La police empêche une manifestation devant l'ambassade syrienne à Alger
Un impressionnant dispositif de sécurité a empêché lundi des manifestants de protester devant l'ambassade de Syrie à Alger.
Alors que la Tunisie voisine a expulsé l'ambassadeur syrienne et cessé de reconnaître le gouvernement criminel de Bachar Al Assad, à Alger, on réduit au silence les voix qui dénoncent la répression sanglante du peuple syrien.
Fidèle à sa méthode de verrouillage hermétique de l'espace public, le pouvoir a empêché lundi un rassemblement dénonçant la terrifiante situation que subit la population syrienne. Ainsi, un important cordon de sécurité a tenu à une centaine de mètres du bâtiment diplomatique une soixantaine de manifestants munis du drapeau de l'opposition aux couleurs noire, blanche et verte. Quelques échauffourées ont opposé les forces de l'ordre et des manifestants qui tentaient de forcer le passage.
Durant environ 1h30, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au régime de Bachar Al Assad dont ils ont réclamé le départ: "Tu vas finir comme Kadhafi", criaient-ils, les larmes aux yeux en dénonçant ce qu'ils ont qualifié d'"atrocités", notamment les quelque 230 morts de Homs vendredi selon les chiffres communiqués par l'opposition syrienne.
Les protestataires ont aussi pressé les autorités algériennes "de chasser l'ambassadeur syrien d'Algérie". Samedi, la présidence tunisienne avait annoncé que Tunis s'apprêtait à expulser l'ambassadeur de Syrie à la suite des violences à Homs, épicentre de la contestation contre le régime syrien. Le Conseil national syrien (CNS) a appelé lundi à l'encerclement des ambassades de Syrie à travers le monde pour dénoncer un "génocide" mené par le régime de Damas.
Pour l'heure, Alger se contente de soutenir l'action de la Ligue arabe qui a interrompu une mission d'observation en Syrie, s'en est remise à l'Onu - dont l'action est paralysée par une opposition de Moscou et Pékin- tout en indiquant sa détermination à poursuivre ses efforts pour mettre fin aux violences dans ce pays.
Les nombreux exilés syriens en Algérie, dont certains ont pris la nationalité algérienne, sont très actifs et soutiennent l'opposition syrienne. Samedi, ils ont commémoré le massacre, il y a 30 ans, par les forces de l'ordre de milliers de Syriens à Hama (ville du nord syrien), en présence d'un haut membre du Conseil national syrien, le juge et défenseur des droits de l'Homme Haytham el Maleh, emprisonné plusieurs fois dans son pays. Alger doit éviter un deuxième Tripoli. Est-ce qu'enfin un jour le gouvernement pourrait être à l'écoute de la colère contenue de la rue algérienne ? Ce qui se passe en Syrie est abominable pour demeurer dans une posture convenue et silencieuse.
Yacine K./AFP
Commentaires (4) | Réagir ?
Les loups ne se mangent pas entre eux ! Ce sont des régimes, identiques, cruels, sanguinaires à idéologie arabo-baathistes ! Ils peuvent passer sur les corps de leurs concitoyens sans laisser âme qui vive pour garder le pouvoir! Ils ont prouvé cela par le passé, que ça soit en Syrie par Hafedh le père ou en Algérie sous tous les soi-disant "présidents" de Ben Bella en passant par Boukharouba jusqu'à l’actuel dernier pion du clan d'Oujda ! La vie qui est censée être la chose la plus sacrée chez les gens civilisés, mais chez cette espèce de bipèdes sans conscience aucune; qu'on retrouve dans les républiques bananières comme la Syrie et l’Algérie la vie ne vaut rien !
Si vous n'avez rien à cacher, M. Ouyahia, laissez les Syriens hurler leur colère. Le peuple algérien ne vous en tiendra aucune rigueur. C'est l'évidence même. Il se pourrait que même votre côte pour les élections pourrait monter (je ne vous garantie rien) mais c'est une autre preuve que le pouvoir est aux abois, de crainte que la marche ne dégénère et change d'objectif et de destination.