Le comité exécutif du MNLA qui a dénoncé l’enlèvement a proposé à l’Algérie, selon une source d’El Khabar, à travers des canaux de communication sécuritaires et des chefs de tribus du nord Mali, son aide pour la libération des diplomates détenus par les groupes salafistes. Cette proposition a été transmise au président de la République pour étude. Nos sources ont également indiqué que le numéro un du mouvement de l’Azawad Bilel Ag Cherif a décidé d’enquêter sur les circonstances de l’enlèvement.

Les dernières nouvelles qui arrivent de Gao et Tombouctou laissent présager un prochain affrontement entre le MNLA et les groupes islamistes d’Ansar Eddine et Aqmi. C’est à ce titre que le MNLA pourrait constituer une force de frappe militaire – à condition qu’il reçoive l’appui nécessaire - pour annihiler ces bandes salafistes qui écument et terrorisent la région du Sahel. Vu leur connaissance du territoire et des hommes, les forces militaires du Mouvement de l'Azawad sont objectivement un allié désigné pour les pays qui combattent Al Qaida au Maghreb depuis des années, mais aussi pour l'Espagne, la France et l'Italie dont des ressortissants sont justement détenus par les groupes criminels d'Aqmi et du Mujao. Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères français a compris l'importance de ce Mouvement touareg, il a déclaré : "Le MNLA est un interlocuteur. Il n’y aura pas de solution militaire, il faut une solution politique (…) un dialogue avec le MLNA et les partenaires de la région (...) En revanche, je ne vois pas comment on peut avoir un dialogue avec AQMI, dont l’objectif est d’assassiner nos ressortissants". Et Ahmed Ouyahia, dans un entretien hier au quotidien français Le Monde a souligné qu'"il y a d'abord un problème entre les gens du Nord, les Touareg, et l'autorité centrale au Mali, lié au sous-développement et à la faiblesse d'un Etat à prendre en charge toute la problématique de son territoire. Nous sommes pour une solution qui passe par le dialogue. L'Algérie n'acceptera jamais une remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali."

Entretemps, c’est le branle-bas de combat dans les bases militaires du sud algérien. Le ministère de la Défense a envoyé des avions de transport militaires et des hélicoptères aux bases de l’extrême sud et a annoncé un état d’alerte maximum des forces spéciales de l’armée et des unités militaires de la sixième, troisième et quatrième région militaire.

Le ministère de la Défense a mis trois mille soldats des forces spéciales dont des unités d’élites spécialisées dans la libération d’otages, en état d’alerte maximum dans des bases aériennes situés dans les wilayas de Tamanrasset, Ghardaïa, Biskra, Bechar et Adrar.

Le président de la république a ordonné selon cette source d’enquêter sur l’enlèvement du consul et ses collaborateurs à Gao et a convoqué le staff sécuritaire qui compte les chefs des principales unités de l’armée et de la direction des renseignements et de la sécurité. Le commandement des forces aériennes a décidé d’envoyer un nombre supplémentaire d’avions de combat, d’hélicoptères, et d’avions de transport vers les bases aériennes du sud.

Même s’il n’est nullement exclu que l’armée nationale populaire fasse une incursion sur le territoire nord du Mali, cette alerte se justifie par la dégradation de la situation dans le Mali voisin, mais aussi et surtout à l’enlèvement du consul et six de ses collaborateurs. Cette action, menée très probablement par le Mujao avec l’appui des groupes d’Aqmi constitue une grave agression, sachant que les ravisseurs ont pénétré dans l’enceinte du consulat et menacé de tout faire explosé.

Yacine K.