L'Algérie ou la démocratie placebo
Même une montre cassée donne l’heure juste deux fois par jour !
Ce système obsolète et bancal ne donne rien, à aucun moment, il a tout prit à son peuple. La promesse de démocratie du président Bouteflika est comme le chemin tracé l’hiver sur la glace d’un lac pour relier deux agglomérations. Le reste de l’année, elles sont séparées par l’eau.
Le président qui a eu une révélation subite, au mois d’avril et a trouvé son chemin de Damas, a dû aller par quatre chemins et même s’arrêter en chemin, au lieu de choisir de ne pas s’arrêter, après s’être ouvert le chemin, en si bon chemin et si besoin demander son chemin, il préfère rebrousser chemin et demander au peuple de passer et de continuer son chemin.
En fin de règne, au crépuscule de sa vie, avec une vigueur et une santé dangereusement déclinantes, en pleine jubilation et exultation mystique, il trouve le moyen de nous administrer un placebo réformiste. Il soutient, mordicus, que la démocratie en Angleterre ou en France est trop lourde pour les frêles épaules islamistes des Algériens.
En bon père du peuple, grand initié tutélaire, titulaire d’une érudition pédante digérée et dégurgitée en bol de sciences infuses aux profanes auditeurs de l’ENTV.
Il prescrit au peuple algérien une hypodémocratie, une démocratie dégressive, une démocratie cadenassée, des libertés restrictives et des doses de réformettes homéopathiques contribuant à l’effet de serre. Il avoue par la même occasion et la main sur le cœur, que ce qu’il avait concédé précipitamment, sous le coup de la peur crasse d’un printemps qui n’a été, pourtant, que le prolongement d’un automne couvert qui s’éternise, n’est plus de mise, il concocte un synopsis théorique pour renvoyer la démocratie en Europe et l’Algérien sur la Lune…
On met à contribution tout ce que compte le système comme clientèle palissonneuse à l’effet de réduire à une peau de chagrin ce qui constituait, déjà au départ, une opération cosmétique pour lustrer un paysage socio-politique gibbeux et bigarré.
Au lieu de partager le printemps arabe, les Algériens étaient conviés à un banquet de la rapine délocalisée, non plutôt filialisée par la mère de toutes les dérives, de tous les vices et versa : Le système prébendier, prévaricateur, népotique, clientéliste, corrupteur… on épuiserait le dico qu’on en serait encore à chercher les «dis» qualificatifs de la chose qui nous berne, nous gouverne et nous sert ses balivernes.
La khatima est dite, coulons des jours dictatoriaux encore meilleurs.
Azzedine Aliout
Commentaires (6) | Réagir ?
Vu de l’extérieur monsieur Jean Dupuis, rien ne se passe ici, c'est le nirvana. Notre président a tellement fait bien les choses que tout gronde ailleurs sauf en Algérie. On a des remèdes très efficaces : on tue quelques centaines de milliers de brebis et on pardonne à leurs égorgeurs et tout rentre dans l’ordre. Si vous voulez notre paradis, je vous donne ma place chiche on fait l’échange
Je dois dire que selon les commentaires de la communuté algérienne à Ottawa et Montréal, qui soit dit en passant est trés brillante, cultivée et généreuse, il y a beaucoup de choses qui ne tournent pas rond en Algérie.
En tout cas, en lisant la presse algérienne, Le Matin et El-Watan par exemple, qui n'a rien à envier à la presse française qui est souvent nombriliste et suffisante, on a l'impression que les espaces de discussions et de confrontation d'idées sont de plus en plus nombreux.
Et si jamais vous décidez de venir à Montréal ou Ottawa, je me fairais un plaisir de vous accueillir et de discuter avec vous. Merci.
Bonjour à toute l'équipe du Matin qui fait un travail tout à fait admirable en donnant cet espace de discussion démocratique aux algériens.
J'ai beaucoup d'amis algériens et je suis avec attention tout ce qui se passe en Algérie. Je trouve que le président Bouteflika est en général extrêmement critiqué pour tout ce qu'il a fait depuis qu'il est président de l'Algérie, et les algériens ont probablement raison de le faire. Mais vu de l'extérieur l'Algérie, du moins politiquement, donne une impression de stabilité et de beaucoup de mesure dans la gestion de toutes ses affaires internationales y compris celles reliées au terrorisme islamiste.
Je ne veux pas non plus jeter des fleurs au président Bouteflika, mais j'ai l'impression qu'il a fait beaucoup de bonnes choses pour l'Algérie.