Ambiance islamophobe et répression policière des sans papiers à Lille
La violence policière gratuite sur les sans papiers pacifiques devant le Tribunal administratif de Lille a été manifeste ce vendredi.
Les manifestants ont été chargés à coups de gaz lacrymogènes, de matraques, de pieds. Ces tabassages ont conduit 6 personnes à l’hôpital. Face aux trois charges policières les sans papiers se sont assis à terre et quand les coups devenaient insupportables, ils, elles (dont des femmes enceinte et des enfants) reculaient.
Pour préparer cette agression violente caractérisée de la police sur les manifestants plusieurs témoins disent avoir entendu le personnel du Tribunal administratif dire qu’on leur avait dit que "les sans papiers ont cassé la porte de l’UMP et allaient envahir le TA". Ce qui est complètement faux.
En principe, la police fait trois sommations avant de charger. Or d’abord à l’intérieur de l’UMP, puis face aux chants et slogans des sans papiers devant le TA, la police n’a même pas pris le temps de respecter cette règle.
Il faut croire que les "bougnoules, les bamboulas, les fourmis" (maghrébins, noirs, asiatiques) dont les "civilisations ne valent pas" celle de M. Guéant n’en valent pas la peine, car tous les présents devant le local de l’UMP pour soutenir les occupants sans papiers à l’intérieur (syndicalistes CNT, CGT dont le secrétaire général de l’UD CGT, associatifs de la Ldh, du Mrap, du CA, politique de la JC, des Verts, du PCF, de la Coordination communiste, simples citoyens, etc) ont pu constater le respect de la sommation dans toutes ses règles.
La police à Lille se permet d’empêcher l’accès au TA et au TGI aux familles et aux personnes devant fournir des pièces aux juges. Les témoignages font état aussi de propos scandaleux et dangereux tenus par des policiers face aux sans papiers : "Et Toulouse, c’est pas vous ?!", "ça me rappelle les attentats de 1995", "ah! Ils arrivent, dommage, j’ai pas assez de cartouches", etc. Manifestement ces policiers que l’on lâche pour faire peur aux déterminés sans papiers qui refusent la clandestinité et défient la terreur du pouvoir sont conditionnés par l’ambiance raciste fait d’amalgames créée délibérément par la stratégie électoraliste du candidat-président. Les témoins ont relaté la scène de ce CRS qui lève sa matraque pour l’abattre sur la tête d’une dame et se rendant compte au dernier moment qu’il s’agit d’un dame non typée et d’un certain âge a cogné avec rage sur le vélo à côté.
Le CSP59 tout en réaffirmant que le réalisme, c’est traiter les humains sans papiers en humains en recevant sa délégation déclare : les ministres, les préfets ne doivent pas oublier qu’ils sont dans le pays du massacre du 17 octobre 1961 et que donc existent les ingrédients du racisme qui peuvent conduire au crime. Les sans papiers se rendent bien compte que le seul antidote qu’ils ont contre le poison raciste créé par le climat nauséabond islamophobe, anti-immigré, anti sans papiers et raciste est d’agir collectivement à visage découvert en exposant leur humanité par leur visibilité.
Le CSP59 appelle les témoins qui n’ont pas l’occasion de témoigner sur les propos et attitudes de la police le fassent en écrivant au courriel du CSP59 pour que l’on prenne à témoin l’opinion publique. En clair, le CSP59 demande la libération des 4 sur les 6 encore au CRA de Lesquin et attend toujours d’être reçu par le préfet du Nord.
Le NPA dénonce les brutalités policières
Dans une déclaration le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) "exprime son indignation à la suite de l’arrestation et de la mise en détention au Centre de Rétention Administrative de Lesquin, de six sans papiers du CSP 59 depuis vendredi 30 mars. Ceux-ci ont été matraqués, gazés puis arrêtés à la suite d’une occupation pacifique du siège lillois de l’UMP, où ils demandaient en vain d’être reçus par des responsables.
Le NPA dénonce les nombreuses brutalités intolérables dont ont été victimes les sans papiers et leurs soutiens pendant les rassemblements de solidarité aux arrêtés, le véritable état de siège organisé par la police pour empêcher le publicd’assister à l’audience du TGI. Il soutient l’initiative prise par les syndicats, associations et partis politiques appelant à une manifestation samedi 7 avril à Lille qui sera l’occasion de dénoncer la politique xénophobe et raciste du gouvernement UMP, exiger la régularisation de tous les sans papiers, la fermeture des centres de rétention et la libération immédiate des six de Lesquin." Iris Samy
Commentaires (7) | Réagir ?
vive l’Algerie
faculté de droit m’sila
Quand on dit qu'une personne est sans papiers, je comprends qu'elle aurait dû avoir des papiers, mais elle n'en a pas. On sous-entend donc qu'elle a droit à des papiers en régle, mais des méchants les lui refusent. Un sang-papiers, c'est positif, valorisant. Ça fait "victime de l'arbitraire administratif d'un état bureaucratique qui marginalise des gens ne demandant qu'à vivre dans la légalité". C'est long! un sans-papier, c'est mieux. C'est bref et c'est expressif!
Ainsi va la novlangue.
Un clandestin? c'est quoi, ça? Ça existe plus.
À propos, quel Algerien aurait l'idée de défendre les centaines de sub-sahariens clandestins chopés par la police à Alger, à Oran, à Annaba et reconduits à la frontiére?
Personne, car des clandestins, ni l'Algérie, ni les Algériens n'en veulent sur leur territoire.
Pourquoi alors la France devrait-elle plutôt régulariser les dizaines (des centaines?) de milliers de clandestins qui vivent sur son territoire?
C'est la lougik filouzoufik algérienne!