Revoilà Mme Benhabylès au secours du régime de Bachar Al Assad
Après avoir tenté de sauver le régime de Mouammar Kadhafi, il y a quelques mois, Mme Benhabylès s’en va en guerre contre ceux qui critiquent le régime syrien.
L’agence officielle APS nous apprend qu’une délégation d’experts s’est rendu en Syrie "en toute indépendance et neutralité". Parmi ces "experts" figurent Mme Benhabylès. On ignore comment cette ancienne ministre de la solidarité et par ailleurs improbable présidente d’une association de victimes de terrorisme s’investit en experte d’un pays complexe et en proie à une répression féroce. Cette mission argue qu’elle a visité du 3 au 10 décembre la Syrie en "toute neutralité et indépendance". Mais qui veut-elle tromper ? Comment voyager dans ce pays fermé, interdit à la presse étrangère, sans l’accord de la police politique du régime. On sait comment les observateurs de la Ligue arabe ont été manipulés, détournés des théâtres des affrontements.
La mission avance que les membres de la mission ont par ailleurs indiqué que les personnes interrogées sur le terrain se sont plaintes que l’on entende que "les voix de l’étranger" et que "les positions les plus dures" contre le régime viennent de l’étranger, de la presse internationale bien davantage que de l’intérieur. Encore un effort et on pleurera le régime de Bachar Al Assad. Car à entendre les déclarations de ces "experts", c'est la main de l'étranger qui serait à l'oeuvre en Syrie. Pas les sbires de Bachar. Il est évident qu'il y a maintenant une rébellion armée constituée de déserteurs. Mais le régime avait-il laissé la chance aux manifestants ? A-t-il répondu par l'ouverture du dialogue avec l'opposition ? Hélas, au risque de décevoir ces défenseurs patentés des dictateurs, le régime a répondu par l'envoi des blindés. L'assassinat. La torture. L'emprisonnement.
Cette mission d’évaluation a été organisée à l’initiative du Centre international de recherche et d’étude sur le terrorisme et d’aide aux victimes du terrorisme (CIRET-AVT) et le Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Elle comprend Mme. Saïda Benhabyles, ancienne ministre algérienne de la Solidarité nationale, Prix des Nations-Unies pour la société civile et membre fondateur du CIRET-AVT, Anne-Marie Lizin, présidente du sénat belge, Richard Labévière, écrivain et spécialiste des Proche et Moyen-Orient, ainsi que de Eric Denécé, directeur du CF2R.
Dans la présentation du rapport, intitulé "Syrie : une libanisation fabriquée", ses auteurs ont évoqué les origines et contexte de la révolte en Syrie et précisé que cette mission était précisément destinée à donner une autre vision que celle qui est véhiculée par les pays et médias occidentaux.
Pour cette mission tout ce qui se passe en Syrie n’est qu’un montage médiatique, de la manipulation. Il n’y a pas 6000 morts, ni les bombardements de Homs, ni les tortures des enfants, ni les milliers de disparus. Hallucinant cynisme ! Comment peut-on prétendre être indépendant et rétablir la vérité quand on fait une analyse partiale et partielle du conflit. Il n’est quand même pas besoin d’être expert pour savoir que le régime syrien est autoritaire, brutal.
Benhabylès et ses comparses n’ont rien vu de tout cela. En revanche, la mission dit craindre la "libanisation de la crise syrienne" et dénonce les médias occidentaux et arabes comme Al Jazira.
On se rappelle tous que Mme Benhabylès avait conduit une mission en Libye au début de la révolution, au moment même où Moummar Kadhafi promettait de "purifier la Libye des rats, maison par maison". Aujourd’hui, qui pourra croire que le régime syrien est à l’image de la description qu’en fait cette ancienne ministre que les familles victimes du terrorisme avait dénoncé pour ses manœuvres de récupération politique.
Yacine K.
Commentaires (13) | Réagir ?
Je trouve que son analyse se tient sur le problème syrien, j'apprécie que cette femme ait le courage de parler et de dévoiler une certaine vérité
J'ai lu certain commentaire et je vois que certaines personnes ont une méconnaissance totale du problème syrien et je dirai presque une ignorance totale.
On pourrait critiquer tous les régimes a géopolitique arabe, et surtout en l'occurrence le régime de Bachar el Assad mais revenons au base de la démocratie qui est la reconnaissance des droits de tout individu. Quant on voit que en Arabie Saoudite les femmes ont même pas le droit de conduire un véhicule alors que les femmes en Syrie ont les mêmes droits que les hommes... la parité des salaires entre hommes et femmes... certains pays européens se battent pour avoir celle ci alors qu'en Algérie il y a la parité salariale homme femme .... je ne veux même pas m'aventurer dans les problèmes politiques syriens je parle seulement de droit basique... En Syrie il y a plusieurs ethnies et plusieurs religions (islam, catholique, orthodoxe, yazidite...) ... Alors quand on voit que la souveraineté de la Syrie est bafouée et que certain média Al-Jazeera n'hésite pas a mentir aux téléspectateurs chaque jour : on se demande ou va le monde....
Mme Benhabyles vous n'ignorez certainement pas que vous défendez l'indéfendable et cherchez à vous mettre du côté du plus fort. L'Histoire retiendra qui vous êtes et comment vous serez traitée lorsque l'Algérie retrouvera sa voie et lorsque les choses iront mieux démocratiquement parlant.