Liberté pour le jeune prisonnier politique Mohamed Babanedjar
De la prison, Mohamed Babanedjar entame à partir du 4 mars 2012 son énième grève de faim, criant de toute sa force son innocence. Son appel sera-t-il entendu ?
La tragédie de ce jeune homme a commencé depuis plus de six ans. Mohamed Babanedjar avait 21 ans, le majeur de ses frères et sœurs. Il est né d’une famille mozabite conservatrice de classe moyenne. Son père Bachir loue un petit local pour la vente des plantes médicinales dans une ruelle de l’antique ville de Ghardaïa ; sa mère, femme au foyer fidèle épouse, consacre son temps pour aider son époux aux rudes épreuves de la vie et à la bonne éducation de ses six enfants. Mohamed a quitté l’école tôt avant la fin de la phase moyenne de ses études pour travailler et aider son père et subvenir aux besoins de la famille. Malgré son intelligence et ses bons résultats scolaires, il a fait plusieurs petits métiers ouvriers, peintre, etc. Comme les jeunes de son âge, il passait son temps entre le travail au matin, et le sport et ses amis le soir.
Dès le début de l’année 2004 et après les événements connus de Ghardaïa, Mohamed participait aux activités du mouvements de protestations pacifique : sit-in , marches, un mouvement qui n’était pas connu avant à Ghardaïa. Ce qui lui vaut une dénonciation aux services sécuritaires par les notables mozabites (mozabites de service ; trompe et œil vigilante du pouvoir au sein de société) son nom fut ajouté à une liste des jeunes taxés de turbulents et fauteurs de troubles.
Pour barrer la route à ce mouvement de protestations pacifique qui réclame les droits et libertés à Ghardaïa, les laboratoires sécuritaires du pouvoir n’ont pas trouvé mieux que de coller un crime crapuleux, assassinat par immolation qu’a subi le défunt Bazine Brahim ancien militant du FFS. L’attentat (fomenté) sera collé à un jeune (turbulent) tiré par hasard de la liste qui est entre les mains de la police (où figure le nom de Mohamed Babanedjar) puis le jeune négocie sa liberté contre l’acceptation de coller l’accusation d’incitation au meurtre à un des cadres du mouvement de protestation activant sur le terrain, cela pour insinuer l’existence de conflit et règlements de comptes entre les anciens et les nouveaux de ce mouvement (le mobile du crime) et aussi de trouver la justification logique et légale pour l’élimination du mouvement de protestation à Ghardaia au berceau !!
La longue souffrance de Mohamed Babanedjar a commencé lorsqu’il a cru à l’existence de la justice en Algérie et s’est présenté au commissariat de police de Ghardaïa de son propre gré le 27 octobre 2005 après avoir appris que la police le cherchait parce qu’il est accusé de meurtre avec préméditation et surtout après son refus catégorique du chantage et de toute négociation.
Ce que les cerveaux des laboratoires sécuritaires du pouvoir n’ont pas pris en considération c’est l’existence d’un jeune Algérien, semi-analphabète (turbulent) qui refusera toute chantage, de mentir ou de faire de faux témoignages, avec force et bravoure. Ce qui lui a couté très cher. Mohamed fut reconnu coupable et condamné à la peine capital (la mort) le 06 juin 2006 dans un procès chimérique et inique sans aucune preuve sauf les déclarations contradictoires de l'unique témoin dans l'affaire, le fils mineur de la victime qui déclare "avoir aperçu - trois jour avant le crime - Mohamed assis prés de la mosquée qui se trouve pas loin de la maison familiale de Mohamed et prés de la demeure de la victime Brahim Bazine !! "
Mohamed entame à partir du 4 mars 2012 son énième grève de faim, criant de toute sa force son innocence du crime dont il est inculpé et n’a cessé de demander l’ouverture d’une enquête approfondie, par une commission indépendante avec toutes les prérogatives nécessaires, pour éclairer les circonstances de cette affaire de A à z et de connaître les vraies coupables puis les punir.
Dans ces dures circonstances la famille de Mohamed – qui endure des moments pénibles chaque fois que Mohamed entame une grève de faim – lance un appel de détresse urgent à tous le monde, demandant la liberté pour son fils opprimé depuis plus de six ans, victime d’un règlement de comptes entre le pouvoir algérien et tout opposant et toute personne qui ose revendiquer ses droits et ses libertés, en particulier les militants des droits humaines et tous les gens honnêtes de ce pays ; qui refuse toute forme d’oppression contre qui que se soit même s’il s’agit d’un jeune algérien simple, non connu, semi-analphabète, dont les rêves sont simples et se résument à une vie libre décente, paisible, n’attente personne et n’accepte de se soumettre à personne…
Y a-t-il des répondants à cet appel de détresse ?
Kameleddine Fakhar
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MERCI
Comment joindre son avocat pour rédiger une pétition et l'envoyer à Boutef et au ministère de l'Injustice et savoir ce dont sa famille a besoin... ?