La preuve, le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Mustapha Abdeldjallil effectuera les 15 et 16 avril une visite officielle en Algérie à l’invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a indiqué samedi un communiqué de la présidence de la République. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci avait promis fin 2011 la venue prochaine du président du CNT. Il aura finalement fallu attendre presque un semestre pour que le président du CNT fasse une première visite à Alger.

Cette visite est une première à ce niveau pour les nouvelles autorités libyennes. Elle s’inscrit dans le cadre de la "consolidation des traditions de concertation et de coopération entre les deux pays et des moyens à même de les développer dans divers domaines à la hauteur des aspirations des deux peuples frères".

Cette visite "offrira l’opportunité de se concerter sur les derniers développements survenus dans la région à la lumière des récents évènements et des défis qu’ils imposent et permettra aux deux parties de procéder à un échange de vues sur les différentes questions arabes et internationales d’intérêt commun", conclut la même source.

L’information sur cette visite rapportée par l’APS n’apporte aucun détail sur la teneur des discussions qui auront lieu et des dossiers à traiter pendant ces deux jours de visite. Il est vrai que cette première visite d’importance nécessite de la prudence tant les relations entre les deux pays commencent juste à sortir de plusieurs mois de froid. Les ratés de la diplomatie algérienne dans le traitement de la guerre en Libye aura coûté plusieurs mois de coups de griffes et reproches entre les deux capitales.

Rappelons-nous que l’Algérie était accusée par le CNT de porter secours au régime de Kadhafi. Et par ailleurs l’Algérie a reproché au combattants du CNT d’être à la solde de l’Otan. En dépit de tout bon sens diplomatique, l’Algérie a été la dernière à reconnaître les nouvelles autorités libyennes. Fin août dernier, une partie de la famille Kadhafi a trouvé refuge en Algérie où elle est accueillie dans une résidence d’Etat. Leur situation sera-t-elle évoquée à l'occasion de cette visite ? Peu probable.

Depuis le début de l'année, la diplomatie a repris ses droits dans ce dossier. Bouteflika a rencontré à Doha Moustapha Abdeljalil sous les auspices du roi du Qatar. Une seconde rencontre a eu lieu à Tunis à l’occasion de la célébration de la révolution du Jasmin. Au niveau ministériel, il y a eu en revanche plusieurs échanges de visites. Les nouvelles autorités libyennes ont ainsi sollicité l'Algérie à les aider pour la formation de leur police.

Le Conseil national de transition éprouve d'énormes difficulté à se faire reconnaître par les nombreuses milices. Ces dernières refusent d'être désarmées. Les élections prévues pour le début de l'été risque d'ailleurs d'être reportées tant les problèmes sont inextricables.

Yacine K.