La peur du MAK pousse Aït Ahmed dans les bras de Boutef et Médiène

La peur du MAK pousse Aït Ahmed dans les bras de Boutef et Médiène

Cette fois-ci c’est Sadi qui boycotte et c’est Aït Ahmed qui participe.

Lors de la dernière mascarade électorale organisée par les voyous d’Alger, c’était l’inverse, Sadi qui participait et Ait Ahmed qui boycottait. Chacun joue son rôle, c’est presque de la routine, l’un encense pendant que l’autre critique, et c’est ainsi qu’ils ont toujours fait fonctionner à plein régime la machine de l’auto-neutralisation de la cause kabyle.

Ces deux partis kabyles veulent encore faire durer ce jeu morbide de la chaise musicale, un jeu qui n’a de cesse de faire des ravages pour la cause de notre peuple. Un jeu qui avait abouti autrefois à ce que Dr Sadi fournisse à Boutef pour son premier gouvernement quelques ministres kabyles qui s’avéreront d’ailleurs plus tard n’être que des agents dormants du DRS et qui s’étaient même retournés contre leur propre parti et contre Sadi lui-même. Le carriérisme et l’opportunisme écrasent tout et piétinent toute morale. Je crains que pour le prochain gouvernement du même sanguinaire Boutef, Aït Ahmed l’approvisionnera en quelques ministres kabyles, et peut-être même, cerise sur le gâteau, d’une Khalida Messaoudi bis pour la distraction du bourreau des Kabyles. Les concessions sans limites et la servilité excessive amènent souvent jusqu’à l’inimaginable, jusqu’à l’indécent.

Soyons sûrs, et toujours à nos dépens, pour toutes les mascarades électorales futures qui seront organisées par les mêmes voyous sanguinaires ou par leurs descendants, un de nos zaims boycottera et l’autre y participera. L’équilibre néfaste sera toujours gardé, les intérêts du pouvoir pourri d’Alger toujours préservés et le peuple kabyle toujours cocu. A moins que ce peuple kabyle décide d’y mettre un terme et décide de mettre au placard ou au musée ceux qui ne retiennent rien de l’histoire et des humiliations passées. Ceux qui ne servent à rien à part perpétuer notre décadence. Le peuple kabyle doit faire la différence entre ceux qui courbent l’échine, les habitués à l’échec et qui se laissent manipuler et ridiculiser par nos ennemis, et ceux qui se battent honnêtement et sincèrement pour une Kabylie libre et pour que la nation kabyle devienne enfin une réalité et qui payent le prix fort leur engagement en faveur de notre liberté. Pour les premiers la Kabylie n’est qu’un fief et n’est qu’un paramètre important de négociation avec les sanguinaires d’Alger alors que pour les seconds, la Kabylie est le cœur même de leur combat.

Le vieux zaim s’est réveillé, le vieux lion de Lausanne a rugi de sa cage dorée. Des rugissements qui n’ont d’ailleurs jamais fait peur à personne à l’exception de celui qui les commet et de ses adorateurs, c’est juste pour perpétuer la légende du guide savant, celui qui sait tout et qui voit tout mais toujours de loin, et même de très loin. C’est juste pour perpétuer le mensonge et maintenir la foule dans une dépendance et soumission quasi mystiques. Il a fini par écrire une lettre à ses adorateurs qui jubilent jusqu’à l’extase, leur Dieu a parlé et ils n’ont qu’à l’obéir. Enfin, ils ont la preuve qu’il existe. Il leur a écrit donc il existe. Certains, des plus fervents, sont persuadés qu’il leur a même parlé pendant leur sommeil. Il revient le zaim, et de très loin, pour nous pondre une énormité ! Il leur intime l’ordre de participer aux élections organisées par les sanguinaires d’Alger, ceux là même qu’il avait dénoncé sans relâchement et durant des décennies. Le régime algérien n’a pas changé mais Ait Ahmed a bien changé, il s’est même métamorphosé.

Dans sa lettre, sacralisée par les abrutis et certains se lavent maintes fois les mains avant de la toucher, il leur a tout dit et il les a rassuré que cette fois-ci les élections seront transparentes, libres et honnêtes, il le tient même de Médiene et de Boutef, deux légendaires magouilleurs-assassins. Ils se sont confiés à lui, que cette fois-ci c’est autre chose, c’est la vraie démocratie qui commence, la future assemblée accueillera et le FFS et ses amis islamistes et le système maffieux qu’ils ont érigé et perpétué sera définitivement aboli. Ils l’ont mis sur le haut de l’estrade et lui ont mis l’avenir et l’unité de l’Algérie entre ses mains. La rengaine sur l’unité nationale, Aït Ahmed la connaît par cœur! Notre zaim tout ému a fini par succomber à leur danse de charme. Et quand le zaim succombe et dit oui, les fidèles n’ont qu’à suivre. Aux rares sceptiques de son parti, faute de vrais arguments justifiant son choix, il leur dit que c’est par "tactique" !! Drôle et pathétique justification, mais les Kabyles avisés savent que c’est par tactique, pas la sienne, que le zaim adoré sera roulé dans la farine par les sanguinaires anti-kabyles d’Alger. Il n’aura que les yeux pour pleurer.

C’est vrai qu’on a connu Aït Ahmed dans un meilleur rôle mais c’était avant, c’est si loin. Mais bon, on n’y peut rien, Aït Ahmed décide de récidiver dans le fourvoiement et l’erreur, il accepte d’être leur alibi démocratique et kabyle. Aït Ahmed baigne dans l’illogisme le plus absolu. La vieillesse est un naufrage, la sagesse populaire ne s’y trompait pas. Aït Ahmed est persuadé que par sa décision il ne fera que du bien pour le pays ! Luigi Pirandello a cette phrase : "Si l’on pouvait prévoir tout le mal qui peut naître du bien que nous croyons faire !".

Et pourtant, rien n’oblige notre zaïm à emprunter de nouveau, ce triste chemin qui lui fera dire dans quelques jours, ce pathétique refrain qui vient juste après chaque mascarade électorale "les élections sont truquées…" Et toutes les pleurnicheries habituelles et les appels du pied à la communauté internationale pour condamner le régime. Rien ne lui impose d’agir en dépit du bon sens, à encore leur faire l’honneur de négocier et converser de démocratie et de projet politique pour le pays, ils sont au pouvoir par la trique et la tricherie, ils ne sont que les continuateurs de l’ordre colonial qui nous opprime et qui nous dénie le moindre droit.

Mais si Aït Ahmed revient et succombe, c’est aussi pour autre chose, pour une autre raison beaucoup plus importante à ses yeux que tout le reste. Il a peur de perdre son fief, la Kabylie, d’ailleurs le seul qu’il possède malgré les nombreuses danses du ventre à paraître plus algérien que tous les Algériens et malgré la longue et permanente négation de soi. Il a peur de perdre sa raison d’être, il a peur que les kabyles s’affranchissent des anciennes méthodes, des anciens leaders dont le bilan est malheureusement gigantesquement négatif pour notre cause. Il a peur du MAK.

Le MAK, dont l’idée fondamentale même est la libération du peuple kabyle sur tous les plans et de toutes les tutelles, a opté pour la rupture avec les anciennes méthodes de lutte et les anciens égarements idéologiques. La rupture, pour le MAK, doit être totale avec ce régime pourri et maudit par le peuple kabyle. Il s’enracine alors en Kabylie, bouscule l’ordre établi, casse les tabous, anéantit les croyances néfastes qui infériorisent notre peuple, réveille le peuple kabyle de son profond sommeil et de ses nombreux errements et surtout, il lui redonne sa fierté. Le MAK a raison d’appeler le peuple kabyle à ne pas participer à ces élections non pas seulement parce qu’elles sont un simulacre et une mascarade jouées d’avance mais surtout c’est conforme au combat qu’il mène et aux objectifs qu’il se fixe. Ces élections ne concernent en rien le peuple kabyle et ne concernent en rien son avenir. Ce sont des élections arabo-arabes et les kabyles n’ont rien à y gagner. Aït Ahmed a peur d’une abstention massive et totale de la Kabylie dont le principal instigateur est le MAK et qui propulsera ce dernier au rôle de leader et de l’unique interlocuteur légitime pour le peuple kabyle. Cette évolution de la question kabyle est inacceptable non pas seulement pour le FFS mais aussi pour le pouvoir algérien. Sur la question du MAK, le FFS et le pouvoir algérien jouent dans la même équipe.

Le pouvoir algérien ne veut pas d’un représentant des Kabyles qui ne marchande pas de temps à autre les intérêts sacrés du peuple kabyle, il ne veut pas d’un représentant des Kabyles qui n’est affilé à aucun des clans qui composent le pouvoir maffieux d’Alger. Il ne veut pas d’un représentant des Kabyles désintéressé et indifférent à leurs sollicitations quelles qu’elles soient. Pour les partis politiques kabyles, ils risquent de perdre leur seule et dernière raison d’exister, ils risquent purement et simplement la disparition, ils n’auront rien à offrir pour le pouvoir algérien pour marchander et négocier un certain nombre d’élus et bien tant d’autres choses. Ils seront inutiles pour le pouvoir d’Alger et disparaîtront à coup sûr puisque démunis, et depuis longtemps, d’une base populaire réelle.

Les Kabyles sont frères où qu’ils soient, au FFS, au RCD ou ailleurs, le moment est venu de cesser de suivre des hommes qui nous ont amenés dans l’abime, nous avions perdu beaucoup de temps, la situation du peuple kabyle est dramatique, nous sommes l’un des rares peuples au monde à vivre encore sous la tutelle d’un autre peuple : le peuple arabe. Le Kabyle de Lausanne est certes libre mais le kabyle de Kabylie n’est pas du tout libre, il est réduit à être un sous-homme par ceux qui ont l’habitude de nous opprimer.

Les militants de base de tous les partis dits kabyles méritent notre respect et notre fraternité, la majorité sont sincèrement militants de la cause kabyle et éprouvent les mêmes sentiments de haine envers ce régime raciste et très anti-kabyle, mais ils sont déboussolés et perdus par ceux là même qui devaient les guider. Tout doit être fait pour les réintégrer dans la famille, nous ne devons nous permettre la division entre frères. Le seul combat qui vaille est celui de l’auto-détermination de notre peuple, et de sa souveraineté, nous devons construire notre nation. Nous devons être un peuple libre. Assurons d’abord l’essentiel avant de se disperser dans des futilités.

L’urgence est là, nous devons nous préserver et préserver nos enfants. L’Algérie de demain sera l’Afghanistan d’aujourd’hui, c’est l’évidence même, elle sera un pays des lapidations, des tchadors, des tortures, de la dictature, du mépris, de l’injustice, des égorgements… Sauvons nos enfants de cette décadence et de cette sauvagerie avant qu’il ne soit trop tard.

Le moment est venu et nous presse de penser et de réfléchir uniquement aux intérêts du peuple kabyle avant de penser aux autres. Laisser l’avenir de nos enfants entre les mains de ceux qui nous vouent que haine et que mépris est un crime et l’histoire ne nous le pardonnera jamais.

Farid Attoui

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Commentaires (15) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Croire que le regretté Aït Ahmed aurait peur du MAK, c'est porté une insulte à sa mémoire.

Après avoir vécu ce qui l'a vécu, je ne pense pas que le MAK, aurait fait tremblé une de ses cheveux.

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Quelqun EncoreQuelqun

@Hachem Touabi

"Seul la baraka de Cheikh Baudelaire Ufella et l’écriture sainte de Aziz Fares; peuvent nous faire sortir de cette léthargie : Le sommeil des justes dans les collines oubliées! Je vais assister à la conférence de Ferhat à L’UQAM. @ Nachabeh Medih; Merci de m'avoir fait penser à Charles Baudelaire et son promoteur... Chrétiennement vottre"

Avec vos histoires de "marabouts", je vais finir par croire que l'on a dû vous beaucoup de mal mon cher ami. Peut-être vous a-t-on refusé la main d'une dulcinée kabyle au motif de votre non-maraboutisme? Pourtant je vous avais conseillé de rendre visite à l'un de nos valeureux Marabouts en vue d'exorciser vos obsessions! J'ai comptabilisé deux obsessions à ce jour: l'une en lien avec S. Sadi et le RCD (que vous devez vénérer), l'autre en lien avec votre aversion pour le FFS d'Ait Ahmed. Sinon, qu'est ce que j'ai à voir avec messieurs Farès ou Bacha? Wakila nighak yéfghik lââkél à miss t'mourth ! Ewthass yiwéth nél Bordeau millésime 1980 à l'occasion de la prochaine messe du dimanche, et tout va rentrer dans l'ordre.

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