L’Algérie des droits de l’homme : l’envers des lettres

Farouk Ksentini.
Farouk Ksentini.

"Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt," prêtée à Confucius

De même qu’une cité de je ne sais combien de logements, la cité des 1000 à tel endroit de la ville, des 800 ou 890 à un autre – parfois avec la précision qui risque de relever du trouble obsessionnel compulsif, du genre cité des 1008 logements – ne désigne pas plus qu’une concentration dense d’un groupe de population créchant, qu’Usthb n’est pas un centre d’ensemble d’études supérieures où l’apprenant en sort en fin de cursus capable de quoi que soit d’utile en matière de création de richesses pour son pays, le Cncppdh de Farouk Ksentini n’a absolument rien à voir avec ne serait-ce que le simple police des droits de l’homme en Algérie.

Toutes ces appellations par sigle aux initiales ne sont, en vérité, que le développement de détails institutionnels éclatés, comme une girandole, à partir de la nomination originelle, Radp, pour dire République algérienne démocratique et populaire. De méchantes langues parlent de cette espèce d’immatriculation comme étant le mensonge originel. Repris à la volée par les Marocains "attendant au moindre tournant" pour s’offusquer devant la Rasd, République arabe sahraouie démocratique, selon eux une sacrée fomentation algérienne par la preuve de notre amour pour les lettres alphabétiques alignées, de but en blanc emprunté par nos potentiels voisins dans le Sud-Ouest.

En tout cas, sans vouloir tirer sur l’ambulance et parler de la pauvre Libye et de sa longue appellation révolutionnaire, aucun autre pays arabe depuis le Yémen jusqu’à la Mauritanie ne possède dans sa désignation que le commun gentilé avec parfois adjonction de la copule islamique pour exprimer au reste du monde que la misère culturelle et technologique ne désengage pas de la croyance. Et donc pour revenir à l’institution présidée par l’ancien avocat Mustapha Farouk Ksentini, âgé de soixante et onze ans, la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme, comme indiquée par le premier adjectif qualificatif, elle est la propriété de l’Etat. "National" en Algérie détermine plus que la souveraineté de l’Etat, il marque la légitimité du pouvoir détenu par des personnes. Le reste des termes ne désigne que ce que veut laisser accroire ceux qui sont les propriétaires de cet organisme. C’est-à-dire absolument rien du tout au regard des citoyens qui n’ignorent pas ce que ça veut insinuer une association qui défend les droits de l’homme. D’abord, tout de suite la négation de cet institution. Ou à défaut ne pas lui donner de l’importance, comme l’attention qu’on donnerait à l’Assemblée nationale, au Sénat et au Conseil constitutionnel, qui sont aux antipodes de la volonté populaire et des droits des citoyens.

Par conséquent, tout ce qui se dit par la bouche de Ksentini il est pensé par le groupe de dirigeants qui l’ont mis à la tête de cette supposée commission qui n’a pas le droit de dire autre chose qui n’est pas autorisé par la présidence de la République. Aller à la consultation du 10 mai fait partie des réformes proposées à l’univoque et s’y soustraire explique une résolution nationale – cette fois, heureusement, l’adjectif est à comprendre dans son acceptation populaire - à ne pas accepter cette formulation dans le choix des réformes.

Il est anormal que le président de ce Cncppdh n’invite pas les Algériens électoralement adultes à partir sur les urnes afin de garantir, pour le double entendement local et international, un quorum respectable.

Mais l’on pourrait dire sur ce coup-là que l’entourage "réformateurs" de la Présidence qui tracent les lignes pour Mustapha Farouk Ksentini, toujours ancrés dans la niaiserie de 1962, ne le conseillent pas de la manière moderne qui consisteraient par exemple à lober les électeurs potentiels par la ruse de la contradiction, très prisée par les publicitaires tendances, capables de faire semblant de compromettre le produit dont ils font la réclame. Dans cette stratégie, l’homme qui était au moulin et au four de la réconciliation nationale aurait certainement à glaner au profit de ses chefs qui vont dans ce va-tout printanier de la dernière chance quelque ameutement prometteur en rappelant aux citoyens que le choix de participer ou non fait partie des expressions de la liberté d’agir dans le concert des droits de l’homme.

Mais en exprimant frontalement les desiderata de ses mandateurs qui ne concernent que leur droit individuel de rester au pouvoir, Ksentini dit tout bonnement qu’il décide de demeurer de l’autre côté de la frontière.

Cependant il est quand même utile de savoir que cette institution a été rétrogradée au statut "B" au début de l’année 2009 par la Comité international de coordination ; durant sa réexamination en juin 2011 par le CIS a estimé que cette organisation était encore loin des "principes de Paris" qui déterminent les critères viables et conformes, méritant le classement dans le statut "A" comme par exemple le Maroc, le Qatar et la Jordanie qui jouissent encore de leur bonne note.

Mais que de sévir à l’intention des pauvres diables qui boycottent la consultation et qui ne veulent plus se marrer, il faut peut-être aller demander voir avec Sahraoui et sa sympathique équipe d’el Fhama.

Nadir Bacha

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Commentaires (9) | Réagir ?

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madjid ali

Cet individu jugeait les prisonniers islamistes avec une cagoule pour ne pa être reconnu. C'est un lâche, il ne pouvait pas les voir en face. Aujourd'hui il veut que le système puni les Algériens libres de ne pas voter. On ira pas voter et on t'emmerde toi et tes milices.

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Guel Dring

Tout est bien dans le meilleur des mondes. Tout est parfait. L'article "motivateur" est là, les commentaires excellents sont là, l'intelligence est présente. Tout va bien : nous sommes au stade de la putréfaction d'une semence de légume qui tarde quand même à se dissoudre dans le sol pour laisser le germe reprendre la vie, reprendre l'espoir, laisser la place à une génération nouvelle génétiquement modelée. Nous sommes le 31. 12, il est 23h, 59mn, 59 secondes. La prochaine seconde marquera minuit, le milieu de la nuit. 00h, 00mn, 00secondes. En réalité, cette seconde est le complément numérique de 24h, 00mn, 00sec. La vraie prochaine seconde marquerait donc la naissance du nouvel an : il sera donc 00h, 00mn, 01 seconde. Le temps d'arrêt marquant le "maintenant" n'existe pas. Le Temps est impassible. C'est par lui qu'est venu Boutef et autres, c'est grâce à lui que partira Boutef et autres. Le Temps est inamovible. Rien ne se perd de l'Humain, tout se transforme. Même ce qui vient d'être écrit, s'est fait grâce au Temps.

A coeur vaillant rien d'impossible.

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