France : des créneaux en piscine réservés aux écoles juives
L’UMP du candidat Sarkozy critique depuis des années Martine Aubry (maire de Lille et SG du PS) pour avoir mis en place des horaires de piscine aménagés pour certaines communautés lilloises, cette pratique est également en vigueur dans une commune dont le maire n'est personne d'autre que le trésorier du parti présidentiel, Dominique Dord. Cela se passe à Aix-les-Bains (Savoie).
Dans presque tous ses meetings, Nicolas Sarkozy prend plaisir à critiquer l'attitude de Martine Aubry, la maire de Lille, qui avait maintenu durant plusieurs années des créneaux exclusivement réservés à des femmes dans une piscine de sa ville. Beaucoup d'entre elles étant de confession musulmane, l'UMP a longtemps crié au communautarisme.
Pourtant, dans ses propres rangs, certains élus de la majorité pratiquent le même type d'aménagement d'horaires. C'est le cas de Dominique Dord, le député-maire d'Aix-les-Bains et par ailleurs trésorier de l'UMP. L'élu permet en effet à une école confessionnelle juive de sa ville de réserver le centre nautique d'Aix-les-Bains pour ses élèves pendant les horaires d'ouverture. Un privilège qui n'est pas accordé aux élèves des autres écoles de la ville.
Mais alors peut-on réserver des équipements publics à l’usage exclusif d’une minorité confessionnelle ? La ville d’Aix-les-Bains (Savoie) se trouve aujourd’hui éclaboussée par une polémique axée sur le respect du principe de laïcité.
Tout commence vendredi dernier, avec une baigneuse aixoise qui se rend à la piscine municipale pour faire quelques longueurs entre midi et deux. Mais celle-ci ne peut accéder aux bassins : sur ce créneau horaire, la piscine est fermée au public. Motif : les jeunes lycéens de l’école talmudique de la ville se préparent à leur épreuve de natation au bac. Or, tous les élèves du bassin aixois nagent régulièrement dans les eaux municipales sans que la piscine ne soit fermée aux autres baigneurs.
Et comme les filles et les garçons ne doivent pas se baigner ensemble selon la religion juive, ce n’est pas un mais deux créneaux réservés dont il est question. Les filles de l’école juive Tomer-Debora se rendent à la piscine de 7 heures à 8 heures le vendredi, avant l’ouverture au public, et les garçons occupent les bassins entre 12 heures et 13 h 30. “Ce système fonctionne depuis 35 ans”
Le député-maire de la station thermale, Dominique Dord, s’est montré embarassé par cette affaire. Celui-ci affirme que cette pratique, dont il a effectivement connaissance, a été mise en place en 1977, sous la gérance municipale d’André Grosjean. “Ce système fonctionne depuis 35 ans sans qu’aucun maire avant moi ne change quoi que ce soit, qu’aucune opposition municipale n’aborde la question. Aujourd’hui, cette histoire est placée sous les projecteurs et je comprends qu’elle puisse faire débat.”
L’élu évite de se positionner politiquement sur cette affaire et s’en tient à des éléments de réponses techniques. Pour Dominique Dord, il n’y a pas de préjudice financier dans la mesure où la communauté juive paie pour occuper ces créneaux, alors que toutes les autres écoles font de la natation gratuitement. Les garçons s’acquittent du prix normal d’entrée (4,10 €) tandis qu’il n’en coûte aux filles que 2,40 €, sachant qu’elles sont en dehors des horaires d’ouverture. Mais il faut ajouter l’octroi d’une maître-nageuse sauveteuse…
“Il faut savoir que cet aménagement horaire n’est valable que 10 séances dans l’année, d’octobre à février. Par ailleurs, des clubs sportifs profitent aussi du centre nautique en dehors des heures d’ouverture” affirme le député-maire. Le sujet fera l’objet d’un débat
Depuis le 1er janvier 2010, le centre nautique est passé sous le contrôle de la Communauté d’agglomération du lac du Bourget (Calb), présidée par Dominique Dord. Jean-Claude Loiseau, président de la commission tourisme à la Calb, tente une solution : "Le centre nautique doit être rénové en 2012. Ces travaux vont être l’occasion de remettre à jour le règlement intérieur. Toutes les questions des plages horaires accordées aux clubs sportifs et au lycée talmudique seront posées et réétudiées."
Une volonté de débattre à laquelle M. Dord met un bémol : "Avant, je vais demander une consultation juridique pour savoir si aux yeux de la loi, nous enfreignons le principe de laïcité. Si c’est le cas, alors on avisera, mais dans la concertation. Il est hors de question de stigmatiser une communauté."
Mais alors pourquoi l'UMP du candidat président Nicolas Sarkozy s'acharne-t-il contre la maire de Lille qui a aussi réservé des créneaux horaires pour les femmes musulmans ? Dans ce cas : Soit on interdit ce genre de pratique ou alors on autorise toutes les communautés à avoir leur temps de baignade loin des regards des autres, mais là ce serait la République qui s'enfoncerait dans un communautarisme primaire.
Qu'en pense donc le candidat Nicolas Sarkozy prompt à dégainer contre ses adversaires ?
Commentaires (1) | Réagir ?
En fait la mairie de Lille n'a jamais accordé des créneaux horaires pour les femmes musulmanes afin de leur éviter la mixité hommes-femmes, elle n'a fait que répondre aux sollicitations d'associations locales qui souhaitaient obtenir des séances de piscines pour leurs adhérents. il se trouve que certaines de ses associations étaient des associations de femmes musulmanes. les horaires qui leur ont été accordés l'ont été à d'autres associations, des handicapés par exemple. certains politiques ont utilisé cela contre la maire de Lille pour la présenter comme une... islamiste. démentielle !