Le Congrès mondial amazigh appelle à une marche le 20 avril

Le Congrès mondial amazigh appelle à une marche le 20 avril

Le Congrès mondial amazigh nous a fait parvenir le communiqué suivant.

Résolution du CF Algérie du CMA

Réuni en conseil extraordinaire, le conseil fédéral Algérie du Congrès mondial amazigh (CMA), constate que la situation général des amazighs d’Algérie ne cesse de régresser en générale. Effet que se soit en Kabylie, dans les Aurès, les Mzabs, les Chenouis, ou les Touaregs la situation est la même. La dégradation de cette dernière ne prête guère à l’optimisme que se soit sur le plan politique, identitaire, culturel, économique ou social. L’idéologie arabo-islamiste du régime, omnipotente, d’exclusion, laisse la dimension amazighe en marge.

La langue amazighe, malgré une reconnaissance formelle, en tant que langue nationale, ne cesse de voir son champ d’application se rétrécir. Son enseignement est confiné aux seules wilayas de Kabylie, qui même là, des paliers entiers des établissements d’enseignements ne la pratiquent pas, et le caractère facultatif de son enseignement pousse les élèves à s’en détourner, voyant là une charge plutôt qu’un avantage.

L’institution mise en place par le régime pour sa promotion s’avère comme son nom l’indique "Haut commissariat à l’Amazighité" en étouffoir de cette dernière. Dans une note, le directeur de l’éduction de la wilaya de Tizi-Ouzou exige l’utilisation exclusive de la langue arabe dans toutes les correspondances, rapports ou tout autres documents des établissement scolaires en s’appuyant sur la fameuse loi portant généralisation de la langue arabe, et ce, en violation du pacte international relatif au droits économiques sociaux et culturels malgré sa ratification par l’Algérie, et son engagement devant le comité des droits de l’homme des nations unies relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de geler l’application de ladite loi.

Alors que le gouvernement finance à couts de milliards de dinars des festivités de genre ; "année de la culture arabe", "année de la culture islamique", "festival de danse arabo-africain" finance les zaouïas, multiplie la construction des mosquées dans toutes les villes et villages notamment en Kabylie, les activités culturelles amazighes sont réduites à de simples manifestations sporadiques d’ordres folkloriques. Même la mise en place de chaines de télévision et radios locales en tamazight s’avère être de puissant instruments de propagande du régime, d’acculturation et de dépersonnalisation des Amazighs.

La jeunesse est livrée à elle-même. L’école et les formations distillées sont inadaptées au nouvel environnement économique, ne laissant de choix à des milliers de jeunes que l’exil par tous les moyens et souvent sur des embarcations de fortunes au péril de leur vie ou carrément le suicide qui touche particulièrement la Kabylie.

La vie associative est réduite à de simple appendice du pouvoir et soumise au diktat de l’administration. La nouvelle loi sur les Associations est encore plus restrictive et plus répressive que la précédente.

La situation économique n’est guère meilleure, les régions amazighes sont ciblées, et subissent une politique de marginalisation économiques à outrance, afin d’empêcher Toute possibilité de développement sérieuse et harmonieuse avec la prise en considération des réalités sociologiques et culturelles des ses régions.

L’insécurité qui règne, notamment en Kabylie, pousse les opérateurs économiques à la délocalisation vers d’autres régions d’Algérie, les investisseurs potentiels sont découragés.

Alors que des programmes d’investissements publics colossaux et des programmes spéciaux sont affectés au grand sud, aux hauts plateaux, et au grand Alger., la Kabylie reste la moins nantie malgré un retard considérable sur les autres régions du pays. Ajouter à cela la centralisation à outrance de la décision ainsi que les lourdeurs, voir carrément des blocages de l’administration ce qui engendre des retards énormes dans la réalisation des programmes engagés. Sans oublier le silence et l’incurie des autorités qui ont ignoré et laisse pour compte la région lors de la vague du froid du mois février passé, ce qui confirme l’indifférence, voire le mépris du pouvoir algérien envers la Kabylie.

D’autre part, 14 années après l’assassinat du chantre et militant amazigh Matoub Lounes, l’enquête piétine et les deux seules personnes arrêtées dans le cadre de cette enquête ont été acquittées et libérées et 11 années après le Printemps noir, les assassins et les commanditaires des 126 jeunes Kabyles assassinés baignent toujours dans l’impunité. Sans oublier la répression et harcèlement quotidienne des militants amazighs en Kabylie, à Ghardaïa et dans les autres régions amazighes d’Algérie.

En outre, les libertés individuelles et collectives sont bafouées. La liberté de réunion, de manifestations et de conscience demeurent réprimées malgré leur consécration par la constitution et l’adoption l’Algérie de la déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi que la levée de l’état d’urgence, qui par le passé à toujours servi pour le pouvoir d’argument justifiant toutes les interdictions.

C’est dans ce contexte de pourrissement quasi-général que le pouvoir s’apprête à organiser une nouvelle mascarade électorale en mai 2012. Alors que dans tous les pays de Tamazgha, les dictatures tombent les unes après les autres, le pouvoir algérien croit s’en dédouané en recyclant le même personnel politique par la fragmentation à l’extrême des appareils dits politiques afin de se garantir un nouvelle fois le contrôle sur la société et continuer d’exercer sa mainmise sur les richesse du pays.

Pour ce, le conseil fédéral Algérie du congrès mondial amazigh lance un appel à tous les amazighs d’Algérie à un rejet massif de cette nouvelle tentative de ré-légitimation du régime par les urnes et en appelle tous les observateurs étrangers à ne pas cautionner les pratiques anti-démocratiques du Pouvoir algérien durant les opérations de votes en amont, en cours et en aval de cette mascarade électorale de 10 mai 2012 destinée beaucoup plus à la "redictatorisation" de l'Algérie. Enfin, à l’occasion du 32eme anniversaire du printemps amazigh d’avril 80 et le 11ème anniversaire du Printemps noir 2001, le CMA appelle tous les Amazighs à une démonstration de force, populaire et pacifique, par la participation massive aux marches du 20 avril pour dire:

• Pour la liberté et la dignité des peuples amazighs ;

• Pour autodétermination des peuples amazighs d’Algérie ;

• Pour le jugement des assassins des jeunes du Printemps Noir ;

• Pour la consécration de l’amazighité de l’Algérie en tant que ; Histoire ; langue, culture, identité et civilisation.

P/Le CMA/Algérie

Le CF/ Algérie

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