Pour le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, « Le mouvement des élèves n’est pas spontané » . Dans une interview à El Khabar, il donne sa version.

El Khabar : Quel commentaire pouvez-vous faire sur la colère des élèves de terminale qui protestent, depuis plus d’une semaine, contre ce qu’ils qualifient de « programme surchargé » ?

Boubekeur Benbouzid : Je pense que ce mouvement de protestation n’est pas spontané. Il est actionné par des parties qui ont des intérêts dans cette affaire. Cependant, je suis réellement désolé car l’élève est la première victime. En réalité, la demande d’allègement des programmes est, pour nous, « une invention » de quelques parties que nous connaissons bien, et qui s’opposent aux réformes en cours dans le secteur de l’Education. Malgré cela, je réitère l’engagement du gouvernement à mettre en pratique ce à quoi il s’est engagé dans le communiqué émis la semaine dernière. L’évaluation de toutes les lacunes supposées dans les nouveaux programmes s’effectuera à la fin de l’année.

El Khabar : Vous reconnaissez donc, implicitement, que la révision des programmes se posera à l’avenir ?

Boubekeur Benbouzid : Effectivement, car comme je l’ai déjà déclaré à plusieurs occasions, les réformes ne sont pas « le Saint Coran ».

El Khabar : Les élèves protestataires se sont également plaints du volume horaire qui ne correspond pas au nombre très important de cours. Qu’avez-vous à répondre ?

Boubekeur Benbouzid : Cela est complètement faux. Je peux prouver que le volume horaire n’a pas changé comparé à l’emploi du temps adopté, les années précédentes avec les anciens programmes, à l’exception d’une heure supplémentaire consacrée à l’éducation islamique et une autre pour la langue amazigh, qui est enseignée dans un nombre limité de wilayas. Pour ce qui est des heures supplémentaires et des cours de soutien, ils visent à aider les élèves à assimiler les nouvelles méthodes d’enseignement.

El Khabar : Revenons aux commissions, Monsieur le ministre est-ce que des rapports vous sont parvenus, concernant les résultats du premier trimestre qui sont catastrophiques selon les élèves, les professeurs et les parents d’élèves ?

Boubekeur Benbouzid : Les rapports des différentes wilayas qui nous sont parvenus à l’administration centrale n’ont jamais évoqué de résultats catastrophiques, au contraire les rapports indiquent que le programme pédagogique suit son cours de manière satisfaisante. De toute façon comment peut-on parler d’échec du programme annuel, alors que nous sommes encore en début d’année ?

El Khabar : Parmi les propositions présentées, figure la suppression du troisième trimestre. Peut-on satisfaire cette demande ?

Boubekeur Benbouzid : En tant que responsables du secteur, nous ne pouvons concevoir la suppression de certaines parties du programme ou d’un trimestre, car cela va avoir des répercussions négatives sur la crédibilité du baccalauréat algérien, d’autant plus que les nouveaux programmes sont approuvés par l’Unesco, je tiens cependant à rassurer personnellement les élèves de terminale sur l’ensemble des wilayas. Les sujets du baccalauréat aborderont cette année les cours dispensés durant l’année scolaire.

El Khabar : Les protestations des élèves ont coïncidé avec la grève des professeurs au sujet du contenu du projet relatif à leur statut spécifique. Comment pouvez-vous répondre aux professeurs qui accusent le ministère de négliger leurs propositions ?

Boubekeur Benbouzid : Tout le monde doit savoir que le ministère de l’Education n’a pas négligé les opinions et les propositions des syndicats indépendants lors de l’élaboration du statut des fonctionnaires du secteur de l’éducation, et nous avons essayé de trouver une formule adéquate qui prend en compte ces propositions, mais nous savons parfaitement qu’il est impossible de satisfaire toutes les parties. Dans tous les cas de figure, les syndicats sont appelés à présenter les révisions qu’ils jugent nécessaires avant le 25 janvier.

In El-Khabar