Le président Ahmed Ben Bella aux Archives nationales...
Abdelkrim Badjadja se rappelle de la venue du premier président de l'Algérie indépendante aux Archives nationales.
J’étais alors directeur général des archives nationales
- Allo…M. Badjadja s'il vous plaît ?
- Lui-même, à qui ai-je l'honneur ?
- Khellil Bensmaine, secrétaire général du MDA (Mouvement démocratique algérien)…
- Oui, Mr Bensmaine ?
- Nous vous appelons pour vous informer que le président Ben Bella souhaite effectuer une visite aux archives nationales…
- Le président Ben Bella est le bienvenu à n'importe quel moment…
- Très bien, alors il faudra lui envoyer une invitation !
- Pardon ?
- J'ai dit qu'il faut envoyer une invitation au président…
- Ecoutez Mr Bensmaine, je ne comprends pas pourquoi nous devons adresser une invitation au président Ben Bella, alors qu'il est le bienvenu à n'importe quelle date ! Il vous suffit de nous téléphoner pour nous annoncer la date de sa visite, et il sera accueilli conformément à son rang d'ancien président de la république…
- Pourtant, il lui faudra une invitation…
La discussion tournera en rond…Aucune invitation ne sera envoyée…
Une année plus tard…
- Allo…Bonjour, le président Ben Bella veut visiter les archives nationales…
- A sa disposition…Quand ?
Le président Ben Bella est reçu comme il se doit…Dans mon bureau, en attendant la visite du centre des archives nationales, ça parle du passé…"J'avais 27 voix en ma faveur lors du CNRA de Tripoli en juin 1962"… Puis, Ben Bella commence à s'impatienter. Il avait raison, mais il ignorait que l'institution des archives nationales souffrait d'un dysfonctionnement avec deux responsables à sa tête en conflit permanent : le directeur général des archives nationales nommé par le président Ali Kafi en dépit des objections du DRS, et le directeur du centre des archives nationales imposé par ce même DRS parce qu’il s’agissait d’un ancien officier de la sécurité militaire…Finalement, au moment où nous commençons à descendre les escaliers pour rejoindre l'ascenseur, en vue d'entamer la visite, le "dysfonctionnement" se présente, ce qui permet d'éviter au président Benbella de revivre "onlive" les dysfonctionnements de Tripoli 1962 !
Extrait du livre d’Abdelkrim Badjadja Assigné à résidence au Sahara Face à la Sécurité militaire
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