Guerre d’indépendance : des objets de torture proposés aux enchères en France
Mardi prochain, se vendront aux enchères la collection d’objets ?de torture rassemblée par le bourreau d’Alger.
C'est carrément le musée des horreurs qui est proposé à la vente la semaine prochaine. L'ignoble n'a décidément plus de limite. Tout est décidément bon à engranger des profits même ces instruments qui ont donner d'innommables souffrances aux militants algériens. Fernand Meyssonnier était l’un des derniers bourreaux de France. Ou plutôt l’un des derniers "exécuteurs en chef des arrêts criminels". Ce monsieur, mort en 2008, avait une passion : les objets de torture, de l’Inquisition à aujourd’hui. Toute sa vie, il a rassemblé une collection, d’environ 350 objets, qui sera vendue aux enchères, mardi prochain, à 19?heures, à l’hôtel Salomon de Rothschild, à Paris. Ce qui soulève l’indignation des associations de défense des droits de l’homme. Car Fernand Meyssonnier, au nom de la République française, a exécuté 198 personnes, en Algérie, durant la guerre d’indépendance. Et que les objets rassemblés sont dignes d’un film d’horreur.
La collection s’intitule, assez chastement "Peines et châtiments d’autrefois". Fernand Meyssonnier avait ouvert une sorte de petit musée, aujourd’hui disparu, pour présenter ces objets : une guillotine de 4 mètres de haut de 1897 ; une corde de pendaison dédicacée, une "baignoire" qui recevait les têtes coupées, et le panier qui pouvait recueillir jusqu’à quatre corps sans tête, des écrase-mains, écrase-pouces… La liste est longue. La collection de Fernand Meyssonnier s’agrémente d’objets plus "classiques", comme des ordres du tribunal révolutionnaire sous la Terreur, des billets de Charles-Henri Sanson, le bourreau de Louis XVI, ou de Vidocq, le truand devenu chef de la Sûreté sous Napoléon. Dans une lettre d’alarme, Henri Pouillot, du Mrap, ancien appelé de la guerre ?d’Algérie qui lutte depuis contre la torture, se demande : "À qui est destinée cette vente ? Qui va acheter cette collection ? Des vampires ? Des fous ? Des barbares ou des gens normaux comme vous et moi ?" Le Mrap, Amnesty International, l’historien Gilles Manceron, Acat-France (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) ont rédigé un communiqué commun pour dénoncer "l’aspect ignoble, morbide, d’une telle vente", et également "le lier à l’actualité où la torture est une pratique ultracourante". Dans l’absolu, ces organisations vont demander que ces objets soient préemptés par le ministère de la Culture. Histoire qu’elles ne tombent pas entre les mains de fous, mais puissent servir, à l’avenir, au nécessaire travail des historiens.
La maison Cornette de Saint-Cyr avait déjà tenté, en 2005, de vendre cette collection, à la demande de la famille du "bourreau d’Alger ". Elle avait échoué. Elle remet le couvert en 2012, en estimant le prix de la collection à 200 000?euros. Mais les enchères pourraient s’envoler, puisque, comme le déclarait Bertrand Cornette de Saint-Cyr à France Télévisions, "la personnalité du collectionneur donne un côté étrange et une force intérieure à cette collection unique". Se faire de l’argent sur les victimes massacrées depuis l’Inquisition, et sur celles de ce serial killer légal, c’est bon pour les affaires.
Une grande partie de ces objets de torture ne peuvent toutefois sortir de l'Union européenne, les autres étant soumis à autorisation.
Avec Caroline Constant
Commentaires (7) | Réagir ?
vive l’Algerie
faculté de droit m’sila
Salut toujours moi j'ai une machette et des couteaux qui ont servie de 54 a 1962 et qui ont tué 220 personnes que des francais a vendre. la marque Fellaga. Vive l'Algérie.
Action réaction.