Greve de la faim est notre l’ultime recours pour éveiller les consciences endormies, interpeller l’opinion public sur la situation grave de notre peuple et les manipulations d’un pouvoir de non-droit pour demeurer à l'état de non-droit et continuer à exercer le pouvoir par une justice de non-droit sur une population suspendue entre la réalité de la trahison et l'imaginaire de la démocratie, de la paix et du bien-être. Un paradoxe à la limite de l'aberration et de la médiocrité. 

Notre appel a provoqué une mobilisation pacifique qui a drainé des milliers de compatriotes (27 357) de toutes les régions de la patrie et des pays du monde, de tous les âges et cultures, de l’ensemble de sensibilités politiques. Une mobilisation historique et un record inouï qui justifie l’espoir de l’unification des rangs  pour repêcher et arracher la patrie des mains de fossoyeurs de la démocratie.

Nous adressons un geste salutaire et militant à tous ceux qui nous ont émaillés leur commentaire par des paroles franches et algériennes, des mots à la hauteur de la contrariété et du ras-le-bol général face à un pouvoir qui continue à nier les droits légitimes d’un peuple à une vie décente, à une vie sans peur d’être injustement condamné à vivre dans un centre de rééducation à ciel ouvert. 

L’appel au vote revient à soutenir la fraude et la confiscation des droits d’appartenance au sol, à l’histoire et à un peuple. Car cette attitude ne traduit point un quelconque respect et sentiment d’amitié envers la patrie, mais vise la préservation des intérêts des forces occultes. De la raison d’Etat à celle de l’état de conjoncture, de la dictature d’un parti unique à la dictature de plusieurs partis mélancoliques à sens unique,  de qararna à qararou et ces élections du 10 mai restera un folklore panafricain à la recherche d’une virginité d’un pouvoir sans peuple et sans politique.

Des milliers de commentaires pour décrire cinquante années d’histoires de génocide avec la complicité de tous ceux qui étaient censés défendre la patrie et préserver les droits de notre peuple dans la direction de notre révolution et nos richesses. Ces agents fonctionnaires à la députation de toutes les époques étaient des catalyseurs à des réactions chimiques pour toutes les expériences inhumaines sur un peuple qui rêvaient de l'indépendance. Un rêve qui a tourné au cauchemar et qui continue son parcours dans la direction du 10 mai. 

Parmi ces messages de désespoir, nous avons été touchés par des commentaires d’une septuagénaire qui nous a livré avec rage et amour son regret de voir les enfants du peuple mourir devant un pouvoir sans cœur. 

Nous vous livrons une partie de l’entretien que nous avons eu la chance de réaliser avec cette grande femme qui a vécu les années d'oppression, de répression et de guerre, mais aussi les années d'espérance populaire.  Martyriser par des politiques de dictature pour raison de pouvoir pour le pouvoir. 

Nous l'appellerons Mère, une mère adoptive et mère patrie.  

Q : Mère, parlez-nous de l’avant-guerre, de la guerre et de l’après-guerre SVP ?

R : Nous étions des Fatmas pour faire du ménage chez des familles de pieds-noirs, nous avons fait la guerre pour être libres et offrir une patrie et de la dignité à notre peuple. Aujourd’hui, nous sommes réduits au silence et à la peur, nous sommes des Aïchas de pieds aux chaussettes noires. Nwaklou aalihoum Rabi. De toute manière, nous les voyons partir chaque jour au bonheur de notre peuple, ils partent madlouline vers le grand jugement, laissant derrière eux une richesse impure et nauséabonde. 

Q : Mère, avez-vous déjà voté un jour ?

R : Jamais. 

Q : Mère, pourquoi ?

R : Pourras-tu faire confiance aux renards, c’est des loups, dhyoubas mon fils. Ils ne respectent pas le peuple, ils n’appartiennent pas à notre Algérie, ils viennent d’ailleurs mon fils et ils partiront un jour in Challah.  Voter ou pas !... Et puis, pourquoi voter ? 

Q : Sah ! Pas de raison pour aller voter.  Etes-vous prête à observer une grève de la faim le 10 mai ?

R : Je suis prête à observer un jeûne de 60 jours mon fils, juste pour que ces étrangers qui nous gouvernent quittent notre pays et nous laissent en paix. Allah yensarkoum mes enfants  sur ce pouvoir d’injustice, que Dieu vous protège et vous donne la force d'être à l’image de nos glorieux martyrs.

(Un silence s’installe de part et d’autre, puis des sanglots viennent de la mère, étouffée et n’arrive pas à exprimer ses pensés...)

Mère, ne pleure pas ! Ces germes nocifs termineront en poussière, le vent de l’est et de l’ouest emporteront ces corps minuscules au-delà de nos frontières pour purifier la terre de nos ancêtres. Nous retrouverons la paix sur terre et nos martyrs retrouveront  paix éternelle. 

Q : Nous vous remercions mère, nous vous souhaitons longue vie pour assister à l’indépendance de notre Algérie un jour in challah.

R : In challah,  mes enfants.

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