droit de vote. 102 ans plus tard dans une ex-colonie africaine, aucun volcan ne s’est réveillé même pas le "vert" pour perturber les législatives.

A Paris, les deux présidents sortant-entrant se sont  félicités du bon déroulement et des résultats du scrutin. D’après les chiffres de notre ministre qui n’a jamais connu ni ballotage ni opposant, moins d’un Algérien sur deux a fait son devoir de citoyen. Qu’importe le nombre exact quand personne en dehors du cercle sacré ne peut ni confirmer si infirmer et que tout le monde est obligé de croire. Le grand vainqueur, le FLN, le front de notre libération nationale, qui a dirigé, dirige et dirigera le bled jusqu’au prochain Bing bang si Allah prête vie à nos descendants. Le hic vient de la satisfaction de l’ennemi officiel de notre Front, l’Occident  prompte aux critiques et au va-t-en-guerre. C’est bien ses organisations ses ONG démocratiques indépendantes respectées respectables et approuvées par tous qui se sont acharnées sans répit sur notre  Algérie "éfeleniste" en la classant régulièrement dans la case du plus mauvais élève de la classe côtoyant le trio maudit du Soudan Somalie Afghanistan. N’est-ce pas ses experts  qui avaient certifié que l’Algérie fraîchement indépendante avait plus d’atout pour le décollage que le Japon la Corée du Sud et l’Afrique du Sud réunis ? Elle avait la baraka d’Allah l’élément révolutionnaire et un grand peuple sorti tout droit de la virginité de l’indigénat.

Nous voilà un demi-siècle plus tard, à l’unanimité encenser l’exception le miracle algérien, son parti unique son PU. Les 43% valent 100% quand on pense à la crise mondiale à Al Qu’aida qui s’est entichée de notre Sahara, au Jasmin des voisins qui est en train de perdre sa fraicheur sans oublier notre caractère teigneux hérité de nos ancêtres Amazighs. Et en plagiant le discours officiel, il y avait le beau temps et ces drogués de la baignade, décidemment la méditerranée ne se contente pas d’avaler nos haragas elle rafle aussi nos électeurs au mauvais moment. N’oublions pas les femmes, ces "codées-moins", restées à la maison pour garder les enfants pendant que les époux votaient en oubliant la procuration familiale, en sus l’immigration mâle régulière clandestine et pour finir le spectre du FIS, le front des boycotteurs et de la terreur. Au bled des Fronts, il y a toujours un os à briser pour se faire les dents. Personne ne doute de la victoire écrasante du FLN, le problème c’est sur qui il l’a remporté ? Sur le peuple, les opposants, l’ennemi extérieur ? Bien sorcier qui connait la réponse.  La seule chose qu’on sait c’est qu’il y a un matelas de devises quelque part qui est censé  nous appartenir virtuellement.

Tout près de nous la France a besoin de 2 ou 3 dizaines de milliards pour qu’Hollande puisse prendre son envol, l’Espagne dix fois moins tout de suite et autant à ce boulet grecque qui menace l’union européenne. Quant au FMI, il demande carrément de lui renvoyer la balle de la dette c'est-à-dire pas d’ingratitude. Or l’Algérie est un pays riche mais son peuple est pauvre, c’est les médias libres non contrôlés, parabolés tolérés qui ne cessent de l’affirmer. Un peuple sans pays à la rigueur ça existe mais un pays sans peuple c’est quoi ? Par exemple, l’Algérie, entité indéfinissable,  pourra prêter de l’argent aux enfants français pour que leur école puisse recruter 60 000 enseignants de plus et ne pas avoir les moyens de soigner des enfants algériens cancéreux. N’importe quel citoyen lambda, si par miracle on lui demandait son avis et avec la bonne santé de nos maladies et la maladie de notre  système de santé, serait prêt à donner tout ce trésor si la France nous offrait des hôpitaux le personnel et les médicaments avec. Il fut un temps, sous son règne, les nantis du monde entier avaient le choix entre la Suisse et Alger pour guérir. Aujourd’hui le citoyen lambda se soigne au cimetière et les non-lambdas dans les cliniques de l’Hexagone… Curieusement prêter cette rente pétrolière au FMI au lieu de la laisser entre les mains exclusives de nos frères du FLN nous rassure. Imaginons que ces institutions étrangères qui passent au scanner le commerce international n’existaient pas, notre matelas doré aurait pris depuis longtemps le chemin de l’or de la Caisse de Solidarité postcoloniale censée transformer notre indépendance en éden. Les Algériens absents de l’histoire en live, traumatisés, gardent la connexion. La Syrie ne vit-elle pas en accéléré  ce qu’on a vécu au ralenti : révolte répression terrorisme et  statu quo via le vote bidon.

Que peuvent faire les Algériens, les peuples arabes face à un groupe de voyous possédant armée, police et coffre-fort dont la seule obsession est le pouvoir ? Que peuvent faire les Indignés devant ces pharaons hybrides protégés par des pyramides anonymes et recyclables ? Quand on voit que cette crise mondiale est la cause directe du suicide de milliers de sans-grade qui n’ont aucune responsabilité, n’ont jamais eu de responsabilité que leur petit boulot alors que ceux qui en sont responsables ne pensent qu’à se faire élire et réélire. En France, aux USA, dans toutes les démocraties phares du monde, on a inventé des élections pour milliardaires et le président qui n’a souvent pas les moyens de ses ambitions se cherche des "mécènes". Qui paie alors ? Vérité de La Palisse : ceux qui en ont. Et pourquoi ceux qui en ont paient ? Intérêts. Si c’était par charité chrétienne on le saurait. Le ver est déjà dans le cœur des hommes, disait Camus. Il faut tuer le corps pour l’arracher. Quand on voit la dernière trouvaille d’Obama sur le mariage gay à 6 mois des élections alors qu’il était contre au début de son mandat, l’important c’est le financement de sa campagne et les gays américains ont la réputation d’être plus fourmis que cigales. Que reste-t-il des espoirs qu’a suscités ce président américain sur les laissés pour compte ? Il se dit Noir alors qu’il est à moitié blanc par sa mère, un gosse à la maternelle saura rectifier la couleur, il a écrit  "Les Rêves de mon Père" qu’il n’a jamais connu, en oubliant d’écrire les rêves maternelles dont il doit tout surtout son rêve présidentiel.

En politicien éclairé, il a joué la carte raciale à fond avant de la jeter à la poubelle sous la pression de ses bienfaiteurs : les banquiers. Nous voilà partout entre pauvres qui s’appauvrissent et riches qui s’enrichissent, principe des vases communicants qui refusent de communiquer sauf pour aspirer l’argent dans le sens déséquilibrant. Au début de l’Histoire, les premiers juifs premiers chrétiens premiers musulmans étaient tous des pauvres opprimés par des maitres esclavagistes. Maintenant que la source religieuse s’est tarit, les Indignés doivent inventer en vitesse autre chose s’ils ne veulent pas ressembler aux Algériens : FLN à vie et à mort ! Un proverbe wolof dit : "L’Homme est le remède de l’homme." Mais un remède s’il n’arrive pas à guérir peut tuer. L’ONU, organisation des nations unis devrait se rebaptiser : l’OCU, organisation des chefs unis. Unis dans un système super maffieux qui fonctionne aussi bien en démocratie qu’en dictature, la famille d’abord. Le plus puissant d’entre eux, Obama, qui a écrit : "Je connais, je les ai vus, le désespoir et le désordre qui sont le quotidien des laissés-pour-compte, avec leurs conséquences désastreuses sur les enfants de Djakarta ou de Nairobi, comparables en bien des points à celles qui affectent les enfants du South Side de Chicago. Je sais combien est ténue pour eux la frontière entre humiliation et la fureur dévastatrice, je sais avec quelle facilité ils glissent dans la violence et le désespoir. Je sais que la réponse des puissants à ce désordre, qui alterne l’indifférence complaisante avec l’usage de la force aveugle…est inadaptée. Je sais que le durcissement des attitudes, l’expansion du fondamentalisme et du communautarisme nous menacent tous." C’était avant qu’il ne devienne président au moment où l’Algérie était plongée en plein fureur dévastatrice des années 90. Apres une génération à espérer le miracle, nous revoilà en chien de Pavlov bavant sur la main de son maitre ne sachant s’il doit la mordre ou l’embrasser…   

Mimi Massiva