Campagne électorale : les graves lapsus de Belkhadem
"Nous ne pourrons pas tout faire dans les cent premiers jours, ni dans les mille premiers jours, ni pendant toute la durée de notre mandat, ni peut-être même durant toute notre vie sur cette planète, mais néanmoins, commençons." J. F.Kennedy
Il n’y a pas, en Algérie, meilleure expression de négation de l’Etat et de ses institutions que cette fulgurante déclaration de Abdelaziz Belkhadem lors du meeting du parti qu’il dirige depuis sept ans, effectué dans la capitale des Hammadites le jour de la fête du travail, il dit : "Notre parti n’a pas eu son agrément de la part du ministère de l’Intérieur ou de la part d’un groupe de personnes, le Fln a eu son agrément à la Soummam." C’est-à-dire à la période où passant son ahlia, avec des années de retard, il savait que le congrès qu’il n’évoque pas, celui de Tripoli, est celui qui a permis de placer des citoyens comme lui dans les rouages du pouvoir contre la souveraineté légitime de la gouvernance en Algérie. Mais voyons voir.
Deux années après l’Indépendance, il est bombardé inspecteur des finances à l’âge de dix-huit ans par la force de diplômes et de qualifications que seul le bon Dieu est au courant de quel endroit d’enseignement spécifique il les a obtenus. On ne saurait dire aussi s’il avait sa carte du parti au troisième congrès en 1964 qui officialisa la démarche socialo-marxiste comme mode de fonctionnement de l’Etat dont se défendait les obédiences islamo-conservatrices du jeune Abdelaziz Belkhadem.
Aveux d’obédience et de faillite
Mais qu’à cela ne tienne, quelques années plus tard il est rappelé de son état de sacristain de zaouïa dans les confins des Hauts Plateaux de l’ouest du pays directement sans transition, si vous voyez, par quelque institution intermédiaire ou organisme sérieux, au siège de la Présidence, officiellement en temps que chargé des affaires extérieures mais en réalité comme relayeur d’échanges interrégionaux dans le cadre de l’islamo baasisme. Recrutant dans le corps physique et mental pour le concret irréversible de l’arabisation tous azimuts.
Des proches autour de lui à l’époque racontent combien il était dans le bonheur que Houari Boumediene ait mis le bâillon et les entraves au parti. Qui faisait de Mohamed-Salah Yahiaoui, un spectre sans pensée politique, devant les raids ordonnanciers du seul maître absolu de l’Algérie de 1965 jusqu’à son coma fatal en 1978. Pendant ces quinze longues années de léthargie asphyxiante du FLN dans lesquelles l’enfant prodige d’Aflou avait toutes les latitudes sereines mais pernicieuses de fourbir ses armes dans le cabinet et ses annexes noires, tous les militants du parti sincères et dévoués pour la cause révolutionnaire de Novembre qui chuchotaient l’idée du quatrième congrès se furent immédiatement éliminés de la scène bureaucratique de la décision. Abdelaziz Belkhadem, le trentenaire miraculée était aux anges.
Car justement à la mort de son mentor secret, ou plutôt à ses dépends, il avait suffisamment de leadership dans le lot triomphant de Larbi Belkhir pour accueillir le quatrième congrès du FLN en 1979. Qui mit sous l’éteignoir Abdelaziz Bouteflika au profit d’un militaire assez charismatique, en l’occurrence Chadli Bendjedid mais surtout qui redonne toute la force du parti : les rôles se renversent car désormais le c’est le parti qui contrôle l’Etat. Et autour de Mohamed-Cherf Messâadia, l’actuel secrétaire générale du Fln, est comme un poisson dans l’eau. L’histoire de la décadence matérielle et morale de l’Algérie, on ne la connaît que trop jusqu’au « réajustement structurel », coïncidant avec l’escalade intégriste, qui mettait presque à vendre la nation entière.
Il ajoute mardi passé, histoire de faire le bilan du parti depuis le quart du siècle : "C’est faux lorsqu’on dit que nous avons échoué. Le bilan est positif, nous ne sommes pas endettés et c’est le contraire qui se passe, c’est le FMI, aujourd’hui, qui demande à notre pays de lui prêter de l’argent." Et c’est là aussi l’expression de sa part d’un formidable aveu d’échec total de son parti. Le Fonds monétaire n’est pas bête au point de ne pas savoir que les gouvernants algériens comme Belkhadem ne possèdent pas la culture et la connaissance des humanités minima pour faire apprendre à leurs enfants les moyens d’utiliser rationnellement les réserves de changes.
Nadir Bacha
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Regardez moi ce maquignon
Qu'il va au diable ce "homo absurdus"