Tizi Ouzou : les citoyens de la cité des Fonctionnaires expriment leur ras-le-bol

La dégradation du cadre de vie pousse les citoyens à la contestation.
La dégradation du cadre de vie pousse les citoyens à la contestation.

Les citoyens de la cité des Fonctionnaires de Tizi Ouzou ont procédé, avant-hier, à la fermeture de la rue longeant le siège de la Casnos et la polyclinique Nabila-Djahnine ainsi que la rue menant au siège de wilaya.

En effet, sur les lieux, les manifestants ont fermé la route à la circulation automobile, à l´aide des barricades de fortune et de pneumatiques enflammés, pour exprimer leur ras-le-bol quant à la situation qu'ils vivent au quotidien. Mais aussi dans le but d´amener les responsables concernés à intervenir. Cette fois, les protestataires ne comptent pas lâcher prise. Durant toute la matinée, la route demeurait toujours obstruée par des troncs d´arbres et autres débris.

"Jusqu'à quand allons-nous patienter ? Ils ont commencé les travaux d'aménagement depuis des mois mais ils n'avancent guère depuis bien longtemps. Les habitants de la cité souffrent. Nous nous sommes réunis maintes fois avec les autorités locales, qui nous avaient assuré que les travaux finiront le 5 Juillet prochain. Je vous cite juste un problème : nous avons demandé des poubelles il y a huit mois maintenant, mais rien n'a été fait. Si c'est un problème d'argent, qu'ils nous le disent, car nous sommes fatigués d'attendre", dira M. Belhocine, président d'honneur du comité de la cité des Fonctionnaires. Et d'ajouter : "Les sit-in et voies de dialogue n'ont servi à rien, d'où le recours à la rue amplement justifié." Les revendications des protestataires portent essentiellement sur l'amélioration de leur cadre de vie dans ladite cité. Nous pouvons citer entre autres l'aménagement du quartier qui se trouve selon eux "dans un état lamentable", ainsi que la construction d'aires de loisirs, le revêtement de la rue principale à proximité de la cité, l'éclairage public et la peinture des immeubles.

Il convient de rappeler que plusieurs actions similaires ont été menées en direction des responsables de l'APC du chef-lieu, ainsi que ceux de la wilaya, en vain, expliquent les protestataires qui se disent "lésés" par les élus et par les autorités locales dont l'inertie est de plus en plus décriée par les citoyens. Enfin, plusieurs montées au créneau ont été enregistrées. Récemment, des citoyens se sont élevés contre la construction d´une coopérative immobilière dans un espace vert situé à la nouvelle ville. C'est malheureux, car il ne reste à ces jeunes gens que la rue pour exprimer leur ras-le-bol et réclamer ce qui leur revient de droit. "Ils nous ont promis beaucoup de choses, mais rien n'a été fait. Nous ne sommes pas des voyous et nous ne faisons pas de la politique, loin de là. Nous revendiquons juste nos droits et nous irons jusqu'au bout", dira l'un des protestataires.

Dégradation du cadre de vie

Les citoyens de la ville du Genêt montent au créneau. Les manifestations de rue se multiplient depuis quelques jours dans la ville de Tizi Ouzou où les citoyens de divers quartiers de la ville battent le pavé pour présenter une fois de plus des doléances citoyennes. En effet, ces revendications ne datent pas d’aujourd’hui et sont, malheureusement, restées lettre morte par la faute d’une administration locale de plus en plus gangrénée par l’inertie et, surtout, le passe-droit. Après les résidents du lotissement Hamdad, suivis par les riverains de la cité des Fonctionnaires, qui sont descendus dans la rue pour dénoncer la dégradation de leur cadre de vie et l’insouciance des autorités locales à tous les niveaux, ce sont les habitants de la cité du 11-Décembre qui sont montés au créneau, mardi passé, afin de manifester leur mécontentement pour un litige de foncier.

Pour se faire entendre, ils ont procédé à la fermeture de la route menant vers le lotissement Bouaziz et les deux cités Amraoua et 11-Décembre, au niveau du carrefour qui dessert le centre-ville et la Nouvelle ville de Tizi Ouzou. Parmi les revendications principales des protestataires, la préservation des espaces verts de la cité, comme nous l’a expliqué un riverain, qui dira que "cela fait maintenant onze ans depuis que nous réclamons la préservation des espaces verts de notre agglomération mais en vain. Rien n’a été fait, ce qui nous a poussés à procéder à la fermeture de la route". Et d’enchaîner : "Nous sommes fatigués de nous déplacer à chaque fois vers l’administration, c’est pourquoi, cette fois, nous avons demandé aux responsables de venir sur place pour que nous puissions réitérer nos doléances et exiger de régler ce problème une bonne fois pour toutes. Malheureusement, comme vous le constatez, personne n’est venu. Je tiens à ajouter qu’à chaque fois que nous obtenons gain de cause, l’administration n’applique pas cette décision. Elle veut nous étouffer et faire de notre cité une Casbah."

L'administration contourne les décisions de justice

Pour rappel, les habitants demandent également la délimitation de leur cité. "Treize lots au total ont été attribués et construits frauduleusement sur un terrain qui appartient à la cité. Nous avons  été en justice et nous avons eu gain de cause mais à chaque fois l’administration contourne les décisions de justice. Aujourd’hui les gens n’en peuvent plus. Alors il ne nous reste que la rue pour réclamer nos droits”, conclut l’un des manifestants. Il précise enfin : "À Tizi Ouzou, il y a trop d’anarchie et d’abus de pouvoir de la part des autorités locales. Cette fois nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout." En vrai, la ville est cycliquement le centre de mouvements de contestation. Dans la journée de mardi dernier, une autre manifestation a été enregistrée au niveau de la rocade de Tizi Ouzou où les transporteurs de Boghni, qui réclament depuis quelque temps l’implantation d’une station fiable, ont procédé à la fermeture de ce tronçon d’autoroute.

Iris Samy

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
sam abed

La cite des fonctionnaires est munie d'espaces de jeux pour les enfants mais sont malheureusement squattés par des jeunes qui y ont amenage un parking. pour ce qui est de la peinture et autre, je pense que du moment que les logements appartiennent aux residents, c'est a eux que revient la responsabilite de l'entretien. On ne peut pas demander a l'etat d'entretenir un bien qui ne lui appartient pas, soyons un peu logique.