Mali : la junte reconnaît la prise de Kidal par les rebelles touareg
Le chef de la junte militaire ayant pris le pouvoir le 22 mars au Mali a reconnu vendredi sur la télévision publique ORTM la prise de la ville de Kidal (nord-est) par des groupes islamistes et des rebelles touareg, affirmant que "l'ennemi était en position de supériorité".
"Après Aguelhok, Tessalit et Tinzawaten", localités du nord-est malien désormais aux mains de rebelles, "le cas de Kidal n'est qu'une suite logique", a déclaré le capitaine Amadou Sanogo, chef du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE, junte).
Kidal aux mains du Mnla
Dans le nord du Mali, les choses se sont accélérées. Les rebelles sont entrés ce vendredi 30 mars au matin dans la ville de Kidal, après 24 heures de combats en péri-phérie de la ville. La junte militaire appelle à un soutien extérieur pour endiguer cette avancée des rebelles dans le nord du pays.
Il y a encore de temps en temps quelques rafales dans la ville, mais elles se font rares. Les gens commencent à sortir de chez eux et la circulation semble reprendre timidement. Globalement, le calme est donc revenu après les affrontements violents de jeudi 29 mars et de ce vendredi matin autour des deux camps militaires.
C’est peu après neuf heures, heure locale, que les rebelles sont entrés en ville. Un habi-tant les a vus passer devant chez lui : "Ils passent. Ils sont devant ma maison. Ils ne sont pas loin. Ils sont très bien armés. Je vois qu’ils ont des véhicules de l’armée malienne, des Toyota. C’est tout. C’est fini. La ville est prise".
Les habitants de Kidal, que nous avons pu joindre, assurent que la ville est aux mains MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) et du mouvement islamiste Ansar Dine de Iyad Ag Ghaly. On les reconnaît parce qu’ils crient "Allah Akbar", explique un autre habitant de Kidal. Une opération donc menée conjointement, semble-t-il, depuis jeudi 29 mars.
Le colonel Gamou, lui qui commandait les troupes loyalistes à Kidal, a résisté jusqu’à ce matin avant de quitter la ville, après la défection d’une partie de ses hommes. Le gouver-neur de Kidal, lui, serait parti se mettre à l’abri également.
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