Dubaï et le marché de l'armement algérien
En 2012, et après avoir formé des milliers d'ingénieurs dans le civil et le militaire, certains estiment que nous avons besoin de passer par les Emiratis ou qui que ce soit d'autre pour usiner une culasse.
Ce qui paraît encore plus curieux au-delà du montant qui équivaut à deux porte-avions de classe Nimitz, c'est le fait qu'une partie du groupe TKMS relative à l'équipement naval destiné à l'export vers la région Mena, a été racheté par les Emiratis, qui en plus d'un chantier naval qui produit de petites pièces chez eux, sont chargés de commercialiser et de facturer les ventes pour cette région.
Les frégates sont peut-être allemandes, mais les commerciaux ne sont pas plus Allemands que moi je suis Chinois. On peut donc légitimement soupçonner que ce choix du matériel allemand, conjugué au prix prohibitif de ces frégates par rapport à celles que les Français ont livrées aux Marocains pour 550 millions d'euros pièces, se justifie beaucoup plus par certaines amitiés passées, et la gestion du volet financier par les Emiratis, dont la souplesse en matière de surveillance est tout aussi légendaire que la rigidité des Teutons.
Il est d'ailleurs encore plus curieux de constater que le pack allemand qui porte aussi sur du matériel terrestre, acquis auprès de Fuchs et Mercedes n'est intégralement pris en charge par les Emiratis pour le volet commercial et financier, avec des prix qui font d'un transport de troupes l'équivalent commercial de deux T90 Russes, qui soit dit en passant sont des chars de combat et non des transports de troupes aussi sophistiqués soient-ils.
Conjuguons le tout avec un projet de fabrication de pistolets automatiques en Algérie, en association avec un groupe émiratis détenteur d'une licence pour le même PA qui n'est pas ce qu'on peut considérer comme le must en matière d'armes de poing, et la boucle est bouclée, avec toujours le même détour par Dubaï, qui comme tout le monde le sait est la mecque des trabendistes d'ici et d'ailleurs tous clans et toutes tendances confondues.
Un peu d’histoire
A titre de rappel historique, en 1832 le maréchal de Vallée avait dans ses rapports à la métropole, signalé que malgré l'absence d'une industrie d'armement centralisée chez les autochtones, certaines régions fabriquaient leurs armes à feu elles-mêmes et produisaient une poudre locale qui sans être équivalente à celle de l'industrie française, avait des effets tout aussi dévastateurs sur les troupes de conquête, la différence se situant dans la quantité de fumée dégagée à la sortie du projectile.
En 2012, et après avoir formé des milliers d'ingénieurs dans le civil et le militaire, certains estiment que nous avons besoin de passer par les Emiratis ou qui que ce soit d'autre pour usiner une culasse, un canon, un ressort , un chien, et un percuteur, ici même en Algérie, alors qu'un concours interne à l'armée au niveau des ingénieurs du matériel, peut déboucher en six mois sur la conception et la production en série d'une arme locale, efficace, et éventuellement innovante en matière de design et de chargement, mais surtout répondant exactement aux besoins locaux à moindre coût.
De toute façon, si les Occidentaux ont attaqué Kadhafi, le butin d'Alger a été autrement plus conséquent que celui de Tripoli, depuis la chute de cette dernière.
Braderie nationale
Nous assistons à une véritable braderie nationale, Anadarko s'est fait rembourser la fiscalité perçue en nature, non pas par le fisc mais par son partenaire local, chose unique dans les annales des nations, ou un redevable négocie un dégrèvement au nom du fisc avec un autre redevable, Djezzy va coûter au redevable algérien 6,5 milliards de dollars pour un peu plus de la moitié, alors que le russe avait déboursé la même somme approximativement soit 6,8 milliards pour l'achat de la moitié de tout le groupe OTH regroupant pratiquement 6 sociétés dont une en Europe. Et les autres attendent au portillon pour bénéficier des mêmes avantages qu'Anadarko et Vimpelcom, qui ne seront certainement pas les derniers à être servis, et cela s'appelle dans cette étrange contrée, du patriotisme économique, et sous des cieux plus normaux de la trahison tout court.
Ceci dit, quand on détient le monopole des qualificatifs par la force, on peut se qualifier et qualifier autrui à sa convenance, tant qu'on est là ou on aurait jamais du l'être, après yarhamha rabbi comme on dit chez nous.
Un certain précurseur et maître à penser du groupe actuel au pouvoir, un dénommé Boukharrouba, a bien réussi à qualifier son putsch de redressement révolutionnaire, ses ratages multiples de révolutions, lui qui a admiré de loin la seule révolution digne de cette dénomination, et surtout qualifié les seuls vrais révolutionnaires que tout le monde connaît d'ennemi de la révolution sans préciser laquelle, car cette qualification est venue après la fin de la bonne révolution qui apparemment n'était pas la bonne pour tout le monde.
Or, il se trouve qu'en ce moment, certains sont fiers et se déclarent être les élèves de l'élève de qui vous savez, sans préciser de qui Boukharouba a été lui-même l'élève, ce géant étant à leurs yeux une créature inspirée et providentielle qui ne peut être l'élève de personne, on peut donc s'attendre de la part des élèves à des résultats qui dépassent ceux du maître initial et on en voit que les prémices.
Ferhat Aït Ali
Commentaires (8) | Réagir ?
bravo oziris dzeus je suis tout d'accord avec toi malgret ke je suis de tlemcen. la verite cé la verite. moi je souhaite voir un jour où le ministère des moudjahidine disparaisse. Vous imaginez depuis 1962, ils nous volent car jusqu'à maintenant on ne sait pas combien il y a de moudjahidines (a peu près 8 millions!!!!!!) et 1, 5 million de chouhadas et comment ils les ont comptés puisque tout le monde était au djebel ou au frontières et nous qui sommes ni fils de moudjahidines ni fils de chouhadas.
@Rommel,
Tu as sans doute raison puisque medfeâ kerrush a fait l'objet de plusieurs améliorations qui ont en fait une arme tactique de dissuasion stratégique ou des choses comme ça