La surenchère politicienne bat la campagne
Avec le personnel politique en campagne, on n’est plus à une contradiction près. Mais l’Algérien n’est pas dupe, contrairement à ce que pensent tous ces saisonniers de la politique.
Quid des programmes des formations en compétition ? Des idées ? Des solutions pour le chômage, les jeunes, la justice ? Rien de tout cela. A défaut de convictions politiques novatrices, les partis préfèrent la langue de bois et le discours nationaliste.
Louisa Hanoune et ses vieilles lunes
L’indétrônable patronne du Parti des travailleurs a déroulé son argumentaire classique pour inviter les Algériens à aller aux urnes : la menace de déstabilisation étrangère. Du coup quelle différence entre ce discours et la fameuse main de l’étranger que sortait le FLN-pouvoir contre les berbéristes dans les années 80 ? Aucune. A l’époque, le pouvoir-FLN invoquait l’extérieur à chaque fois que des Algériens sortaient dans la rue pour demander l’officialisation de la langue amazighe, la démocratie, la liberté. Aujourd’hui Louisa Hanoune use de la même corde usée pour pousser les Algériens dans les bureaux de vote. Elle a indiqué avoir "cru en les réformes initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, mais elles ont été expurgées de leur substance et de leur esprit" , a-t-elle regretté. Soutien indéfectible du président, Hanoune dénonce la création de nouveaux partis politiques "sans consistance" et qui participent, selon elle à "une décomposition du multipartisme".
L’islamiste Menasra rêve d’un changement avec lui
Ministre depuis des lustres, serviteur du président et défenseur acharné du programme présidentielle, voilà que Abdelmadjid Menasra, le président du Front du changement (FC), affirme vendredi à Aïn Témouchent que le changement "est devenu une nécessité". Hallucinant ! Pourquoi a-t-il soutenu depuis 10 ans Bouteflika si aujourd’hui il demande le changement ? Changer qui et quoi ? Le régime ? Le Parlement ? Menasra ne nous le dira pas. Car il ne voudra pas couper la branche sur laquelle il est confortablement installé depuis une décennie. Son parti a été légalisé par un ministère de l’intérieur qui avait jusqu’à il y a quelques mois interdit toute création de parti et réprimé toute manifestation. Le Front du changement comme tous les partis montés ex nihilo par le régime n’est là que parce qu’il répond à la nouvelle configuration politique que veut le pouvoir. Rien d’autres.
Comme l’ancienne trotskyste Louisa Hanoune, l’islamiste Menasra appelle à une deuxième république : "Si cette volonté du changement est respectée, l’Algérie donnera naissance à sa deuxième République", a-t-il déclaré, ajoutant que celle-ci "sera une République démocratique et populaire basée sur des institutions fortes", plaidant, dans ce contexte, pour un régime parlementaire et un gouvernement "appliquant le programme du peuple en toute justice et équité". Que de vœux pieux !!! N’est-il pas ce ministre qui a cautionné toutes les dérives de la dernière décennie : scandales financiers, panne politique et paralysie économique malgré une richesse insolente du pays ?
Belkhadem boit son calice
Le très en sursis secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem, parle et menace dans cette campagne ceux qui parlent d’ethnie et de discorde. A croire qu’il a le monopole du nationalisme. "D’aucuns ont tenté, vainement pendant les années 1990, de mettre le pays à genoux et, aujourd’hui, ils veulent semer le chaos sous le couvert de race ou de doctrine", a averti M. Belkhadem. De qui parlait l’islamo-conservateur ? Des fous de Dieu, ses amis qu’il minaude et qui ont ensanglanté notre pays ? Oh que non ! Car il est de la même cendre que ces tueurs et marchands de Dieu. Il a en été par opportunisme un porte-voix.
Le SG du FLN brasse beaucoup de vent dans ses discours rappelant l’impératif de préserver l’unité et la stabilité du pays, comme si l’Algérie était sous la menace de quelque partition. Mais il se trouve comme depuis des lustres, Belkhadem a des schémas politiques éculés, une lecture de l’actualité borgne et tendancieuse. Le FLN présente un programme tout en appliquant avec zèle un autre, celui du président. Une démarche à ne pas retrouver son chemin. Car quand on a des convictions on les défend, on ne les troque pas opportunément.
En donneur de leçons, l’islamo-conservateur souligne aux électeurs que l’"Algérie ne cédera point et son indépendance ne saurait être remise en cause", rappelant aux jeunes les souffrances endurées par le peuple algérien durant la décennie noire. Une décennie qu’il a traversée à grenouiller dans les couloirs du pouvoir pour revenir en grâce avec l’épisode de l’ambassade iranienne.
Tous ces partis qui font les yeux de Chimène aux électeurs oublient-ils que si le père de famille est obligé aujourd’hui de racler son fond de portefeuille pour remplir son coufin c’est à cause des inconséquences politiques de ces dernières années.
Peut-on sans une dose de cynisme solliciter le suffrage de citoyens ignorés, bâillonnés, voire méprisés ? Assurément oui pour ces partis dont l’ambition se résume à garder chauds les sièges de l’assemblée.
Sofiane Ayache
Commentaires (1) | Réagir ?
Moi je suggére de violer la constitution pour un mandat de député à vie. Cela veut dire qu'on supprime le vote chaque cinq ans. Au moins un casse tête de moins, franchement, en tant un peu soit disons homme avertit de la scéne politique Algérienne que j'ai toujours suivi depuis mon enfance sans me salir, aucune candidature à la députation ou maire, mais toujours soucieux avec les associations apolitiques.
Aucun programme, ils ne savent pas quoi dire, Monsieur Ayache vous attendez d'un trotskiste pour vous parler des energies du futur, des finances publiques, de la création des emplois stables pour notre jeunesse, c'est comme demander du miel à une guêpe ou de la laine à un singe pour faire un burnous.
Vous attendez des propositions sur l'agriculture, comment nous en sortir de cette malédiction de l'import de la poudre blanche payé au prix fort, du lait de vache flashé mélangé à de la farine de poisson, des restes de viandes douteuses pour faire manger l'Algérien.
Vous attendez un programme sur les travaux publics, la Chine réalise 40000 km de route par an, et nous pour 1000 km, je ne sais pas combien de temps que ça dure, une autoraute pourquoi pour relier Boussada à Maghnia en deux heures et aprés, pas de production ni agricole, ni industrielle, rien nada, pour tuer plus d'Algériens.
Le syndrome de l'abstention, maladie des politiicens Algériens, et drole de politiciens, Ouyahia qui déclare 2000 milliards pour l'agriculture, mais pour faire quoi? Des étanbles, des écuries, des ananas, des dattiers, des fruits et légumes, acheter des vaches d'autriches pour les envoyer directement à l'abattoir, et finir dans l'assiétte de l'Algérien, devenu handicapé à force de le maltraiter moralment et physiquement.
Cette jeunesse, y a-t-il qulqu'un qui a proposé quelque chose pour arrêter la harga, et pourtant c'est un sujet brulant, comment faire pour endre espoir à cette jeunesse.
Rien, nada, il faut aller voter le 10 mai, Si vraiment le sursaut de l'Algérie tient à ce vote, je pense que les Algériens sont prés à voter 10 fois la journée du 10 mai prochain moi en premier, cette chanson qui revient chaque 5 ans, c'est du déja entendu. Un député qui s'achéte un costume est un voleur potentiel de plus.