Après 50 ans de dictature imbécile : premiers producteurs mondiaux de fèves
Notre pays n’exporte rien en dehors des hydrocarbures sinon la datte pour confirmer l’exception à la règle.
Le dernier des niais arrivé à majorité en Algérie, maintenant, sait que les modèles de gouvernance essayés depuis cinquante ans ont, cumulés les uns sur les autres, achevé de constituer de ce vaste pays du Maghreb central un incommensurable souk doté d’un drapeau et d’un hymne. Tous les pouvoirs successifs le savent, surtout le dernier qui nous laisse accroire qu’il est plus démocratique que ses prédécesseurs. Bref, les décideurs n’ont aucune valeur de fédération hors d’un contexte d’achat chez l’étranger.
Notre pays n’exporte rien en dehors des hydrocarbures sinon la datte pour confirmer l’exception à la règle. Et dans ce domaine nous avons fait une extraordinaire affaire avec nos frères ennemis du Nil, nous nous sommes échangés des suprématies, nous leur avons donnés la primauté mondial de ce fruit, ils nous ont poussé celle de la fève. Oui, nous sommes le premier producteur mondial de fève verte que nous bouffons intégralement car nous ne savons pas la conserver pour l’exploiter comme légume sec. La fève sèche nous l’important dans le lot des féculents avec les pois chiches et les lentilles.
Des milliers de milliards envolés dans les structures de la bouffe
Cet exploit doit être rappelé à haute voix en salle du conseil des ministres ou dans l’hémicycle avant chaque réunion. Histoire que les ministres et les députés ne perdent pas de vue – avant qu’ils ne tentent de vouloir prétendre quoi que ce soit - que les milliers de milliards de dollars gagnés depuis quarante ans, depuis que nous vendons pour notre guise nos hydrocarbures, ont déclaré la faillite de nos savoir-faire qui faisaient la petite fierté de l’Algérien indépendant tel le Marocain et le Tunisien qui gagne son produit national par les produits qu’il fabrique chez lui et qu’il vend à la planète sur des prix de performance.
Donc, c’est bon, nos dirigeants, premiers producteurs mondiaux de fèves fraîches, sont au courant que ça ne peut plus maintenant marcher comme par le passé d’un demi siècle bricolé dans le mensonge, le mythe, d’un pays riche, tellement riche, que capable d’acheter même son hémoglobine. A ce point de l’irrationnel où ils offrent la gestion de notre eau à des opérateurs après desquels ils gambadent pour demander le pardon des crimes coloniaux commis contre nous. En sus de mettre entre les mains d’autres, à la moralité mondiale marchande incertaine, le ressort de notre intimité communicationnelle. Orascom revendrait à Uzi, s’il faut, pour démontrer à quel stade il sait que nos dirigeants s’en battent les flancs des secrets de leurs contribuables et électeurs.
Les illusions perdues
Avant le braquage à main armée de la Constituante, au commencement de notre malheur, sans la manne gazopétrolière, nous vivions de nos moyens propres produits localement et des meilleurs au monde. Et l’agriculteur de la Mitidja, de Tahir ou du Telagh, ne disait pas qu’il cultivait la plus prisée denrée du monde, il n’en avait pas besoin, c’était dans son esprit, il n’était pas seulement agraire mais agraire dans le nec plus ultra. La chevrette tannée de Médéa était la plus cotée sur le matché du cuir dans le monde. Les touristes européens finançaient leurs longs séjours dans nos contrées au moyen de transactions sur nos produits artisanaux dans la maroquinerie ou la tapisserie par exemple.
Aujourd’hui les touristes s’appellent Michel de la Française des Eaux, Roger de la Ratp, Serge de Schlumberger et ça et là leurs alliés anglo-saxons qui essaiment pour nos besoins incompressibles.
Même les patatiers belges et néerlandais ne manquent jamais les visites impromptues dans les basques de Rachid Benaïssa pour la pérennité de leurs semences dans nos cultures. Sans compter les observateurs qui vont arriver au printemps surveiller le renouvellement de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas important de savoir combien ils seront à surveiller la transhumance potentielle des vingt millions d’électeurs ni qu’ils veilleront à détecter les failles dans les urnes - les Algériens savent que jamais une élection n’a été sans fraudes dans leur pays et que leurs dirigeants payeraient n’importe quelle connerie de prestige sur le denier public – ils débarqueront chez nous comme garantie supplémentaire à une mascarade médiatique où les observateurs étrangers s’apprêteront à faire des pronostics sur les votants laïcs et électeurs islamistes et les risques subséquents concernant leurs avoirs à travers de leurs relations directes ou indirectes avec l’Algérie.
En tout cas une chose est sûre du point de vue des Occidentaux qui ont de graves problèmes d’écoulement de leurs marchandises ou des sous-développés amis de l’Union africaine qui ont de tous temps toujours quelque chose à grignoter sous le couvert de nos fonds d’aide dont notre Administration ne dit jamais un mot, personne parmi les conviés n’aimerait que les Algériens arrêtent de tout acheter. Ils sont les meilleurs dans le cacao, le colza, la banane, la canne à sucre, le tournesol, etc, ça ne les dérange pas que nous soyons les champions de la fève. Qui coûte déjà plus cher que les autres maraîchères de saison.
Les Egyptiens, les Tunisiens et les Marocains ont voté religieux mais ils ne vont pas mettre le quart de leur Pnb dans des libellés pour acheter leur nourriture.
Nadir Bacha
Commentaires (1) | Réagir ?
Triste bilan d'un système dictatorial qui n'a pas perdu de son bon flair : pourquoi produire et fabriquer chez nous ce que l'on peut acheter facilement chez les autres avec l'argent du pétrole. La datte et le pétrole sont un don de Dieu tellement commode et salvateur qu'il peut aussi servir à acheter la paix, la stabilité sociale et les élections pouquoi pas? Et puis le négoce international pour l'achat de produits agricoles et des matiéres premières avec l'argent du pétrole, c'est pas si mal que ça puisqu'il permet de récolter ce que l'on a pas semé ça rapporte gros sans avoir à se fatiguer ni à se casser la tête. Les fripouilles du système peuvent à la limite se contenter des usines de transformation et de conditionnement comme celles de Rebrab, Mehri & consorts, les moulins de Blida etc... pour en faire leur souveraineté car même la tomate industrielle ne tardera pas à en faire les frais de l'importation. Le textile est le cadet de leur souci, pourquoi fabriquer ce qui se fabrique chez les autres et qu'on peut en plus acheter à moindre prix dans les grandes poubelles de la friperie, est-ce que ce n'est pas malin, n'est-ce pas? C'est -à-dire qu'au final, après avoir tué l'industrie, l'agriculture et les dernières potentialités touristiques du pays, elles auront le mérite d'avoir prouvé et manié à gogo l'argent du pétrole comme une arme de destruction massive de tout ce qui bouge en Algérie. Plus imbécile que ça tu meurs.