66 000 étudiants "très diplômés" algériens en France
La saignée en la matière pour les entreprises algériennes est énorme. Tous ces surdiplômés manqueront inévitablement à l'économie nationale.
La France accueille chaque année des dizaines de diplômés algériens à la recherche de post-graduations, mais pas seulement puisque l'écrasante majorité d'entre eux quittent le pays pour ne plus revenir. L'attrait d'un cadre de vie meilleur est plus fort que tout. Le manque à gagner est énorme, inestimable pour notre pays. La fuite des diplômés est en fait le fruit amer de la démission des autorités nationales, de l'incompétence et de l'improvisation manifeste des responsables.
L'absence de cadre de travail sérieux, de perspectives professionnelles et de postes rémunérateurs, valorisants, font que les jeunes diplômés prennent leur billet et leur diplôme à la première occasion pour traverser la Méditerranée. Selon certaines sources, le manque de diplômés dans certains secteurs d'activité a commence déjà à se faire sérieusement sentir.
La France tire les marrons du feu
Ainsi, à elle seule la France compte 6,24 millions de "très diplômés" (masters, grandes écoles et doctorat), dont 710000 "émigrés", selon une étude du Secrétariat général de l'immigration de ce pays. Au total, ce sont 780 000 "très diplômés" qui ne sont pas nés français, la différence avec les 710000 personnes citées dans l'étude représentant ceux qui ont acquis la nationalité française.
Les ressortissants des pays de l’Union européenne, des Etats-Unis, du Canada, du Japon mais aussi de Chine "restent plus souvent étrangers" quand ceux du Vietnam, du Cambodge, du Laos et du Liban acquièrent la nationalité française, remarque l'enquête.
Les pays d’origine les plus représentés sont l’Algérie et le Maroc (66 000 chacun) et la Tunisie (26000). Entre ces trois pays du Maghreb, s'intercalent le Royaume-Uni (40000) et l'Allemagne (30000).
Certains pays bien représentés dans la population immigrée le sont moins parmi les très diplômés: c’est le cas de l’Italie, l’Espagne, le Portugal ou encore la Pologne (78.000 pour les 4 pays).
Il y a de la logique dans ces chiffres qui montrent l'influence de la langue natale, du passé colonial "commun", quand ce n'est pas la proximité (Royaume-Uni ou Allemagne).
En France, 41,3% des doctorants sont étrangers, une "proportion très élevée, caractéristique des pays très attractifs qui offrent un système d'enseignement supérieur de qualité et ont tissé un réseau grâce aux liens historiques et linguistiques", note l'étude. Sur l'ensemble des étudiants entrés en France en 2002, un tiers y est toujours présent. L'étude ne prend pas en compte les personnes nées françaises mais de parents étrangers en raison de l'interdiction des statistiques ethniques.
Yacine K./AFP
Commentaires (8) | Réagir ?
vive l’Algerie
faculté de droit m’sila
Bonjour à tous!
Juste une petite rectification d'ordre linguistique: celui qui tire les marrons du feu se brûle les doigts et cependant qu'une autre personne en tire profit! Donc, ce n'est pas la France qui tire les marrons du feu mais bien l'Algérie! le proverbe est fautivement employé dans l'article, j'espère cependant que ma contribution n'est pas prise comme étant offensante! Mon veux est de voir notre chère presse nationnale qui étanche nôtre soif de savoir être toujours à l'avant garde de toute nôtre identité dans toutes ses démensions, notamment linguistique.
SM, étudiant à Paris IV pour vous servir. bon courage à toute l'équipe!