Elections législatives et le paradoxe systémique des réformes
Les résultats des élections législatives confirment, encore une fois, que le système relatif à la gouvernance actuelle de notre pays est très loin des aspirations de la majorité des Algériens.
En effet, malgré les tribulations mesquines des représentants des partis politiques et des autorités - que l’on pourrait qualifier de stupides, d’arrogantes, de méprisantes et d’insultantes vis-à-vis de l’intelligence des Algériens - pour faire voter les gens, le taux d’abstention est de 58%. De plus, en utilisant tous les moyens possibles et imaginables (fraude comprise) le taux de participation n’est que de 42%. Ainsi, si l’on recherche à décomposer ce taux de 42% de votants, un observateur averti dira que la forte proportion est probablement détenue par les personnes âgées (60 ans et plus) ; en seconde position viendraient les adeptes du système, c’est à-dire ceux et celles qui s’y retrouvent (manque de moralité, corruption, enrichissement illicite et consommation de la rente) ; en troisième position viendraient ceux et celles qui ont été achetés ; et enfin les crédules, c’est-à-dire, ceux et celles des jeunes qui ont la naïveté de croire encore aux gens qui incarnent le système.
Celui qui est dépassé par le temps ne peut prétendre assurer le futur, c’est-à-dire la prospérité du peuple algérien, et par conséquent du pays, maintenant et durablement. Dans son discours à Sétif, le Président a reconnu que les gens qui incarnent le leadership des organisations institutionnelles (qu’on identifie à une élite) sont dépassés par le temps. C’est ce qu’on appelle la vérité de Lapalisse. Elle est une évidence depuis bien longtemps ; nous n’avons pas besoin que le Président le confirme, car les effets de leur gouvernance représentent le niveau de la réalité actuelle de l’état de notre pays. Cette réalité est vérifiable au quotidien et sur tous les plans dans de la vie de notre pays. Il ne s’agit pas d’être un sorcier pour découvrir les maux profonds qui minent le développement d’une Algérie compétitive et intelligente, il suffit juste d’analyser notre réalité économique, notre réalité éducative, notre réalité industrielle, notre réalité civique, notre réalité culturelle, notre réalité environnementale et j’en passe... Si je dois admettre la sincérité de cette reconnaissance, pourquoi alors avoir mis en œuvre ces réformes de cette façon ?
Étant donné que les initiatives relatives aux réformes ont commencé au niveau de l’environnement politique du pouvoir (agrément de partis satellites et élections législatives) ce n’est que l’accentuation dans la programmation du déclin de notre pays. Car, ces initiatives sont basées sur des cartes désuètes, les territoires ayant changé profondément. Vous connaissez l'histoire de la définition de la folie : en continuant à faire la même chose et espérer des résultats différents. Eh bien n'est-ce pas ce que ces gouvernants font ? Ils répètent les mêmes pratiques sous des noms différents et des formes différentes et ils s’attendent à des résultats différents! Sont-ils vraiment fous ? Ils ne sont pas fous et je suis sûr que vous ne l’êtes pas non plus.
Dans les faits, ces gouvernants continuent, d’après leurs croyances, à faire la "bonne chose", sans jamais s'arrêter longtemps à se demander si c'est "la bonne chose" à faire. Vous pouvez constater que dans leurs croyances de tous les jours, ces choses si profondément ancrées dans leur subconscient, leurs dictent de faire la mauvaise chose pour une Algérie compétente et intelligente - à chaque fois. En fait, absolument tous les temps, à moins qu’ils ne s’engagent à apprendre à faire autrement. En effet, ce que qu’ils ont appris de leurs croyances de tous les jours comme meilleur n'est pas tout à fait le mieux pour un environnement compétitif. "Il ne suffit pas de faire de leur mieux, ils doivent savoir ce qu'il faut faire, et ensuite faire de leur mieux." La question qui se pose : savent-ils ce qu’il faut faire ? Je ne le pense pas. Si nous pouvons faire la transition nous sommes "libres", et si nous ne le pouvons pas nous sommes alors "piégés" : c'est le paradoxe systémique fondamental. Pouvons-nous apprendre à résoudre ce problème apparent ? Bien sûr que nous le pouvons, changer, après tout, n'est qu'un changement de signification.
Pour prospérer, changer vos croyances en premier. En effet, aussi longtemps que ces gouvernants permettent à leurs croyances ordinaires de déterminer leurs politiques, les mesures, et la performance, ils ne seront pas capables d’être compétitifs pour assurer le bien être des algériens maintenant et durablement. Les politiques, les mesures et la performance actuelle sont un report de la pré-industrialisation (état bureaucratique et dictatorial). Elles étaient peut être étaient bonnes en ce temps là, mais maintenant elles sont totalement hors du domaine de synchronisation avec la vie moderne et la compétitivité. C'est pourquoi les initiatives de changement qui commencent avec l'environnement et les comportements ne fonctionnent pas. Les gouvernants doivent changer de croyances en premier. Et honnêtement, avaient-ils vraiment changé de croyances? Je pense qu’ils ont juste changé un peu les significations en fonction de leur applicabilité. Vous voyez, s’ils peuvent relâcher leurs croyances, assurer une véritable transition à travers de véritables réformes, juste assez longtemps pour apprendre à se réajuster, Il y aura alors un énorme bond de productivité et de compétitivité qui nous attend.
Ainsi Messieurs les gouvernants, vous devez vous désarrimer des vieilles pratiques en assurant une véritable transition et sortir avec honneur et dignité. Vous avez le droit d’être ce que vous êtes mais vous n’avez pas le droit de mettre en péril le futur de notre pays. Le néocolonialisme s’appelle médiocrité qui dérive de l’ignorance, l’arrogance et le mépris. J’ai bien envie de vous mettre au défi de venir débattre de ces sujets à travers les médias lourd devant le peuple Algériens.
Ammar Hadj-Messaoud, expert international en amélioration des capacités compétitives des organisations
Commentaires (3) | Réagir ?
Moi avant de lire un article dans un journal je descends d’abord voir du côté de la signature s’il n’y a pas autre chose que le nom et le prénom, du genre « expert en… », « spécialiste de… » car dans ce cas je ne lis pas car je sais d’avance que ça se gratouille le nombril et ça se masturbe l’esprit, en plus de termes pour faire impression à chercher dans les dicos introuvables.
Monsieur Ammar Hadj-Messaoud, vous écrivez :"Ainsi Messieurs les gouvernants, vous devez vous désarrimer des vieilles pratiques en assurant une véritable transition et sortir avec honneur et dignité" Vous avez oublié, que le pouvoir en palce ou plûtot la Ndraghetta d'Alger a plusieurs pas en avance, et ils ont les meilleurs conseillers du monde question coup bas, ficellé un dossier comme celui qu'on vient de subir, vous voulez des observeteurs internationaux, et bien vous les avez, vous voulez accéder aux fichier électorale et bien vous pouvez consulter que par wilya, vous vous que les militaires votent en dehors de leur caserne, n'ayez pas crainte, ils se presenterons en masse devant les bureaux de vote, et là toute la logistique vous échappe, vous voulez la democratie, par la voie des urnes et du seigneur le fln est majoritaire, vous voyez Monsieur qu'ils sont plus intelligents et surtout plus organisés que tout le reste du peuple algérien, une poignée d'hommes qui serville tout un peuple du jamais vu monsieur sin on est pas rusé et intelligent.