Bahreïn : Human Rights Watch critique le maintien du Grand Prix
Human Rights Watch (HRW) a critiqué samedi la décision de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) de tenir, comme prévu le 22 avril, le Grand Prix de Bahreïn, malgré la poursuite des troubles dans ce pays.
Cette décision "offre aux dirigeants bahrënis l'occasion qu'ils recherchent pour masquer la gravité de la situation des droits de l'Homme dans leur pays", a écrit l'organisation de défense des droits de l'Homme dans un communiqué. La FIA a annoncé vendredi dans un communiqué que le Grand Prix de Bahreïn aurait bien lieu le 22 avril. "En se basant sur les informations dont elle dispose actuellement, (la Fédération) est convaincue que toutes les mesures de sécurité nécessaires sont en place" pour la tenue de la course, a-t-elle déclaré.
Rappelant que la dernière édition du Grand Prix de Bahreïn avait été annulée en 2011 en raison des troubles dans le pays, HRW avertit que Manama va exploiter l'évènement pour dire que "la crise politique et des droits de l'Homme est terminée". Manama dont la famille régnante est soutenue par le Qatar réprime toutes les manifestations de la majorité chiite.
"Les promoteurs de F1 affirment que leur décision (...) ne devrait pas être compromise par des considérations politiques, mais la famille régnante va tenter de présenter la décision comme une déclaration de soutien à sa politique de répression", a déclaré Tom Porteous, responsable de HRW. "Il y a une crise des droits de l'Homme à Bahreïn et ses dirigeants devraient être incités à prendre des mesures immédiates pour y mettre fin, y compris la libération des prisonniers politiques", a ajouté M. Porteous à l'adresse de la FIA.
Vendredi, de nouveaux heurts ont eu lieu dans une banlieue chiite de Manama où un jeune de 15 ans a été grièvement blessé par les forces anti-émeutes qui intervenaient pour disperser unemanifestation, selon l'opposition chiite. La répression en mars 2011 d'un mouvement de contestation déclenché dans la foulée du Printemps arabe avait fait 35 morts, dont 5 membres des forces de sécurité et 5 détenus torturés à mort, selon une commission d'enquête indépendante qui, dans un rapport rendu en novembre, avait dénoncé "un recours excessif à la force". La répression des manifestations, quasi-quotidiennes depuis plusieurs semaines, a aggravé le bilan à "au moins 60 morts", a indiqué vendredi Amnesty International dans un communiqué.
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