Mali : l'armée loyaliste tente de reprendre le contrôle du nord
Quelque 200 soldats se présentant comme membres des forces gouvernementales maliennes progressaient samedi vers le nord du Mali pour tenter de reprendre le contrôle des villes tombées aux mains des touaregs et des islamistes.
Les Touareg du MNLA ont commencé à conquérir le nord ou ce qu'ils appellent l'Azawad depuis janvier dernier. Le coup d'Etat militaire du 22 mars qui a chassé du pouvoir le président Amadou Toumani Touré a accéléré la déconfiture de l'armée loyaliste. A cette occasion, les Touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad et des groupes islamistes d'Ansar Eddine se sont notamment emparés de Tombouctou, de Gao et de Kidal. Les Touaregs ont proclamé l'indépendance de l'Azawad, autrement dit le territoire nord du Mali, une sécession immédiatement rejetée par l'Union africaine, l'Algérie voisine, les Etats-Unis et la France.
Selon un correspondant de Reuters, 200 soldats et des dizaines de véhicules placés sous le commandement du colonel El Hadj Gamou sont arrivés dans la ville de Lebezanga, située près de la frontière avec le Niger. Les forces loyalistes ont progressé de 40km au nord vers la ville de Gao, contrôlée par les Touareg et les islamistes qui souhaitent instaurer la charia, a-t-on appris auprès de deux officiers de l'armée.
"Nous avons mis en place un poste avancé à Ouatagouna. L'armée malienne reprendra le contrôle de son territoire", a déclaré à Reuters un officier qui s'est présenté comme le capitaine Ag Meylou. La progression des soldats vers le nord du pays survient alors que des hommes armés ont ouvert le feu à Tombouctou pour disperser des habitants protestant contre "l'occupation" de leur ville. Selon plusieurs habitants de Tombouctou, l'une des trois principales villes du nord du pays, des islamistes ont tiré en l'air pour disperser quelque 200 manifestants vendredi après-midi.
"L'Etat ne fait rien donc nous essayons de nous organiser par nous mêmes", a indiqué à Reuters un des manifestants, joint par téléphone.
Les putschistes ont accepté le 7 avril de remettre le pouvoir au président de l'Assemblée nationale, Diouncounda Traoré, aux termes d'un accord négocié sous médiation de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao)
Avec Reuters
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