Syrie : trois civils tués, le cessez-le-feu a capoté
Trois civils ont été tués, jeudi, quelques heures après l'entrée en vigueur du plan Annan.
Tous les regards étaient rivés sur la Syrie en ce jeudi, en attente de nouvelles sur le cessez-le-feu entré en vigueur ce matin. Le régime allait-il tenir sa parole ? Espoir et doute partagent ceux qui suivent les terribles répressions de l'armée. La porte-parole du Conseil national syrien (CNS), Bassma Kodmani, a annoncé à Genève que les informations reçues du terrain par le principal groupe d'opposition faisaient état de trois civils tués et de dizaines d'arrestations depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, tôt jeudi matin.
Deux des morts ont été dénombrées dans la région de Hama et les dizaines d'arrestations ont eu lieu à Alep, Homs et Dera, a précisé le CNS. "Nous constatons avec preuves à l'appui que les armes lourdes sont toujours dans les zones de population. Certaines ont simplement été repositionnées", a ajouté Bassma Kodmani. Elle a également fait état de l'apparition de nombreux points de contrôle supplémentaires "lourdement armés".
"Un civil a été tué sur la route de la ville de Mhardé, dans la province de Hama, soit par des tirs des forces de sécurité, soit par les chabbiha" (milices pro-régime), a déclaré Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH. Il s'agit du premier mort depuis l'entrée en vigueur, à 5 heures (heure de Paris), du cessez-le-feu en Syrie, conformément au plan de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan censé mettre fin à plus d'un an de violences sanglantes. Les deux autres morts ont été rapportées peu après par le CNS, sans plus de détails.
La promesse d'une "amnistie"
Dans le même temps, les autorités syriennes - qui avaient pourtant annoncé mercredi qu'elles mettraient fin aux opérations militaires - tenaient un discours en total décalage avec les faits. Damas a en effet appelé les réfugiés ayant fui les violences à "retourner en Syrie". Le régime a ensuite promis "l'amnistie pour les hommes armés sans sang sur les mains". Mais rien n'a été décidé sur la dizaine de milliers de prisonniers. Outre les chars qui encerclent les villes, le régime n'a fait montre d'aucun geste de bonne volonté.
Plusieurs capitales ont exprimé leur scepticisme. La communauté internationale est maintenant habituée aux mensonges de Damas. aA maintes reprise, le régime a accepté des plans de sortie de crise sans les appliquer sur le terrain. Après avoir réprimé, depuis le 15 mars 2011, une révolte marquée par des manifestations populaires avant de se militariser, les troupes restaient massivement déployées dans certains hauts lieux de la contestation pour dissuader les gens de manifester, selon les militants.
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