Législatives du 10 mai 2012 : Non au scrutin de la honte
La campagne électorale pour les législatives algériennes a commencé. Le scrutin aura lieu dans l’immigration du 8 au 10 mai.
Le peuple algérien rejette massivement cette énième mascarade électorale. Mais les moyens lui permettant d’exprimer publiquement ce rejet lui font défaut. En effet, il n’y a pas seulement les médias lourds (Télévisions et radios étatiques) qui lui sont interdits. Le moindre attroupement public ou toute tentative de distribuer un tract dans la rue sont immédiatement stoppés. Leurs auteurs sont vite cernés, arrêtés et passés systématiquement à tabac avant d’être emmenés dans les commissariats.
Les raisons qui poussent les algériennes et les algériens à se désintéresser de ce scrutin sont celles là mêmes qui les avaient poussés à boycotter les scrutins passés (élections présidentielles d’avril 2009, élections législatives de mai 2007, etc.) :
- Une misère sociale galopante, touchant les masses populaires et une grande partie des classes moyennes et ce malgré une embellie financière due à la hausse durable des prix des hydrocarbures depuis le début des années 2000. Cette misère sociale côtoie les fortunes aux origines plus que douteuses et indécemment exhibées par ceux qui sont du bon côté du manche.
- Un horizon bouché pour une population constituée massivement de jeunes qui ne demandent qu’à travailler et s’insérer dans une vie économique et sociale.
- Une remise en cause totale des libertés démocratiques pourtant arrachées au prix de sacrifices suprêmes à la fin des années 1980.
- Un personnel politique du régime choisi en fonction de son degré d’allégeance aux décideurs. Ces derniers n’ont qu’une idée : se maintenir au pouvoir et bénéficier ainsi des privilèges qu’il procure même au prix de mener le pays dans le précipice.
Ces injustices infligées au peuple ne sont pas exemptes de conséquences :
- Emeutes quasi quotidiennes à travers tout le territoire national
- Des jeunes et des moins jeunes tentent la fuite du pays au prix de leur vie ou attentent directement à leur vie en s’immolant par le feu sur les places publiques.
Ignorant toute cette détresse, le pouvoir n’a rien trouvé de mieux que de concocter des "réformes" ayant accouché de partis politiques qui n’ont aucune assise populaire. Ces partis sont vite agrées alors que des syndicats autonomes représentatifs attendent vainement leur agrément depuis bientôt deux décennies. Ces partis vont donc participer à des joutes électorales cadenassées d’avance.
Quel crédit accorder donc à ces élections qui ne sont qu’un vernis destiné à légitimer le pouvoir devant l’opinion publique internationale ?
Le devoir de solidarité avec nos compatriotes au pays et la relative liberté de manœuvre dont nous disposons ici, nous mettent dans l’impérieuse nécessité de répondre au cri de colère d’un peuple bâillonné en
- Boycottant et en appelant à boycotter ces élections de la honte.
- Dénonçant publiquement la répression qui s'abat actuellement sur les partisans du boycott.
- Exigeant une réelle ouverture démocratique en permettrant aux citoyens de s'exprimer en toute liberté
Fait à Marseille le 26 avril 2012
Signataires :
Collectif pour une alternative démocratique en Algérie (CADA-Marseille)
Rassemblement pour une Algérie progressiste (RAP- Marseille)
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