Le président tunisien en visite à Alger pour évoquer l'Union du Maghreb
Le président tunisien Moncef Marzouki a eu une première rencontre dimanche avec son homologue Abdelaziz Bouteflika au début d'une visite officielle en Algérie, dernière étape d'une tournée régionale consacrée à la relance de l'Union du Maghreb arabe (UMA).
M. Marzouki a été accueilli à son arrivée à l'aéroport international Houari Boumediene d'Alger par le président algérien et le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Les deux chefs de l'Etat ont ensuite eu de premiers entretiens à la présidence avec des ministres et conseillers des deux pays, suivi d'un déjeuner offert par M. Bouteflika.
M. Marzouki a assisté dans l'après-midi à un Forum organisé par le journal arabophone El-Chourouk puis rencontré des personnalités politiques et dinait dans la soirée avec le président du Conseil de la Nation (Sénat), Abdelakader Bensalah. "J'espère que 2012 sera l'année de l'Uma", a-t-il dit lors d'un point de presse tenu en début de soirée, alors que sa visite se poursuivra encore lundi.
Selon lui, les dirigeants de l'Uma -Maroc et Mauritanie- qu'il vient de visiter avant de venir à Alger ont donné leur accord, de même que ceux de Libye qu'il a rencontrés après son élection en Tunisie lui ont donné son accord: un sommet aura lieu cette année, "probablement en Tunisie", il sera "sérieux" et ses "résultats concrets". Il a insisté sur l'importance de faire renaître cette institution - créée en 1989 - mais oubliée en raison du contentieux maroco-algérien sur le Sahara Occidental, que Rabat occupe depuis 1975 et considère comme son territoire.
Alger pour sa part, soutient les Sahraouis qui veulent maintenant décider par référendum de l'avenir de l'ex-colonie espagnole. Mais les deux pays ont entamé un rapprochement illustré le mois dernier par la première visite à Alger depuis 2003 d'un ministre marocain des Affaires étrangères.
"Quand vous avez un problème que vous ne pouvez surmonter, il faut le contourner", a réitéré le président tunisien. Le chef d'Etat tunisien a rappelé que l'ONU était chargé de ce dossier et qu'il valait mieux s'occuper d'autres questions d'intérêt commun, dont le développement des zones frontalières, la libre circulation des personnes et la possibilité par exemple pour les nationaux de chacun des pays installés dans un des autres pays membres de l'Uma, de participer aux élections municipales. "Nous avons besoin de l'UMA. Nous allons tout faire pour qu'il existe et c'est de l'intérêt de tous", a-t-il martelé.
"L'Algérie a toujours été la première à appeler à la relance des institutions et des structures de l'union, y compris en pleine crise libyenne", a déclaré une source diplomatique algérienne, citée par l'agence APS. "Le renforcement des relations bilatérales entre les pays de la région est le meilleur moyen de réaliser la complémentarité et l'intégration maghrébines", a-t-on aussi précisé de source algérienne.
En outre, la Tunisie cherche développer son économie et à renforcer la coopération avec ses voisins. Les attentes de la Tunisie envers l'Algérie sont "très importantes" et "locales", avait indiqué vendredi M. Marzouki à l'APS.
L'Algérie couvre à 100% les besoins en énergie de la Tunisie. Des sociétés algériennes opèrent en Tunisie dans les transports, l'industrie, les travaux publics, les infrastructures de base et les produits pharmaceutiques. La Tunisie compte, de son côté, 47 projets en Algérie.
Les exportations algériennes vers la Tunisie ont atteint 530 millions de dollars en 2011 alors que les importations en provenance de ce pays ont atteint 428 millions de dollars.
Avec AFP
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