Législatives du 10 mai : le jeu trouble de l'ambassage US à Alger

L'ambassadeur des États-Unis à Alger, Henry S. Ensher
L'ambassadeur des États-Unis à Alger, Henry S. Ensher

Dès après la visite de la secrétaire d'Etat américaine, l’ambassade US à Alger a organisé des rencontres avec des acteurs de la société civile. Une semaine auparavant, alors que l'ambassadeur américain à Alger s'impliquait dans le scrutin, une université US avait organisé un débat sur "l'exception de l'Algérie au printemps arabe".

Selon le quotidien El Khabar, dans son édition d’aujourd’hui, l’université américaine Johns-Hopkins a organisé jeudi dernier, en association avec le centre des relations transatlantique, un débat sur "l’exception de l’Algérie au printemps arabe". Étaient invités au débat, Eric Goldstein, de l’organisation Human Rights, Daniel Seroper et Daniele Moro du centre des relations transcontinentales ainsi que M. Alex Areav du centre de recherche dans les affaires du Congres, et John Antill de l’université de Fordham. Les experts américains ont déterminé les raisons principales pour lesquelles l’Algérie a fait exception à la règle et n’a pas suivi la vague de révoltes du printemps arabe, par le fait que les revendications soulevées dans les manifestations en Algérie ne sont pas sorties de leur caractère social ou économique.

En évoquant l’exception de l’Algérie qui n’a pas subi l’onde de choc des Révolutions arabes, M. Eric Goldson de l’organisation Human Rights, évoque l’embellie financière dont bénéficie l’Algérie et qui, selon son analyse, garantit la pérennité du régime algérien, faisant allusion aux augmentations de salaires décrétées par le gouvernement algérien pour différentes franges de la société.

Lors de sa visite éclair à Alger, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, dans le contexte des réformes de Bouteflika et du scrutin législatif du 10 mai prochain, a rencontré des jeunes Algériens diplômés représentatifs, à ses yeux, d’une société civile en peline mutation et avec lesquels elle s’est entretenu sur les perspectives socioécomiques de l’Algérie dans le cadre d’une démocratie moderne et responsable, hors des contingences politiques.

Faut-il établir un lien entre les observations retenues lors de ce débat par les experts et la récente visite de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton à Alger?

Constatons que, dès après cette visite aussi courte que significative quant à l’attente de la Maison Blanche des politiques maghrébines en matière d’ouverture démocratique et des marchés de l’emploi, l'ambassade des États?Unis à Alger a initié d’autres rencontres avec d’autres représentants de la société civile algérienne sans informer les autorités algérienne sur cette initiative. Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, a estimé, lundi dernier, que ces rencontres pouvaient être considérées comme une forme d’ingérence dans les affaires de l’Algérie. Mais le ministre s’est gardé de condamner fermement l’attitude des Américains. Il a fait remarquer qu'"il n'existe pas de loi sanctionnant" un contact avec la société civile ou les partis politiques au niveau des ambassades. En fait, ce n’est pas la première fois que l’ambassade américaine à Alger est soupçonnée d’ingérence suite à des contacts avec des acteurs de la société civile. On se souvient qu’en 2008 déjà, en plein débat sur la révision de la Constitution et la réélection de Bouteflika à un troisième mandat, l’ancien ambassadeur Robert S. Ford a été accusé d’ingérence dans les affaires internes du pays.

Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement à l’époque, avait publiquement reproché à l’ambassadeur américain d’avoir reçu des associations et des partis politiques pour les échéances électorales en Algérie. Une initiative considérée par Belkhadem comme une transgression des règles et des usages diplomatiques. L’ambassadeur américain avait répliqué en publiant une mise au point. Les choses se sont calmées. Comme l’ont montré les câbles WikiLeaks publiés l’année dernière, le représentant américain avait continué à recevoir des personnalités politiques et des représentants de la société civile.

Récemment, l'ambassadeur des États-Unis à Alger, Henry S. Ensher, s'est impliqué dans la campagne électorale, invitant d'une manière franche les Algériens à se rendre aux urnes le 10 mai prochain. "Si les gens ne participent pas aux prochaines législatives, ils n'auront aucune possibilité d'influencer les décisions qui seront de toute façon prises et qui auront un impact direct sur eux", a déclaré Henry S. Ensher, dans un entretien accordé au journal électronique TSA.

A quelques semaines des législatives, l'initiative de l'ambassade US à Alger n'est pas innocente quant au but recherché auprès des acteurs de la société civile algérienne dont les appels au boycott des législatives du 10 mai se multiplient et se renforcent à mesure que se rapproche l'échéance.

R.N.

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Commentaires (12) | Réagir ?

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sahraoui razzen

Ali Mensouri - rak tech fel ma - tu te contredis beaucoup ; ton horloge (cervelle) est bloquée à l'heure de Brejnev,

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Notproud

J'ai pas osé le dire ! c'est vrai pleins de contradictions dans le post de Ali

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akli ath laarat

Bizarre, quand même, le ton de la dame Clinton. Habituellement en rogne avec tous ces régimes sanguinaires, sauf quand ils sont enturbannés; là, elle semble bien s'accommoder des corsaires d'Alger. C'est à se demander si on ne lui a pas "écrit" une thaherzets" à djnane el mystique. Ne dit-on pas que les dames de Oujda sont très fortes en mode asmehrez.

Sérieusement, Madame Clinton feint ignorer que chez nous, voter ou ne pas voter, nous "n'aurons aucune possibilité d'influencer les décisions". Par ailleurs, si "ces décisions seront prises de toute façon", et que probablement elles sont déjà prises, pourquoi iront-nous faire les guignols dans les bureaux de vote ? Et puis, c'est là notre dernier lambeau de dignité, un peu comme le droit à quelques mètres cubes d'oxygène par jour, qu'on ne peut d'aucune nous enlever; à moins de recourir aux pratiques des nineties.

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