Le Franco-Algérien Adlène Hicheur condamné à cinq ans de prison

Le Franco-Algérien Adlène Hicheur condamné à cinq ans de prison

Ce vendredi, le tribunal correctionnel de Paris a condamné le physicien nucléaire franco-algérien à cinq ans de prison pour terrorisme. Le jeune homme de 35 ans était soupçonné d'avoir préparé un attentat en France en 2009 lors d'échanges de mails avec un islamiste vivant en Algérie.

Une peine de six ans de prison ferme avait été demandé par l'accusation. Cependant, la défense d'Adlène Hicheur a plaidé la relaxe car l'accusé n'a jamais eu de contact avec son interlocuteur islamiste autrement que sur internet. Ce dernier se déclarant victime d'un délit d'opinion, devrait faire appel par la suite. Depuis son arrestation en octobre 2009 à Vienne, en Isère, le physicien a accompli deux ans et demi de détention provisoire. Cette affaire avait été jugée les 29 et 30 mars dernier dans un climat de tension dû aux sept meurtres commis par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban.

"Je ne conteste pas le fait que je sois passé par une phase de turbulences, j'ai fait amende honorable, je ne peux rien di.re de plus", s'était défendu à la fin mars le docteur en physique des particules de 35 ans, en mettant ces mails "tangents" sur le compte de son "état de santé physique et psychologique" de l'époque, où il était en arrêt-maladie pour une hernie discale. Lors de son procès, les 29 et 30 mars, le prévenu avait épinglé à de multiples reprises des méthodes policières "malhonnêtes" et les "inexactitudes" de l'enquête menée par les juges antiterroristes.

Echange de mails

Le 8 octobre 2009, Adlène Hicheur, docteur en physique des particules détaché au Centre européen de recherche nucléaire (Cern) de Genève, est interpellé à Vienne (Isère) au domicile de ses parents et mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". A son domicile d'Ornex dans l'Ain, les enquêteurs découvrent une abondante documentation relative à Al-Qaïda et au Jihad.

Les soupçons des enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) sont nés de la surveillance de plusieurs comptes de courriers électroniques après l'envoi sur le site de l'Elysée début 2008 d'un message reprenant un communiqué d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Les policiers ont suivi les échanges entre des adresses email, qui s'avèreront être celles d'Adlène Hicheur et de Mustapha Debchi, présenté par l'accusation comme un responsable d'Aqmi qui vivrait en clandestinité en Algérie.

"Conseiller technique"

Ainsi, en mars 2009, Adlène Hicheur avait écrit à Debchi être prêt à proposer des objectifs "en Europe et notamment en France". Dix jours plus tard, il avait été plus loin et avait évoqué "un pur objectif militaire", la base aérienne de Cran-Gévrier, qui forme des soldats pour partir en Afghanistan. A l'audience du 30 mars, le prévenu avait minimisé ce message. "Il n'y a jamais eu de dévolu sur quoi que ce soit", s'était-il emporté. La base de Cran-Gévrier, "ç'a été cité une fois, dans un contexte bien précis, en lien avec une actualité chaude, mais sans but précis. D'ailleurs, c'est apparu une fois et ce n'est plus jamais apparu". Lors de son réquisitoire, le ministère public avait rétorqué que le prévenu n'était pas "un martyr de la lutte antiterroriste" mais bel et bien "un conseiller technique en attentats".

Cela dit, avec les remises de peine, Adlène Hicheur va certainement retrouver la liberté dans quelques semaines puisqu'il a passé l'essentiel de sa peine en prison.

S.A/Agences

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