Turquie : cinq suspects écroués pour avoir livré à la Syrie un colonel déserteur
Un tribunal turc a prononcé dimanche la mise sous écrou de cinq suspects accusés d'avoir livré aux autorités syriennes un colonel déserteur de l'armée syrienne, exécuté en Syrie le mois dernier, et un autre Syrien réfugiés en Turquie, a rapporté l'agence de presse Anatolie.
Le tribunal d'Adana (sud) a motivé le placement en détention préventive des cinq hommes, parmi lesquels figure un employé des services de renseignement turc (MIT), par des présomptions d'"espionnage politique" et de "privation de la liberté" des victimes, a indiqué Anatolie.
Le colonel Hussein Mustafa Harmoush et Mustafa Kassoum, qui résidaient dans le camp de réfugiés d'Altinozu, dans la province de Hatay, près de la frontière syrienne, ont été livrés "de force" aux services de sécurité syriens, selon un communiqué diffusé vendredi par le bureau du procureur d'Adana (sud).
Après une apparition à la télévision publique syrienne pour présenter des "aveux", le colonel Harmoush a été exécuté le mois dernier par les services de renseignement de l'air syriens, selon la Ligue syrienne des droits de l'Homme (LSDH). Sa tête avait été mise à prix par Damas, a rapporté la presse turque, faisant état d'une récompense de 100.000 dollars pour sa remise aux autorités syriennes.
Le colonel Harmoush était le premier officier supérieur à fuir la Syrie et à dénoncer le régime de Damas, à l'origine d'une répression impitoyable des manifestations d'opposition, qui a fait plus de 6.000 morts depuis le début d'un soulèvement populaire en mars 2011, selon un bilan de l'ONU. Interrogé en juin par l'AFP à la frontière syrienne, l'officier avait déclaré avoir tenté avec d'autres déserteurs de protéger la population civile de Jisr al-Choughour contre les exactions des forces de sécurité et avait appelé les militaires syriens à déserter.
La Turquie accueille environ 7.500 Syriens qui ont fui la répression dans leur pays. Jadis allié de la Syrie, la Turquie condamne régulièrement le régime de Damas et a demandé au président Bachar Al-Assad de quitter le pouvoir.
Avec AFP
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