Algériens, nous voulons nos droits
"Les droits de l’homme ont franchi trois étapes : avant octobre 1988, ils étaient réservés à la nomenklatura et à ceux qui gravitaient autour d’elle ; après octobre 88, ils se sont élargis aux couches moyennes notamment les intellectuels. Depuis 1991, ils sont revendiqués par la majorité du peuple, particulièrement les jeunes, les marginalisés, les exclus de la société." (*)
L'Algérie détient la deuxième plus grosse réserve de change après l'Arabie Saoudite (FMI). Le Fonds monétaire international (FMI) estime que l'Algérie clôturerait l'année 2012 avec des réserves de change officielles de 205,2 milliards de dollars et pronostique un matelas de devises de 224,1 milliards de dollars pour 2013. Excellent ! Pourtant cette nouvelle ne réjouira certainement pas une grande partie de la population qui n’a jamais été convié au festin, les droits des gens, constamment bafoués.
Et je pense donc que pour beaucoup, hors circuit et toujours dans la galère, l’éternelle question qui se pose constamment est, avons-nous des droits dans ce pays d’Afrique du Nord appelé l’Algérie ? Car, on n’a point cessé de le répéter, seule une minorité et leurs fratries accèdent à toutes les richesses du pays. Pour s’en rendre compte, il ne faut pas seulement rester dans la lecture des livres et se voiler la face par peur mais regarder autour de soi ; même les légumes, au marché, veulent nous le souffler avec leurs prix, ces derniers temps exorbitants grignotant les augmentations des travailleurs, de ces dernières années. La pomme de terre à 100 dinars le kilo, la tomate à 140 dinars le kilo….Tout flambe, pour nous gens du peuple… Accéder à un logement décent, se permettre un véhicule relèvent de l’impossible pour des millions d’Algériens et d’Algériennes.
Que voit-on, autour de soi ? Des milliers, que dis-je ? Des millions d’Algériens toujours vivant de rien, soumis ; beaucoup passant leur temps dans les cafés maures sans rien connaître de la vie. Certains devisant sur les moyens de se tirer, de s’exiler…
Si l’Etat, usant de la manne pétrolière, a été ces dernières années généreux avec des catégories de personnes comme les Anciens combattants, ménages, abonnés du gaz, à l’électricité et à l’eau, automobilistes, usagers des transports en commun, agriculteurs, débiteurs, locataires de HLM, primo-accédants au logement, retraités, banquiers, entrepreneurs ; beaucoup d’autres ne disposent quasiment de rien et c’est souvent comme cela, depuis toujours, les mêmes, interloqués de voir aussi le même personnel politique dans lequel ils ne se reconnaissent point, reconduits s’imposant à eux. La démission et la résignation se sont imposées à eux. Il n’y a pas de vie ne cesse-t-on pas de répéter sous le ciel d’Algérie…
Et, ils avouent dans le silence leur refus de ces gouvernants :
"S’ils doivent s’imposer à nous, c’est par leurs mérites, leurs cursus universitaires, leur écoute à nos perpétuels problèmes en se souciant du développement du pays", semblent-ils murmurer. Vingt ans après 1991, beaucoup d’Algériens ne disposent toujours pas de leurs droits.
Amokrane Nourdine
(*) Ali Yahia Abdenour in son livre Algérie : Raisons et déraison d’une guerre aux éditions L’harmattan
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