Nacer Boudiaf : Algérie, que de mensonges ont été proférés en ton nom?!
Quand on disait que la Méditerranée traverse la France comme la Seine traverse Paris, on mentait aux peuples français et algérien.
Quand on a essayé d’apprendre au peuple algérien ?que ses ancêtres étaient des Gaulois, on mentait aux deux peuples. Quand on maquillait l’assassinat de Larbi Ben M’Hidi en suicide, on mentait au monde entier. Quand, en Algérie, après l’indépendance, on disait au peuple algérien que sa culture était arabo-musulmane, on lui mentait parce qu’on occultait sa dimension berbère. Quand on lui cachait l’existence de personnalités comme Ferhat Abbas, Mohamed Boudiaf, Aït Ahmed et tant d’autres hommes et femmes, on lui mentait parce qu’on travestissait son histoire contemporaine. Quand on lui disait que la révolution agraire va réussir, on lui mentait parce qu’on exploitait la crédulité des pauvres paysans.
Quand on lui disait que l’Algérie sera "le Japon de l’Afrique", on lui mentait parce qu’on n’a pas éduqué le peuple algérien comme l’a été le peuple japonais. Quand on lui disait que le socialisme est la seule voie pour sortir le pays du sous-développement, on lui mentait, parce qu’on disposait des richesses du pays sans le consulter. Quand on lui a dit, en 1991, qu’il aura des élections "libres et honnêtes", on lui mentait parce qu’on ne lui a jamais appris les fondements de la démocratie. Quand on a dit à Boudiaf que les islamistes sont le seul problème de l’Algérie, on lui a menti parce que ses problèmes ont commencé avec l’assassinat d’un homme comme Abane Ramdane. Quand Boudiaf a découvert la mafia politico-financière, l’école sinistrée, la manipulation dans tous les rouages, il a compris qu’on n’a jamais cessé de mentir au peuple. On l’assassine et on maquille son assassinat en «?acte isolé?». Cependant, tous ?les mensonges cités plus haut ont été contraints par la Vérité, comme ?le sera son assassinat.
Nacer Boudiaf
(*) Auteur de Boudiaf, L’Algérie avant tout ! Éditions Apopsix, 2011.
Commentaires (16) | Réagir ?
Si chacun de nous, citoyens algériens, actionne tous les processus et les lois de la démocratie en soi même, l’Algérie va être un pays de droit.
Le seul souci de Monsieur Boudiaf « Ellah irrahmou » envers le peuple algérien était l’éducation.
Meilleure vie à sa famille
En quittant sa modeste briqueterie de Kénitra Si Tayeb El Watani rahimeh ellah a répondu à l'appel du devoir, celui de libérer une seconde fois un pays en déconfiture et un peuple en détresse pris dans l'étau de la peste et du choléra. Sa première phrase en foulant le sol Algérien après un long exile, à été: L'Algérie avant tout. Repose en paix Si Tayeb. Un aigle peut voler plus bas qu'une poule, mais une poule ne volera jamais aussi haut qu'un aigle....)