Le Qatar et l'Arabie saoudite appellent à armer l'opposition syrienne
L'organisation panarabe a réclamé, à Tunis, l'adoption d'une résolution de l'ONU appelant à un cessez-le-feu, et souhaite armer l'opposition.
Nouvelle étape dans la guerre menée par le régime syrien contre le peuple. La Ligue arabe a réclamé vendredi l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu en Syrie. En revanche, le Qatar plaidait pour la constitution d'une "force arabe" et l'Arabie saoudite soutenait l'idée d'armer les insurgés. Deux propositions inédites dans l'histoire de cette organisation plus encline de tradition à soutenir les régimes en place. Assurément quelque chose à changé depuis quelques mois. Les lignes diplomatiques ont bougé pour une probable recomposition politique de la région.
Pendant que Homs était soumise au pilonnage aveugle de la soldatesque du régime, les ministres des Affaires étrangères d'une cinquantaine de pays membres du groupe des "Amis de la Syrie" étaient réunis à Tunis pour tenter de trouver une solution à la crise syrienne qui dure depuis près d'un an et de remédier à la crise humanitaire qui s'est aggravée ces dernières semaines. "Cette conférence devrait prendre des décisions pratiques et donner la priorité à une résolution urgente du Conseil de sécurité sur un cessez-le-feu", a déclaré Nabil el-Arabi, secrétaire général de la Ligue arabe.
La dernière tentative visant à impliquer le Conseil de sécurité dans la crise syrienne a tourné court le 4 février, lorsque la Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution qui aurait appuyé un plan de l'organisation panarabe. Cet échec a conduit à la création des "Amis de la Syrie", dont la conférence de Tunis était la première réunion. Le Qatar, par l'intermédiaire de son chef de la diplomatie, a plaidé pour la mise en place d'une force arabe capable de rétablir la paix dans le pays. "Il faut créer une force arabe et ouvrir des couloirs humanitaires pour apporter la sécurité au peuple syrien", a déclaré cheikh Hamad bin Jassim al-Thani, lors de son discours. Pour ce pays ce n'est pas une première, on sait sa contribution dans le soutien financier et l'armement des insurgés libyens contre Mouammar Kadhafi. Mais au sein de la Ligue, des membres restent opposés à toute intervention, à l'image de l'Algérie, de l'Irak et du Liban.
Armer les rebelles contre le régime
Des sources au sein de l'opposition syrienne ont indiqué que les pays occidentaux et d'autres puissances fermaient les yeux sur des achats d'armes réalisés à l'étranger par des exilés syriens pour le compte de l'Armée syrienne libre (ASL). "Nous acheminons des armes défensives et offensives. Elles viennent de partout, même de pays occidentaux, et ce n'est pas difficile de leur faire passer les frontières", a dit une de ces sources. Pas seulement puisque du matériel de télécommunications comme ordinateurs, téléphones satellitaires, camescopes ont été introduits aussi en Syrie au profit des insurgés afin qu'ils fassent écho de ce qui s'y déroule. On sait aussi que des drones américains survolent régulièrement le territoire syrien.
Les opposants syriens regroupés dans le Conseil national syrien (CNS) souhaitent que leurs soutiens à l'étranger arment les combattants de l'Armée syrienne libre. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, a jugé qu'armer les opposants était "une excellente idée parce qu'ils doivent se protéger", a-t-il dit lors d'un entretien bilatéral avec Hillary Clinton. Pour l'heure, les capitales occidentales n'envisagent pas de franchir le pas de peur de précipiter la Syrie dans une guerre civile ouverte, même si la Maison-Blanche n'a pas écarté en début de semaine "des mesures additionnelles". La Turquie, elle aussi en pointe dans la tentative d'un règlement de la crise syrienne, a appelé par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, à renforcer l'embargo sur les armes visant le régime syrien, pour mettre un terme aux "atrocités".
Sur le plan des pressions économiques, l'Union européenne a décidé de renforcer ses sanctions et gèlera les avoirs de la Banque centrale de Syrie à partir de lundi prochain, a annoncé Alain Juppé. "Face aux crimes contre l'humanité qu'il (le régime) commet, il est du devoir de la communauté internationale de renforcer la pression sur le régime syrien. C'est tout le sens de notre réunion d'aujourd'hui (vendredi)", a ajouté le ministre français des Affaires étrangères. Hillary Clinton, promettant que Bachar el-Assad paiera un "prix élevé", a appelé à un embargo le plus large possible sur le pétrole syrien.
Au plan humanitaire, les participants à la réunion demandent de pouvoir accéder aux villes de Homs, Deraa, Zabadani et aux "autres zones assiégées" et appellent à "un arrêt immédiat de toute violence". Ils promettent en outre la fourniture dans un délai de 48 heures de l'assistance humanitaire nécessaire si la Syrie "cesse ses assauts contre les civils et autorise un accès". La secrétaire d'État américaine a souligné que le gouvernement syrien et ses alliés auraient "encore plus de sang sur les mains" si Damas n'autorise pas l'acheminement d'une aide humanitaire vers les populations civiles en danger. La Croix-Rouge internationale (CICR) a indiqué à Genève ne pas avoir reçu de réponse à sa demande de trêve adressée aux autorités syriennes pour permettre l'acheminement d'une aide et l'évacuation des blessés, mais a fait savoir vendredi en fin de journée qu'au termes de négociations avec des représentants des autorités et des rebelles, elle pourrait apporter une aide d'urgence aux blessés de Bab Amr, dont les journalistes occidentaux. Signe de la pression croissante exercée sur Damas, la Turquie a annoncé qu'elle accueillerait la prochaine conférence des "Amis de la Syrie".
De leur côté, Paris et Washington ont multiplié les avertissements, annonçant une panoplie de sanctions contre le régime de Bachar el-Assad. La création d'une "force arabe" entrant dans le cadre de la Ligue arabe devrait obtenir "le feu vert" du Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. "Certains évoquent cette hypothèse. C'est au Conseil de sécurité de donner le feu vert à une telle opération", a dit Alain Juppé à la presse, indiquant que le sujet n'avait pas été évoqué lors des travaux à huis clos de la conférence.
Dès l'ouverture de la conférence, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a mis en garde le pouvoir du président Assad. Le régime syrien "paiera le prix fort s'il continue d'ignorer la voix de la communauté internationale et de violer les droits de l'homme" du peuple syrien, a déclaré Hillary Clinton. Elle a appelé la communauté internationale à "regarder attentivement" ce qu'elle peut faire pour "accentuer la pression" sur Damas. "Il est temps pour tout le monde ici d'infliger des interdictions de voyage aux hauts responsables du régime (...) de geler leurs avoirs, de boycotter le pétrole syrien, de suspendre tout nouvel investissement (dans le pays) et d'envisager de fermer ambassades et consulats".
L'Algérie dépassée par les événements
Malgré la gravité de la situation en Syrie, l'Algérie maintient sa position : pas d'intervention étrangère. Une position de bonne conscience qui fait fi de ce que subit le peuple syrien. Comment la diplomatie algérienne issue de la guerre de libération peut-elle rester aussi indifférente au sort de la population syrienne ? Dans cette conférence, Mourad Medelci a indiqué avoir saisi cette occasion de la réunion de Tunis "pour réitérer la position de l’Algérie qui a contribué à l’élaboration de l’initiative arabe concernant la Syrie et qui continue d’agir pour sa mise en œuvre, initiative dont l’objectif essentiel et de mettre fin immédiatement à la violence condamnable d’où qu’elle vienne".
Mourad Medelci a précisé que l’objectif essentiel de cette initiative est "d’organiser un dialogue national, global et inclusif, sous l’égide de la Ligue arabe, pour un règlement pacifique et durable de la crise que traverse ce pays frère". Mourad Medelci croit-il vraiment à son initiative ? Car il semble en retard devant l'accélération des événements. Car quel dialogue possible pour un pouvoir qui bombarde des quartiers ?
Notre ministre des Affaires étrangères a rappelé les mécanismes qui "constituent l’essence même de l’initiative arabe" et qui sont le plan d’action du 2 novembre 2011, accepté par le gouvernement syrien, le protocole d’accord consensuel relatif à l’envoi d’observateurs arabes en Syrie, signé par la Ligue arabe et le gouvernement syrien le 19 décembre 2011 et le protocole consensuel relatif à l’envoi d’observateurs arabes en Syrie, signé par la Ligue arabe et le gouvernement syrien le 19 décembre 2011. Seulement, tous ces protocoles ont montré leurs limites, la mission d'observateurs n'a été qu'une occasion pour le régime pour retarder les pressions internationales. Combien de fois le tyran Bachar Al Assad a-t-il promis de faire cesser les violences, de libérer les prisonniers ? Peut-on raisonnablement le croire après la dramatique situation que vit la Syrie ? L'initiative de dialogue que s'entête à réitérer l'Algérie est malheureusement dépassée. Un fleuve de sang est en train de couler entre le régime et le peuple. Parler d'élections comme le répéte Mourad Medelci au moment où des enfants, des femmes sont tués par les bombes de l'armée est déplacé. La diplomatie doit évoluer avec le développement des événements et non pas se cabrer sur des positions de principes ou démagogiques. Medelci ne semble pas l'avoir compris.
R. N/agences
Commentaires (8) | Réagir ?
@Mon frère Ali Mansouri.
L'extérieur a toujours pris le dessus sur l'intérieur. Pour ton information je suis de nationalité Nord Américaine.
Rachid Della Président du Haut Conseil Révolutionnaire Algérien d'Amérique du Nord.
Rachid Della Président du Haut Conseil Révolutionnaire Algérien d'Amérique du Nord déjà apparemment toi Rachid tu vas depasse Ben Bella, Boumediene et Boutef qui revendique que la révolution algérienne leur appartient, pauvre della tu es un petit mythomane qui est derrière son pc qui voudra se présente comme president ; si on passe en élection tu auras 0 voix comme tes amis de la famille Bouteflika